De Gaulle en maillot de bain
de Gérard de Cortanze

critiqué par Alma, le 24 avril 2008
( - - ans)


La note:  étoiles
Un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître....
DE GAULLE EN MAILLOT DE BAIN / Sous ce titre étrange et puéril rappelant les cours de récréation , se cache une chronique, à la fois étude sociologique et autobiographie familiale : celle des 16 premières années du jeune Gérard de Cortanze, depuis sa naissance en 1948 jusqu’au 31 décembre 1964

Dans ce qu’on pourrait appeler un portrait de groupe familial, l ‘enfant trouve sa place entre un père autoritaire et une mère plus douce qui s’affrontent en de fréquents « pugilats », au sein du foyer de ses grands-parents pour lesquels il ressent une grande tendresse, à l’école, au collège, en colonie de vacances , sent à la fois monter en lui l’attirance pour les filles, le goût pour la lecture et le besoin d’écrire . « Le livre, c’est ma vraie famille » « la littérature est la planète de toutes les jouissances, de toutes les transgressions »

Chacune des anecdotes familiales se rattache à
- un élément du quotidien de ces 16 années prises dans la période des 30 Glorieuses : chansons, publicités, vêtements, mobilier, appareils ménagers…
- ou à l’actualité politique : assassinat de Kennedy, guerre d’Algérie , affaire de Cuba …….
- religieuse : élection de Jean XXIII,…
- sportive : Tour de France, Jeux Olympiques ….,
- technologique : premier pas de l’homme sur la Lune, envoi de Spoutnick , Velo Solex….., et permet ainsi une peinture de mœurs qui ressuscite l’atmosphère de cette période . L’observation de la table des matières comportant le titre des 42 chapitres permet de constater l’ association ( parfois inattendue) du public et de l’intime . Deux exemples parmi de nombreux autres : - L’abbé Pierre et les bonbecs,
- Comment fuir Budapest sans 203 .

Raconter son enfance au sein de sa famille est donc le prétexte à une réflexion sur les habitudes de vie de l’après-guerre, sur les changements survenus . Toutefois, l’auteur évite le piège du passéisme, du « c’était mieux autrefois », il se souvient, raconte mais ne juge pas .

Chacun, pour peu qu’il appartienne à la génération du baby-boom peut ainsi s’identifier à un moment ou à un autre avec le jeune Gérard . Lire le roman ( c’est ainsi qu’est présenté l’ouvrage en première de couverture ) , c’est comme écouter Radio Nostalgie, feuilleter de vieux exemplaires de Paris-Match ; c’est, en croisant le domaine de l’intime et de l’histoire collective, retrouver les fantômes d’une jeunesse disparue