Les 3 noms d'Esther
de Isabelle Fiemeyer

critiqué par Feint, le 8 avril 2008
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Noir
Sous une couverture toute noire un livre qui ne l’est pas moins, monologue intérieur d’une femme à la raison en déroute, entre deux – trois ? – identités.
D’Asphyxies en Plaies étranges, de Dislocations en Nécroses, de Discordances en Etats liquides, de Délivrances imparfaites en Déchirements, avant d’improbables Consolations (titres de sections, plutôt que de chapitres), apparaît peu à peu le destin d’une famille allemande, de retour au pays après quinze années d’exil américain. En 1935, année du retour (la narratrice et son frère aîné, figure d’ange sacrifié, au seuil de l’adolescence). En 1943, l’année qui fait du récit lui-même, ultérieur, un récit posthume.
Récit d’ailleurs n’est pas le mot : la narratrice au triple nom ne raconte pas, elle apostrophe – sa mère, son père, elle-même. La lecture, au prime abord, peut paraître abrupte : tout n’est pas immédiatement compréhensible – c’est aussi qu’on n’a pas vraiment envie de comprendre. Les scènes évoquées, fantasmatiques, rappelées par une mémoire hallucinée, sont difficiles à supporter. N’attendons pas trop des « Consolations » finales.