Des chevaux noirs
de Daniel Arsand

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 18 mars 2008
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
La fin de la lignée
Entre les griffes de la justice, Jo Harfang le dernier survivant de sa famille, avoue ses crimes. Il a commis le meurtre de sa tante et pris la vie de quelques amants. Pour nous situer, le jeune homme galope à travers l’histoire de ses aïeux, commençant en 1850. Cette courte introduction est fascinante et menée de la plume d’un maître. « …je vais les rassembler, je vais les agencer en un unique vitrail. » On y rencontre bougres, chirurgiens, suicidaires. « Je suis un agglomérat magnifique de silence et de lave, comme tous les dieux le sont, non ? »

C’est en tentant d’expliquer la violence du narrateur par rapport à ce lourd héritage génétique, que le récit vacille. Jo, l’adolescent, développe une fascination pour les chevaux. Il devient orphelin, rondouillard et mal dans sa peau. Mais, on ne va pas au fond de l’âme pour défricher les racines du mal qui font de l’humain une bête sauvage meurtrière.

D’une facture classique, la prose lyrique d’Arsand se lit avec pur enchantement. Habillé d’une imagerie à la « Equus » pour illustrer la folie de cet égaré, le roman se cache derrière son enrobage, nous donnant l’impression de vouloir nous faire compatir avec le tueur. Pauvre victime du destin !? Un autre roman trop ambitieux pour son nombre de pages et surtout sans surprises à l’exception de la chute incongrue sortie de nulle part.


(Grand Prix Thyde Monnier)