Le cadavre du Métropolitain
de Lee Jackson

critiqué par Féline, le 10 mai 2008
(Binche - 45 ans)


La note:  étoiles
Soporifique !
Le cadavre d’une jeune femme est retrouvé dans la dernière voiture du métropolitain à la station de Baker Street. Un jeune homme, resté sur les lieux pour tenter de la réveiller, et qui a pris la fuite en abandonnant sur place son chapeau et un carnet de notes, est le principal suspect de Decimus Webb. Cet inspecteur dépêché sur les lieux est un drôle de bougre. Se déplaçant sur un vélo avec une petite roue à l’arrière et une énorme à l’avant, il est l’objet des moqueries de ses collègues. Il faut dire que sa méthode semble des plus décousues et qu’il a un caractère assez ironique. Son enquête le mène rapidement au foyer Holborn pour femmes repenties, dirigé par Mrs Sparrow, où vivait la victime …

Ce que je peux dire, c’est que ce prétendu polar victorien (dixit le bordereau entourant le livre) ne m’a pas passionné. Moi qui adore les polars et la période victorienne, je me suis précipitée sur ce livre et je l’ai bien regretté. Je l’ai traîné plus d’une semaine, alors qu’il ne comptait que 270 malheureuses pages. L’enquête est pratiquement inexistante et à part dans le premier chapitre, on ne parle pratiquement plus de la victime avant la fin. Lee Jackson s’attache à raconter l’histoire de Clara White, jeune femme, domestique chez le Dr Harris, administrateur du foyer Holborn, de sa mère Agnès White, qui partageait sa chambre avec la victime dans ce même foyer et de Lizzie, sa sœur, qui vit une vie de débauchée avec son mari Tom, pour qui elle se prostitue. Et avant le dénouement, le lecteur ne comprend pas quel est le lien entre l’enquête et l’histoire de ces trois femmes.
Au milieu de tout cela, on croise Henry Cotton, le jeune homme qui a pris la fuite au début dans le métropolitain et qui est un aristocrate qui veut se mêler aux milieux marginaux pour effectuer une sorte de travail journalistique. Lui seul reste un personnage un peu mystérieux, mais pas suffisamment pour éveiller ma curiosité.

Bref, je me suis ennuyée tout au long de ma lecture. Je m’attendais à lire un roman policier avec une enquête digne de ce nom et je me suis retrouvée avec un roman sans véritable contenu, qui sautait sans cesse du coq à l’âne et dans lequel je n’ai jamais vraiment compris quel était le but recherché. Le style lui-même n’est pas très élaboré. La fin m’a cependant quand même paru un peu plus digne d’intérêt et créé une petite surprise. Elle permet de comprendre pourquoi le roman s’est attaché à ces personnages aussi longtemps mais cela ne rattrape pas l’ennui passé. Plusieurs tomes sont parus depuis dans cette série mais je m’arrêterai là.

Si quelqu’un souhaite lire un livre sur les liens entre les milieux de la prostitution et le beau monde à l’époque victorienne, je conseillerais plutôt « La rose pourpre et le lys » de Michel Faber qui est un chef d’œuvre du genre.