Viens, sois ma lumière : Les écrits intimes de la Sainte de Calcutta
de Teresa (Mère)

critiqué par Shelton, le 16 mars 2008
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Révélations profondes
Tout a été dit sur Mère Teresa ! Dans le bien comme dans le plus troublant ! Le dossier est clos ! Il y aura, dorénavant, ceux qui l’aiment, ceux qui la vénèrent, ceux qui la haïssent, ceux qui l’oublieront, ceux qui l’ignoreront… Soit ! Mais, n’y aurait-il pas une petite place pour ceux qui n’ont pas encore d’idée précise et qui chercheraient à la connaître, tout simplement ? Je crois que c’est une bonne chose que de mettre à notre disposition, en langue française, les textes et écrits intimes de cette fameuse et illustrissime Mère Teresa.
Mon véritable contact physique avec elle, si je puis me permettre cette expression, c’est lorsque j’ai marché à Skopje sur un espace vide entouré d’une ligne avec une petite plaque : ici se tenait la maison de la famille de Mère Teresa avant le grand tremblement de terre qui a ravagé la ville de Skopje en 1963. Moi, je croyais, alors, qu’elle n’avait quitté sa ville qu’après la catastrophe naturelle… Je ne savais, décidément, rien de la vie de Mère Teresa ! Elle fit ses vœux de religieuse, banalement, comme des milliers d’autres, puis, en 1942, elle fit un vœu personnel d’une tout autre dimension : « J’ai fait le vœu à Dieu, sous peine de péché mortel, de Lui donner tout ce qu’Il pourrait me demander, de ne rien Lui refuser ! ». C’est le début, en quelque sorte, de la grande aventure de la Sainte. Comme de nombreuses autres mystiques elle est comme habitée par une folie, la folie de ce Dieu qui la dévore… Des mots me direz-vous ? Oui, mais aussi des actes, des choix de vie, des mises en danger que nous serions bien incapables d’accepter...
Un tel choix, celui de tout donner, ne signifie absolument pas que la vie est simple pour cette chrétienne. En fait, elle est habitée par autant de doute et d’inquiétude que les autres, comme si croire signifiait douter, hésiter, attendre, s’interroger… Tous ces questionnements, nous les revivons, les uns après les autres, à travers des lettres, des écrits très bien présentés dans cet ouvrage : « Notre Seigneur m’a privée même de la faculté de parler. Je ne sais pas quel plaisir Il peut retirer de ces ténèbres mais je vais Le laisser libre. »
Il y a de la souffrance, du doute, du sombre dans ces lettres qui nous sont offertes… Je serais tenté de vous avouer que c’est en lisant ces mots reflets des temps les plus difficiles que je pense que Mère Teresa prouve sa grandeur, sa profondeur…
Je sais que cela n’empêchera pas certains de lui reprocher une multitude de choses plus ou moins justifiées. C’est aussi une caractéristique de l’humanité que de mêler le meilleur au reste ! Mais ceux que nous regardons comme des « saints », comprendre ici « amis de Dieu », sont avant tout des femmes et des hommes, avec des défauts et des qualités, qui ont dit un jour « oui », oui à Dieu, oui aux autres, oui au refus de ne penser qu’à soi…
« L’amour est abandon. Plus nous aimons, plus nous nous abandonnons. Si nous aimons vraiment les âmes, nous devons être prêtes à prendre leur place, à prendre sur nous leurs péchés et affronter la colère de Dieu ».
Reste à savoir si le Dieu d’amour des Chrétiens est un Dieu qui se met en colère et qui peut supporter que les hommes souffrent sans réagir, sans les aider, sans leur envoyer une mère Teresa pour les aider…
C’est le paradoxe de cet ouvrage, de cette sainte, de cette pensée et à chacun d’entre nous de nous faire une image de ce Dieu d’amour, d’aller à sa rencontre ou de douter encore… tout en cheminant…
Très bon ouvrage qui ouvre à la discussion, qui alimente le cheminement d’un Chrétien, qui enrichit l’athée, qui montre une facette de l’humanité qui reste une énigme incroyable !!!
Soeur Teresa: un formidable destin 8 étoiles

Que l'on soit chrétien ou athée, il ne faut pas oublier la formidable leçon de tolérance et respect absolu "de l'autre" que n'a cessé de donner Soeur Teresa, une vraie citoyenne du monde.
Fidèle à sa promesse, Soeur Teresa a consacré la majeure partie de son existence aux plus humbles des humbles, aux plus pauvres des pauvres, pour lesquels elle a créé la Maison du coeur.
J'avoue toujours avoir été très impressionné par la réelle complexité de son cheminement personnel et surtout par la richesse de sa vie personnelle.
Et chose rare que l'on voit de nos jours, ses mots précèdent toujours l'action ou en préviennent l'action, car Soeur Teresa (Prix Nobel de la paix en 1979) n'a jamais été du genre a s'endormir sur ses lauriers.

Ce livre passionnant reflète parfaitement la vie bien remplie de Soeur Teresa qui s'est donnée sans compter à tous les pays de cette planète et à tous les "blessés de la vie".
Quelqu'en-soient parfois les opinions extrêmes et tranchées des uns et des autres, de toute manière cette femme est inscrite, à justes raisons, dans l'histoire de l'humanité.
"Les écrits intimes de la Sainte de Calcutta" est à lire.

Peterman - Mandelieu - 42 ans - 18 mars 2008