Suicidaire : Une enquête du docteur Frank Clevenger
de Keith Ablow

critiqué par Sahkti, le 8 mai 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Miracle neurochirurgical
John Snow est un homme d'une intelligence largement supérieure à la moyenne, sans doute un des esprits les plus brillants du siècle, capable de rivaliser avec les plus grands ordinateurs. Un homme dont la puissance cérébrale le pousse à vouloir aller toujours plus loin, plus haut, avec pour conséquence de plus en plus fréquentes crises d'épilepsie. Jusqu'au jour où Snow en a assez et remet son cerveau entre les mains d'un neurochirurgien de renom, Jet Heller, qui doit pratiquer sur lui une opération dangereuse, censée supprimer les crises, avec pour effet secondaire l'effacement de la mémoire. Et donc du passé, des soucis, des amours déçus...
Le jour de l'intervention, on retrouve Snow, mort d'une balle en plein coeur, dans une ruelle proche de l'hôpital. Suicide, diront les premières conclusions. Clevenger, psychiatre collaborateur de la police, n'en croit pas un mot et entame son enquête. Pleine de surprises, l'enquête...

Un récit par moments laborieux, alternant passages dans la vie de John Snow et longues réflexions de Clevenger sur la suite à donner à toutes les informations qu'il récolte. Les suspects sont nombreux et jusqu'au bout, il est difficile de démêler les fils de l'intrigue. Le rebondissement final a lieu dans les deux dernières pages, c'est dire si le suspense est entretenu.
Si suivre le fil conducteur demande un certain effort, ce dernier est toutefois récompensé par une intéressante plongée dans l'univers de la neurochirurgie et de la psychiatrie, deux médecines du cerveau qui permettent, chacune à leur manière de sonder l'âme.
Le personnage de John Snow n'est pas attachant à proprement parler mais ses souffrances et sa volonté de changer de vie créent une sorte d'empathie entre le lecteur et lui, qui permet sans doute d'entrer plus profondément au coeur du récit.
Le personnage de Frank Clevenger est également intéressant, dans la mesure où il ne joue pas les héros et n'hésite pas à remettre ses propres théories en question, relançant ainsi une histoire qui s'essouffle.
Au final, un polar de qualité correcte, pas inoubliable.