L'homme semence
de Violette Ailhaud

critiqué par Falgo, le 30 mai 2008
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
L'anti Simone de Beauvoir
En 34 pages d'un récit - datant de 1919 - qui restitue une tranche de vie d'une incroyable originalité, l'auteur, Violette Ailhaud, nous fait plonger au coeur de ce qui forme une certaine conception de la féminité.
Il s'agit d'un vrai chef d'oeuvre.
La langue est belle, pure, utilisant quelques expressions sentant bon le terroir et le patois. On y trouve une sorte de prémonition de ce que sera la littérature de Giono, l'évocation de ces mondes paysans accrochés à la vie pour ce qu'elle a de plus beau et de plus fondamental. Bien loin de nos petites frustrations urbaines de foules tribales.
Ce livre nous invite à un bain de jouvence, rafraîchissant, puissant et plein d'humour. D'une certaine façon, il se rapproche par sa brièveté et sa force de "Matin Brun" de Franck Pavlov, mais avec une langue beaucoup plus élaborée et plus accomplie.
N'hésitez pas. Précipitez-vous dès demain chez votre libraire.
Un bijou dans un écrin. 10 étoiles

Je souhaiterai ajouter qu'au delà du texte en lui-même , le contexte dans lequel ce livre est paru m'a beaucoup touché. Il s'agit d'un testament ouvert en 1952 par l'ainée des descendants de Violette (car telle était la volonté de l'écrivain.) Celle-ci devait être âgée entre 15 et 24 ans pour avoir le droit de lire cette vie si particulière. Que de précautions prises, sans doute pour ajouter encore de la poésie au recueil.

Ptitnine - - 45 ans - 4 juin 2008