Le portrait Chamarel
de Shenaz Patel

critiqué par Tistou, le 3 mars 2008
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Un roman de l'océan indien
Ce premier roman de Shenaz Patel, journaliste mauricienne, a été publié dans une Edition (Editions Grand Océan) qui malheureusement n’est pas distribuée en France. Paru en 1999, il a obtenu en 2002 le Prix Radio France du Livre de l'Océan Indien décerné par un jury de lecteurs présidé par J.M.G. Le Clézio.

Samia, abandonnée par sa mère dans un couvent quelques mois après sa naissance, voit avec surprise un « membre de la famille » débarquer un jour en automobile pour venir la chercher.
« Un membre de la famille. Une première. La chose n’avait jamais eu de réalité pour elle. Tout juste un mot, une curiosité d’abord, puis une révolte, sourde, violente, enfin un désintérêt las et résigné. Une substance vide, tout juste sept lettres alignées pour produire un soupir.

Et Samia était devenue une enfant couvent. Un parcours scolaire brillant malgré tout, quelques études sociales. Puis elle était revenue dans son cocon, pour aider à gérer le couvent. Une volontaire autarcie, un exil souhaité. Un îlot dans l’île. »

Samia mettra longtemps à démêler les fils d’une filiation dont on ne lui dit rien. A abattre les mystères et les non-dits d’une famille – société ?- figée.

Attention il ne s’agit pas d’une enquête policière ! Encore moins d’une enquête sociale. C’est une recherche dans la poésie, dans le flou de la vie, entre les lignes cachée sous des mots-leurres.
Ce roman laisse une impression « féminine ». Des personnages masculins interviennent mais son essence est profondément féminine.

Poésie, langueur, mystères … une émanation de l’Océan Indien