Le Berger de l'Avent
de Gunnar Gunnarsson

critiqué par Nance, le 27 février 2008
( - - ans)


La note:  étoiles
Conte trop religieux pour être mon genre
Le récit a trop d’éléments religieux pour que j’embarque. J’ai commencé ce livre pour ma liste des livres de tous les pays. Ce petit conte islandais m’avait tout d’abord intriguée, la quatrième de couverture du livre disait que le conte aurait inspiré Le vieil homme et la mer à Ernest Hemingway. Je ne savais pas que c’était à ce point catholique. Le mot Avent m’aurait mis la puce à l’oreille si j’avais su la signification de ce mot. L’Avent sont les quatre semaines précédant Noël.

À chaque année durant l’Avent, Benedikt, un vieux berger, décide d’aller chercher les moutons égarés des troupeaux de son village. Il est aidé de ses deux fidèles compagnons, un bélier et un chien et ils partent à l’aventure. Il est moins vite. Il est retardé par la vieillesse, mais aussi par sa générosité à vouloir aider les gens autour de lui. De plus, le mauvais temps joue contre lui. Est-ce qu’il réussira sa mission?

L’aventure n’est pas si mal, mais je n’ai pas pu l’apprécier à sa pleine valeur à cause du ton moralisateur qui est utilisé à quelques reprises. Le conte est simple, j’aime quand on parle du froid et des animaux, mais j’ai trouvé le reste ordinaire.
Une histoire simple profondément humaine 8 étoiles

Un ouvrage surprenant. Sur le plan de l'intrigue il ne se passe quasiment rien, pas de suspense. Sur le plan des relations humaines, ce n'est guère plus dynamique.
Pourtant on se laisse prendre par ce livre, on se laisse aspirer, voire envoûter par l'ambiance et le décor.
Le personnage principal est celui qui, au final, focalise l'intérêt, ou plutôt sa philosophie de la vie. Avec son chien et son bélier, ils constituent un ensemble très humain, sensible, uni alors que le devenir de chacun est inéluctable.
L'écriture est certainement également pour quelque chose dans le fait que l'on lit ce livre avec intérêt, voire même curiosité.
La référence à l'avent n'est nullement religieuse, cela permet juste de situer le déroulement dans le temps et d'imposer une contrainte de temps.
On ne peut parler de conte car on n'y trouve aucune intervention magique ni une amélioration de la situation par rapport à celle du départ.
On ne peut pas vraiment parler de philosophie car aucune réponse n'est apportée ou alors il faut comprendre les actions du personnage principal comme une réponse aux questions... qui émergent chez le lecteur au fil de la lecture.
Une fable peut-être mais une morale n'en sort pas vraiment.
Un livre inclassable qui mérite largement de s'y arrêter pour se forger sa propre opinion. 90 pages c'est plutôt court et, que l'on aime ou pas, elles méritent le détour.

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 1 décembre 2023


"Rassemblons les moutons" 8 étoiles

Une nouvelle ? Un peu ! Une fable ? Probablement ! Un conte de Noël ? Certainement ! En tout cas, une bien belle petite histoire que celle de Benedikt ce brave et simple berger islandais qui, comme chaque année, à l’époque de l’Avent, part dans le froid, la neige et le blizzard à la recherche des moutons égarés qui n’ont pas rejoint le troupeau avant l’arrivée de l’hiver. Mais pour son vingt-septième périple après ses vingt-sept ans, son voyage prend une tournure plus difficile encore qu’à l’accoutumée mais il ne reculera pas pour autant devant les obstacles pour accomplir la mission qu’il s’est fixée en compagnie de ses fidèles acolytes, son bélier et son chien.

Et, c’est une forme de crèche qu’il reconstitue avec son bélier pour bœuf, son chien pour âne et les moutons qu’il récupère pour aller à la rencontre de celui qui pourrait un jour devenir leur guide comme un nouveau Christ en ce monde.

Un beau conte de l’Avent où religion et paganisme, croyance et tradition se mêlent en une douce harmonie car si Dieu préside aux cieux et à la destinée, la nature et ses éléments déchaînés imposent le respect et fixent la véritable valeur des hommes qui savent la défier avec courage et humilité.

Une fable aussi qui nous rappelle que les plus faibles et les plus fragiles ont, eux aussi, leur place dans le grand troupeau de l’humanité et que les vrais héros sont souvent les plus obscurs et les plus humbles.

Débézed - Besançon - 77 ans - 25 novembre 2008