En inquiétante compagnie
de Carlos Fuentes

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 15 mai 2008
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Passion et mort
Ce recueil réunit six nouvelles de fantastique de l’écrivain mexicain. En introduction, « L’amoureux du théâtre », dédiée au dramaturge nobélisé Pinter, traite d’obsession, mais donne une bien mauvaise idée de ce qui nous attend. Car dans les textes qui suivent, le grotesque est Roi. Les défunts cohabitent avec les vivants et le bizarre devient norme.

On peut discerner le plaisir de l’auteur à s’amuser avec les clichés du genre, par exemple, lorsqu’il revisite le mythe de « Vlad » l’Empaleur à la source de la légende de Dracula. Pour Straub, Fuentes invente une version tordue, sur fond de nazisme, du conte de « La Belle au bois dormant » Il faut plus qu’un baiser pour réveiller cette princesse…

À l’instar de Poe, les protagonistes sont punis pour leurs lacunes de jugement. Leticia déteste « La chatte de sa mère » et se refuse celui à qui elle a promis sa main. Pour ses deux erreurs, elle devra subir les conséquences macabres. De même, le mari de « Calixta Brand » paiera pour son envie et son inhabilité maladive à célébrer la supériorité de sa femme.

Le bijou pour moi est sans contredit « En bonne compagnie » dans laquelle on fait la rencontre de deux sinistres tantes querelleuses. L’une vit le jour et l’autre le soir. Elle se partage la compagnie du jeune Alejandro venu récupérer son héritage. Le pauvre apprendra cruellement qu’un garçon à maman le reste toujours…