Big Jane
de Michael Cimino

critiqué par Bluewitch, le 27 octobre 2001
(Charleroi - 44 ans)


La note:  étoiles
"The girl whose mystery remains..."
A la base réalisateur, Michael Cimino se lance ici dans l'écrit. Pari réussi…
Nous sommes en 1951. Jane Kiernan est une jeune femme de 19 ans, haute de six pieds, ce qui lui vaut le surnom de « Big Jane ».
Vive et la tête remplie de rêves, elle supporte la dure réalité de sa vie quotidienne sous la coupe d'un père tyrannique. Jusqu'à l'arrivée de Billy, âgé de 19 ans lui aussi, et de son Indian.
Les voilà partis sur les routes, traversant les Etats-Unis sur la moto qui représente leur désir d'aventure, à la recherche d’une vie qui ne leur fichera plus
« le bourdon ». Billy compose et chante des chansons qui symboliseront les moments forts leur traversée... Passant par le Missouri, le Dakota des communautés Sioux, jusqu'au Texas et encore plus loin, au-delà même des vastes étendues américaines, ils partiront avant tout à la recherche d'eux-mêmes, se créant à mesures de leurs étapes et de ce que la vie leur fait endurer.
Au fil du roman, on découvre « Big Jane », sa générosité masquée par une certaine rudesse, sa beauté et sa force. Dans un contexte grandiose qu'est la Nature des Etats-Unis, une histoire pleine de puissance qui dégage une sensibilité indéniable malgré sa dureté et sa férocité…
J’ai gardé un souvenir très présent du film « Sunchaser » de Michael Cimino, sorti en 1996 ou 1997. Déjà là, il offrait à notre regard sa vision des USA, de sa nature et de l'âme des Native Americans, en opposition à la cruauté et la superficialité de la société actuelle.
« Big Jane » est un roman fort et beau. Big Jane est une femme forte et belle. A la rencontre de personnages tous plus caractéristiques les uns que les autres, elle sera son propre maître, apprentie d’une vie qu'elle s’enseignera elle-même.
Un livre plein d'émotions qui se lit vite, un peu trop d'ailleurs… Seul reproche, les transitions trop « cinéma » entre chaque étape. Michael Cimino passe d'une période à l'autre en nous laissant deviner que bien des choses se sont passées entre le dernier chapitre et le nouveau. Mais il fallait bien avoir quelque chose à lui reprocher, et c’est peu en comparaison du plaisir que nous apporte la lecture de ce roman fort et étonnant.