A pied à Jérusalem : 184 jours, 184 visages
de Sébastien de Fooz

critiqué par Gilou, le 14 février 2008
(Belgique - 76 ans)


La note:  étoiles
Sur la route...
C’est le récit de son voyage à pied de Gand (en Belgique) à Jérusalem.
Comment ne pas saluer la ténacité et la persévérance de Sébastien (auteur et héros du voyage).
Ce carnet de route m’a émue par sa vérité et sa simplicité.
A le lire, tout paraît simple et compliqué à la fois.

Le départ – une décision difficile, mais prise avec la conviction d’atteindre un but.
Tout quitter de cette vie de fous que nous menons tous, dans nos pays industrialisés, et qui paraît plus calme ailleurs, au-delà des frontières. Frontières qui ne devraient plus exister pour le bonheur des hommes.

Sébastien nous entraîne avec lui dans son voyage intérieur. Certains jours il est rempli de doute et n’y croit plus ; à d’autres moments c’est plein soleil dans sa tête et, mettre un pied devant l’autre, devient alors un mécanisme léger qui le transporte.

A certaines étapes de son périple, il est rejoint par sa sœur et ses parents, ou par des amis.
Avec sa famille, il se repose quelques moments et profite au maximum de leur présence.
Avec ses amis, c’est faire un bout de route ensemble… mais quoique précieux, ces moments le détournent de son idéal et vite il aspire à reprendre la route seul avec ses pensées.
La solitude devient sa meilleure amie… jusqu’au bout.

Mais c’est sans compter toutes les belles rencontres sur son chemin.
Chaque fin de jour lui accorde un répit, le bon moment de poser son sac.
Parfois le bonheur d’une rencontre, riche en expérience. Oui, car chaque rencontre lui offre un nouveau visage, le récit d’une vie simple ou compliquée, les bonheurs et malheurs de ces personnes de rencontre.
Mais c’est surtout, la richesse de leur accueil que Sébastien met en valeur dans son livre. Des personnes qui n’ont rien mais donnent tout – c’est fou comme il est accepté d’emblée chez certains, mais parfois avec peur chez d’autres. Il est vrai que son aspect de sans abri devait en repousser certains !!!

Sébastien n’a jamais dévié de sa route, le petit caillou de Dachau au fond de sa poche, les petites reliques et autres objets religieux reçus de certains hôtes accrochés à son sac, il est enfin arrivé à Jérusalem.
Moment suprême de bonheur, il dépose, comme il se l’est promis, le petit caillou dans un creux du mur des lamentations. Tout est accompli !!

Cela a l’air simple raconté dans un cahier de voyage, mais Sébastien est un habitué des pèlerinages.
Ce n’est évidemment pas son premier. On sent la préparation minutieuse de son itinéraire, les listes de contacts etc… Mais le plus beau de son parcours sont les rencontres, non-programmées, comme si un fil invisible le dirigeait vers les bonnes personnes, au bon moment et précisément dans ses moments de peur et de déprime.
Il a voyagé accompagné de son ange gardien, j’en suis sûre !!

Comment te remercier Sébastien de nous avoir livré ici la meilleure part qu’un homme peut avoir en lui.
La solitude, bienfaitrice quelquefois, les rencontres amicales et même les rencontres moins bonnes.
La tolérance et le pas vers l’autre.
Tu nous prouves qu’il n’est pas nécessaire d’avoir tous ces avoirs de la vie moderne pour être heureux dans sa tête. Mais le plus difficile justement c’est le courage de se délester de tous ces avoirs.
Pour toi, il suffisait d’y croire !

Bravo & merci Sébastien !

Je vous encourage tous à lire ce récit.
Un auteur qui vous ouvre son âme 10 étoiles

Dès les premières pages, quand il parcourt la route de ses navettes habituelles vers le boulot, qui lui apparaît tout à coup si différente, j’ai été captivée par son récit…

On voyage avec Sébastien, mais on découvre aussi son courage et on est tenu en haleine tout au long de son parcours.

Dans les pays musulmans, il est accueilli comme un frère, et il nous donne un très beau message de paix.

Peu à peu, Sébastien révèle son âme, et partage son expérience de foi, avec des mots simples et empreints de vérité.

Je me permets de vous citer mon passage préféré dans le livre (p 183) :

Trouver sa voie demande qu’on se retire du monde un certain temps et qu’on plonge dans le silence de son âme.(…) Le brouhaha de nos vies trop actives nous empêche d’entendre le murmure de notre âme. (…) Souvent, on se rend compte de l’importance de cette voix propre à l’âme dans les moments de déchirure. Par exemple, à la perte d’un être cher. A ce moment précis, on vit dans la vérité, parce que la tristesse est un sentiment vrai, comme l’amour est un sentiment vrai.(…) Ce n’est que dans les moments de vérité que l’on entend ce que nous dit notre coeur. Ces moments de vérité peuvent aussi se révéler par la marche, ou par la prière.

Amaranteh - - 53 ans - 2 octobre 2012