Les ardoises du ciel
de Paul Louis Rossi

critiqué par Sahkti, le 30 avril 2008
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
Chaque lieu est un voyage
"Les ardoises du ciel" est à rapprocher de "Inscapes", un travail de méditation, d'intériorisation que Paul-Louis Rossi avait envie de recommencer, de poursuivre, en compagnie de François Dilasser.
Le résultat donne un livre étrange et élégant, un peu magique, composé de prose et de poésie, de pas mal d'émotions et de réflexions.
Le paysage marin est omniprésent, tout comme l'anse de Goulven, ouvrant la porte à tous les imaginaires, car l'horizon n'est rien si il ne mène pas forcément, quelque part, ne serait-ce qu'à l'infini. Chaque départ est accompagné d'un voyage, voire d'une arrivée et qui sait, peut-être un retour. Les lieux sont esquissés, rencontrés, racontés et partagées, le poète et son compagnon de dessin nous entraînent dans un voyage bien agréable où on a l'impression que les portes des illusions s'ouvrent sans même les pousser. Il y a dans cette poésie du lieu et du voyage un côté fascinant qui fait rêver, j'apprécie beaucoup cela.


"Troisième cavalier du vent

Ne laissez pas la porte ouverte
Que le vent va refermer

Et partant à la découverte
N'oubliez pas votre clef

Le Monde est simple ou compliqué
Il peut vouloir votre perte

Là où vous portreront vos pas
Vous connaîtrez la vérité

Mais il faut de la témérité
Pour savoir ce que vous méritez

C'est une erreur de n'y aller pas
Voyant que sans doute il vous aime

Et songe à votre neuvaine
Ce cavalier qui vous devine"
(page 192)