Du même auteur
de Nan Aurousseau

critiqué par Bertrand-môgendre, le 28 mai 2008
(ici et là - 68 ans)


La note:  étoiles
raccord plombé
Surprise.
Le même auteur n'a pas la même plume.
Délibérément orienté vers le genre roman noir, le récit vire au pugilat entre sa conscience d'auteur à succès non prévu, et son aventure rocambolesque déclenchée par sa voisine du dessous.

Avec beaucoup de mal, je lis les répliques dignes des mauvais garçons, et emporté par la curiosité, je me laisse surprendre par Aurousseau dont l'imagination fertile n'a de cesse de me brasser ma condition de rural déconnecté du monde des écroués, coupables d'être, présumé innocent.

Tout comme dans son premier roman, ce n'est pas le gars à se laisser embarquer dans une histoire, sans y mettre du sien, ou plutôt sans pigmenter la sauce de ceux qui tentent de se débarrasser de lui par un revers de manche. C'est un pou le gaillard, un mélophage qui gratte, dérange et indispose.
C'est l'histoire d'un type qui prend du plomb dans la cuisse, provenant de l'arme de sa voisine.
C'est l'histoire de la voisine qui vit un enfer. Le type en question, écrivain au début du livre, devient enquêteur. Aurousseau parvient à entrer dans la peau de cette pauvre fille (dans le sens malheureuse) à qui lui arrive tous les malheurs. Voilà une succession de scènes crues, affreuses, car lorsqu'il s'agit de crime, le sang n'est pas rose.

Peu porté sur le genre, je lis pourtant avec l'intérêt curieux de celui que les mots effrayent, plus que les images, surtout lorsqu'ils laissent nous débrouiller avec les pièces du puzzle, dont l'imaginaire, tente de raccommoder les morceaux.

À nouveau, je maintiens que notre même auteur est un artisan, spécialisé dans son domaine.
Ses notes d'humour allègent le roman souvent lugubre. Comme dit ailleurs, parce que je m 'aime pas les contes de fée, cet écrit, non littéraire me convient, sans plus.