Trainspotting de Irvine Welsh

Trainspotting de Irvine Welsh
( Trainspotting)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par PrinceX, le 25 avril 2008 (Inscrite le 8 avril 2008, 37 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 987ème position).
Visites : 5 209 

La richesse des voix narratives.

Nous sommes à Edimbourg, où cinq/six jeunes seront confrontés à leurs dépendances, leur violence, leurs idéaux dans un univers qui empeste l'échec.
C'est un livre très contemporain, et aussi très travaillé. A chaque chapitre, une voix différente parle, avec ses mimiques, son langage, sa façon de voir les choses. Irvine Welsh maîtrise tellement bien ses personnages que cela en devient déroutant, cette histoire n'est-elle que pure fiction ou est-elle réelle?
Chacun est une partie de nous même, mais chacun est aussi un tout unique, aux traits bien personnels.
L'histoire est crue, et très originale, car elle ne se borne pas à contenter un lectorat habitué aux histoires de drogues qui finissent souvent mal. Non. Elle le déroute, elle l'emmène vers une autre vision des choses, vers un Ailleurs propre à ces jeunes paumés d'Edimbourg.

Un délice.

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Les éditions

  • Trainspotting [Texte imprimé], roman Irvine Welsh trad. de l'anglais par Éric Lindor Fall
    de Welsh, Irvine Fall, Éric Lindor (Traducteur)
    Seuil / Points (Paris).
    ISBN : 9782020336468 ; 2,88 € ; 31/12/1995 ; 380 p. ; Broché
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Une saison en enfer

9 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 50 ans) - 1 mai 2017

Irvine Welsh nous fait plonger dans la jeunesse paumée d’Edimbourg au début des années 90. Petites combines et petits larcins pour vivoter malgré le chômage. Drogues sous toutes les formes pour s’évader avant de retomber encore plus durement. Sida et overdose pour éclaircir les rangs. Violence comme moyen de s’exprimer et de s’affirmer. Car faute d’éducation et de maitrise de la langue la pensée est frustre, la parole approximative, la communication brouillée.
Mais c’est bien la langue qui fait la force de ce livre et le contraste entre les différentes voix qui donne son identité et son humanité à chacun de ces paumés, qui permet au lecteur de suivre d’un chapitre à l’autre lorsque change le point de vue (pas facile compte tenu des noms, prénoms, surnoms...).
Mais quel que soit le point de vue le lecteur est toujours face au même enfer et Welsh lui communique impitoyablement les ravages de l’alcool, le sordide des séances de piquage, la souffrance physique du manque, la violence du désespoir. Même l’amour est sinistre et vite violent dans cet univers.
A lire, pour l’expérience littéraire et parce qu’il faut avoir le courage de regarder en face toutes les dimensions et les aspects de la société.

Coke ou héro ?

8 étoiles

Critique de Ambreen (, Inscrite le 14 mai 2008, 41 ans) - 14 mai 2008

A défaut d'avoir vu le film de Danny Boyle, j'aurai lu le livre.

Le portrait d'une bande de losers marginaux vivotant dans l'Edimbourg morose des années 90. "Héro(ine), (petits) boulots, nuits blanches", telle pourrait être la devise de ces jeunes représentatifs d'une génération sans idéaux ni repères, nihiliste, brûlant sa chienne d'existence par les deux bouts. Renton, Spud, Sick Boy, Tommy, Begbie et les autres prennent tout à tour la parole et racontent leur quotidien fait de consommation de drogue, de combines en tous genres pour se faire de l'oseille sans se fouler et de virées dans les bars à la recherche d'ivresse, de filles et de bagarres. Sans oublier le sida. Plusieurs des toxicomanes de la bande sont touchés. Certains en meurent, d'autres font avec.

On s'esclaffe et on s'effare au gré de leurs frasques un coup rocambolesques, un coup tragiques, qui les font apparaitre tantôt comme de belles ordures irrécupérables, tantôt comme des êtres attachants et humains, très humains; ce qui a tendance à déstabiliser: impossible de se faire une opinion arrêtée sur chacun des personnages; on les aime et on les déteste alternativement jusqu'à la fin (l'inattendu coup de pute de Renton).
Qu'ils soient heureux ou malheureux, tous les épisodes défilent à vitesse grand V, ce qui renforce le sentiment de rage de vivre (malgré tout) et surtout d'urgence de vivre, déjà perceptible à travers la philosophie de vie extrême des personnages et aussi mis en exergue par le style fracassant d'Irvine Welsh, une écriture bordélique et borderline malmenant la langue à coup de vulgarités, de langage des jeunes, de déformations ou d'affreux néologismes. Très efficace: cette écriture traduit très exactement le désordre, la confusion, le chaos régnant dans leurs cervelles de junkies; elle est spontanée, leurs tranches de vie sont relatées de manière instantanée, comme si on y était. J'ai plus d'une fois pensé à Charles Bukowski.

Bienvenues et sympathiques, les nombreuses références musicales (Iggy Pop, The Pogues, The Sex Pistols, The Clash, The Smiths, David Bowie, Joy Division, etc.) reflétant l'une des mille et une vies d'Irvine Welsh, qui fut un temps musicien tendance punk.

Un livre coup de poing à la fois étourdissant, dingue, hilarant, déchirant, qui était appelé à devenir culte.

Excellent !

10 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 41 ans) - 26 avril 2008

Encore plus réussi que le pourtant génial film de Boyle, le roman d'Irvine Welsh est un électrochoc, à la fois drôle et dur. Pour les amateurs de romans déglingués à la Bret Easton Ellis, Hunter S. Thompson ou Chuck Palahniuk !

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