Ker Violette
de Karine Fougeray

critiqué par Laure256, le 12 mars 2008
( - 51 ans)


La note:  étoiles
Une brassée de violettes : belles, douces, enivrantes
Certains cherchent leur chat, Clara, elle, cherche son cheval. C’est ainsi qu’elle débarque un beau matin dans un bistrot breton et réclame sans rougir un kir champagne, servi dans une bolée de cidre, s’il vous plait. Belle blonde de 36 ans qui n’a pas la langue dans sa poche, elle ne tarde pas à taper dans l’œil de Félix, marin-pêcheur-peintre de rascasses pour touristes.

A peine ouvertes ces belles violettes, c’est du pur miel que ce roman, du Gavalda dans son meilleur cru, celui d’"Ensemble c’est tout" qui vous emporte et vous accompagne en pensée toute la journée.
Mais la belle Clara malicieuse des premières pages est bien plus fragile qu’il n’y paraît. Même si l’on devine les blessures profondes, elles ne prennent forme qu’à la toute fin, se dévoilant peu à peu au travers d’une construction parfaitement maîtrisée. Un sublime roman choral où le « je » est multiple, offrant tantôt Clara, tantôt Félix (ah, la scène de la cassette d’Elmer Food Beat dans la voiture, un morceau d’anthologie !), Violette, Arno et tous les autres. L’Irlande et les chevaux, les fantômes du passé, la folie et la quête salvatrice. Comme dans toute relation vraie entre l’homme et l’animal, c’est l’animal souvent qui se fait rédempteur.

Un livre fort, très fort, avec une fin qui balaie tout sur son passage, de toute beauté. Avec ce premier roman et après "Elle fait des galettes, c'est toute sa vie" (son précédent recueil de nouvelles) , Karine Fougeray démontre avec brio qu’elle est désormais passée dans la cour des grands !
Un roman poignant 9 étoiles

Clara, jeune femme rebelle, à fleur de peau, est à la recherche de son cheval.
Comme une boule de flipper, elle va se cogner aux (dans?) les gens qui croisent son chemin, entre terre et mer.
Au fil des pages, nous découvrons des pans de son histoire et comprenons doucement les blessures qui ont fait d'elle cette femme qui semble si insensible aux êtres humains.
Il nous faut quelquefois une page entière pour savoir qui est le narrateur d'un nouveau chapitre (pas forcément facile et un peu déroutant quand le narrateur est un cheval!) mais l'intensité de ces témoignages nous laisse une profonde émotion et le souvenir d'une lecture bouleversante.

Marvic - Normandie - 65 ans - 16 mars 2010