Sous le soleil de l'exil, Georges Bernanos au Brésil (1938-1945)
de Sébastien Lapaque

critiqué par Joachim, le 16 février 2008
( - 44 ans)


La note:  étoiles
Sous le soleil de l'exil
Le long séjour que Bernanos fit au Brésil a laissé peu de traces dans les écrits de Bernanos, sinon de façon très sporadique. Le livre de Sébastien Lapaque a tenté de reprendre les raisons qui ont poussé Bernanos à s'exiler comme il le fit, à l'origine pour s'installer au Paraguay et y fonder une sorte de communauté proudhonienne dont sortirait une parcelle française au nouveau monde. Les motifs de Bernanos sont nombreux : fidélité aux idées de sa jeunesse, royalisme teinté de socialisme utopique et goût pour l'aventure, dans la tradition des premiers explorateurs français de l'Amérique : Jean de Léry, Thevet...

Mais au Paraguay, où Bernanos rencontre les fils d'anciens camarades partis pour la même expédition une génération avant lui, c'est la désillusion. L'écrivain décide de retourner au Brésil où il n'avait fait qu'escale, et dont le charme et l'accueil l'avaient touché.

Commence une adaptation et une incorporation de la "tribu" au pays d'adoption. La richesse du livre de S. Lapaque est de montrer l'attachement profond que Bernanos conçut pour un pays éminemment francophile et riche de la grande culture lusitanienne, d'où certains détours bienvenus sur le Portugal de Camoëns et du sébastianisme. On trouvera aussi quelques aperçus des conflits qui ont fait la génération de l'après-guerre de 14.

Peu à peu, le Brésil se fait connaître par l'intermédiaire de ses figures intellectuelles et politiques, qui accueillirent Bernanos et le fréquentèrent pendant des années, dont certaines, encore vivantes, apportent des témoignages immédiats sur la personne de Bernanos, son caractère et son esprit.