Contact
de Cécile Portier

critiqué par Feint, le 18 mai 2008
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Assis invisible à la place du mort
"Contact", c’est la clé qui tourne, le moteur qui démarre, la voiture qui se met en mouvement. Qu’on coupe à la fin, à l’autre bout du voyage, à l’autre bout du livre, à la dernière page. Entre les deux, 669 kilomètres de conscience. Va-et-vient de la conscience. De la route, de la conduite, du paysage ; à la vie, aux derniers événements qui ont précédé le voyage – une dispute, pire, une absence de dispute – et à l’avenir, les choix qu’elle (la vie, la route) prétend imposer ; entre un homme, le mari, et un homme, l’amant, tous les deux au bout du voyage, à quelques dizaines de kilomètres seulement l’un de l’autre. Entre les deux, juste avant d’arriver, il faudra choisir, dit la route, choisir où arriver. Retrouver le mari, les enfants, partis en vacances à l’avance ; ou l’amant, dans la chambre 505. Une destination, ou l’autre. Il y aura un carrefour, comme un dièse, petit signe qui dans ce livre-route signale la pensée d’une possibilité, puis de l’autre. Dièse-alternative : le mari, l’amant. Si indistincts que dans ce roman ou rien n’est nommé, les deux sont appelés « l’autre ». Que vaudra le choix imposé par la route, au bout du voyage ? Au lecteur, assis invisible à la place du mort, sinon un beau voyage, du moins une belle lecture.