Les inattendus
de Eva Kristina Mindszenti

critiqué par Ddh, le 28 avril 2008
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
les handicapés ne sont pas nécessairement ceux que l'on croit
Les inattendus ? Ici ce sont les enfants handicapés physiques et mentaux profonds ; ceux que les parents ne souhaitent évidemment pas. Ils survivent dans un hôpital et Klara les soigne.
Les inattendus est le premier premier roman d'Eva Kristina Mindszenti qui a été sélectionné pour le 21ème Festival du 1er roman de Chambéry 2008.
Ce livre renvoie le lecteur en Hongrie, dans un village miséreux où, outre les maigres revenus de la vie campagnarde, il n’y a qu’une autre issue de survie : travailler à l’hôpital psychiatrique qui n’a que des enfants et des ados pour patients. Mais quel hôpital ! Plutôt un mouroir, une désespérance face à cette misère de tous les jours et où il ne fait pas bon vivre et où règne l’indigence ; les médicaments, dons généreux des pays occidentaux, leur arrivent périmés.
En mal de vivre et pour fuir l’existence morose à la maison, la jeune Klara travaille à l’hôpital pour ramener un peu d’argent à ses parents ; elle se met au diapason de ces enfants monstres délaissés de leurs parents. Cette empathie ne relève pas son moral mais permet peut-être d’alléger quelque peu la souffrance qu’elle devine chez ces jeunes. Sa seule évasion de cette vie cauchemardesque est la lecture de son poète préféré.
Ce livre provoque à coup sûr un questionnement auprès du lecteur. Pourquoi ne pas faire côtoyer tous les humains ? A se rencontrer, il y aurait peut-être plus de fraternité, moins de divisions, plus de compréhension mutuelle…
L’écriture d’Eva Kristina Mindszenti est pour le moins originale : courtes phrases, phrases chocs répétitives, phrases d’un seul mot. Ce qui permet de frapper davantage le lecteur et de l’amener à sortir de son conformisme et de communier aux états d’âme de l’héroïne.