Monestarium
de Andrea H. Japp

critiqué par Tistou, le 20 février 2008
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Polar historique
Nous sommes au XIVéme siècle, entre l’Egypte, l’Espagne et principalement l’Abbaye des Clairets, Abbaye de femmes, en France, situé dans le Perche. Un sac, un bien mystérieux sac, va changer de mains entre ces pays, moultes intervenants, et manifestement créer passions et égarements. Ceci étant posé en trois petits chapitres, la suite se déroulera en huis clos à l’Abbaye des Clairets.
Le polar moyen-âgeux aux connotations religieuses est plutôt bien porté ces temps-ci et « Monestarium » en fait partie. L’Abbaye des Clairets va être le théâtre de bien des évènements déstabilisants et incompréhensibles, allant de l’assassinat de soeurs à des révoltes de lépreux hébergés dans les dépendances de l’Abbaye. Le seigneur local aura son rôle, un horrible évêque intriguant aussi …

« La plupart des bâtiments, dont l’abbatiale Notre-Dame au nord avec son choeur tourné à l’est vers le tombeau du Christ, avaient été édifiés en grison, un conglomérat naturel noirâtre composé de silex, de quartz, d’argile et de minerai de fer. Un haut et interminable mur d’enceinte protégeait l’ensemble, seulement troué par trois porteries, dont l’une principale qui ouvrait au nord. Juste derrière se trouvaient les édifices où l’on tolérait les étrangers de passage : l’hostellerie, le parloir et les écuries. »

Andrea Japp ne rechigne pas devant la précision, de même pour beaucoup d’éléments historiques ou ayant trait aux ordres religieux féminins. Je n’ai pas cherché à vérifier la véracité de ce luxe de détails. C’est ce qui me bloque un peu dans ce genre d’ouvrages, tous ces détails techniques qui requièrent d’innombrables notes en bas de page, renvois, appendices, … Un peu fastidieux cet aspect des choses.
Sur le plan de la trame proprement dite, c’est carré, propre. La fin semble quand même un peu expédiée et limite « happy end ». Quelque chose me dit que ça ne devait pas tout à fait se passer comme cela … Malgré les apparences, nous restons dans la fiction !
Une œuvre inégale 6 étoiles

Contrairement aux critiques précédentes, c’est justement le luxe de détails techniques sur le Moyen Age et les anciennes pratiques liturgiques qui m’ont le plus plu dans ce livre. Je sais enfin ce que sont « les vêpres », les « complies », « les nocturnes ».
L’ensemble de la première partie, décrivant l’organisation et la vie au sein de l’abbaye m’a captivé. Elle vous plonge dans les tréfonds d’une abbaye du début du XIVe siècle.
Le personnage de la mère abbesse, seulement âgée de 15 ans mais néanmoins à la tête de 400 moniales et d’une des plus grandes abbayes du royaume ne peut que retenir toute notre attention.
Également, les appellations anciennes des tâches confiées à chacune m’ont beaucoup amusé : La cellière (sœur chargée de la gestion de l’abbaye), la boursière (sœur chargée des achats), la pitancière (sœur chargée des cuisines), la chambrière (sœur chargée du linge), la sacristaine (sœur chargée du mobilier liturgique), la portière (sœur qui détient les clefs et surveille les entrées), la dépositaire (sœur chargée de tenir les comptes), et ma préférée, la sœur cherche (sœur chargée de chercher et de mettre dans le droit chemin les oisives et les bavardes). Ces sœurs se réunissent dans le « chapitre » qui est l’assemblée de l’abbaye.
L’explication du « putel » et du « dépotoire » est très instructive sur la question de la gestion des déchets à cette époque.
Pendant la lecture de cette œuvre, j’ai souvent pensé « au nom de la rose » d’Umberto Eco.
La deuxième partie m’a moins séduit. Une série de meurtres surgit après que la mère abbesse ait accepté de recueillir une cinquantaine de lépreux. Le comte de Mortagne, protecteur de l’abbaye est appelé à la rescousse pour résoudre les énigmes de ces crimes qui tournent autour d’un mystérieux coffre enfoui dans les souterrains de l’abbaye.
On est loin de l’intrigue et du suspense de l’œuvre d’Umberto Eco dans le nom de la rose. De plus certains passages de cette deuxième partie semblent moins travaillés que la première partie. Ils sont plus légers, plus habituels, assez attendus, moins passionnants ce qui ternit l’ensemble. c’est bien dommage à mon sens.

Chene - Tours - 53 ans - 28 décembre 2013


Un documentaire policier 7 étoiles

C'est au début du XIV° siècle qu'Andréa Japp situe l'intrigue de ce roman. Très (trop?) documentée, elle reconstitue avec beaucoup de minutie la vie quotidienne d'une abbaye de femmes, les querelles de pouvoir internes et externes.

Si l'histoire débute en Égypte avec un mystérieux bagage très convoité, le reste du roman se déroule dans le Perche.
Le roman devient thriller à l'assassinat d'une jeune moniale visiblement tuée à la place d'une autre, arrivée dans ce monastère pour échapper à la mort.
La jeune mère abbesse de 15 ans ira de mauvaise surprise en mauvaise surprise, découvrant les mensonges, les viles manipulations de certaines de ses filles.

Un huis clos dense, avec de nombreux personnages, dont la lecture n'est pas forcément facilitée par la liste et le schéma placés en début du livre, ni par les trop nombreux renvois explicatifs.
Quelquefois un peu confus, mais bien rythmé, les nombreuses possibilités de culpabilité rendent malgré tout la lecture prenante.

Marvic - Normandie - 65 ans - 21 août 2011


un poil déçu. 5 étoiles

Un bon livre, certes...mais.
J'ai eu du mal à entrer dedans malgré une intrigue pas mal ficelée. trop de notes de bas de page peut-être. L'atmosphère des monastère moyenâgeux est pas mal rendue, mais pas autant que dans d'autres romans du même genre (Les Cadfael de Elis Peters par exemple)... Et la fin m'a semblé un peu tirée par les cheveux.
Je suis allé au bout néanmoins...mais sans grande conviction.

Patman - Paris - 61 ans - 21 septembre 2010


Mystère au monastère 8 étoiles

Début du XIVe siècle, dans le comté du Perche en France, à l’abbaye de femmes des Clairets. Le cadre est reposant, osons monacal.
Très vite c’est l’horreur qui s’infiltre aux Clairets, tout devient mystère, intrigues. Meurtres; empoisonnement; mystérieux trésor caché dans un souterrain du monastère; tueurs à la poursuite de la gardienne d’énigmatiques rouleaux de toile peinte. Tout ça pour une vieille besace contenant des os ! Un thriller médiéval palpitant, aux nombreux rebondissements et à la fin inattendue. Un incontournable pour les amateurs du genre.

Elcouleye - - 78 ans - 6 mai 2009


"Pardonnez-moi, ma Mère, parce que j'ai péché..." 6 étoiles

Andrea Japp revient à l’Abbaye des Clairets pour y dérouler sa trame. Toxilogue de formation, c’est naturellement qu’elle utilise une nouvelle fois le poison, entre autres, comme arme du crime. Les sœurs de l’abbaye sont en effet au cœur d’un complot et victimes d’un assassin impitoyable. Mais quelles sont ses motivations ? Qui se cache derrière ce complot.

L’ambition est au cœur du drame. Mais aussi un mystérieux sac contenant des reliques étranges qui, révélées au grand jour, pourraient ébranler toutes les certitudes de l’Eglise et donc son influence.

Ce retour aux Clairets est bancal. La mère abbesse et les sœurs sont différentes de celles représentées dans la tétralogie "La Dame sans Terre" alors que les faits y ont également lieu durant l’année 1307. La mère abbesse, étonnamment âgée de 15 ans, et pourtant d’une maturité exceptionnelle manque tout autant de crédibilité. Bien que l’histoire se tienne et soit dotée d’un scénario efficace, "Monestarium" n’est guère passionnant et ne parvient pas à maintenir l’attention.

Miss teigne - - 42 ans - 29 octobre 2008