Ecstasy
de Ryū Murakami

critiqué par Oxymore, le 12 février 2008
(Nantes - 52 ans)


La note:  étoiles
L'aliénation au service du néant.
Alors qu'il est à New-York pour raisons professionnelles, Miyashita rencontre un curieux SDF (Yazaki) qui lui donne un papier sur lequel se trouve un numéro à appeler.
Incapable de comprendre pourquoi il cède à l'exigence de ce curieux personnage, Miyashita va alors se retrouver l'adjuvant pathétique et décadent du terrible trio Yazaki-Kataoka Keiko-Reiko.

Ayant cédé une première fois aux sirènes de la dope, Miyashita va alors sombrer corps et âme mais en toute conscience dans le monde du sado-masochisme. Subjugué par le pouvoir que possède Kataoka Keiko sur lui, il va devenir la marionnette idéale, aliénée et irréversiblement décadente de sadiques.

Mon avis: L'impression laissée par ce roman est ambiguë. Tout d'abord j'apprécie vraiment beaucoup l'écriture de ryû Murakami que j'avais découvert avec Miso Soup; le style est clair, le rythme fluide et l'alternance entre point de vue général et conscience du narrateur évite les lourdeurs.
Néanmoins, et là rien à voir avec la qualité supposée ou non du livre, j'ai souffert à la lecture de ce roman. Plongé dans l'univers sordide du sado-masochisme et des drogues dures, j'ai eu beaucoup de mal à supporter cette négation totale de l'amour sinon au travers de jeux pervers et malsains.
Là où Houellebecq cherche l'amour véritable dans le néant des relations humaines, avec le constat que le beau se perd avec le temps, ryû Murakami (du moins ses personnages) ne conçoit plus l'amour. Il le rend décadent et mécanisé, faisant moins appel à la beauté maladroite de l'Amour qu'aux réflexes de Pavlov pour en arriver à l'acte charnel.
En somme, j'ai trouvé dans ce roman une vision négative et absolue de l'amour, sans aucun retour possible. C'est certainement la stigmatisation d'une certaine dérive de la société Japonaise donc je ne juge absolument pas les qualités de l'auteur; simplement c'est une vision qui est à mille lieues de mes attentes et des espérances que je porte encore en moi.
Franchement déroutée... 6 étoiles

Interpellée par le quatrième de couverture d'Ecstasy, j'ai directement empruntée toute la trilogie à la bibliothèque.

Je n'ai pas du tout été dérangée par les scènes de sexe qui sont très hard (disons-le, le roman est à caractère pornographique, même s'il est également philosophique), de toute façon on est prévenu par le quatrième de couverture.

J'ai trouvé le fond du roman, la critique de la société japonaise avec sa solitude et sa violence symbolique (ici représentée de manière non-symbolique à travers le sadomasochisme), très intéressant.

Cependant, j'ai eu vraiment de la peine à ne pas lire ce roman en diagonale. L'action est très lente et même si l'on est très curieux de connaître toute l'histoire du trio infernal Keiko-Yasaki-Reiko, l'histoire a eu de la peine à me passionner.

Je ne sais pas encore si je vais lire la suite...

Mithrowen - La Chaux-de-Fonds - 35 ans - 10 février 2013


je reprends ton titre Oxymore qui résume bien le roman "L'aliénation au service du néant." 6 étoiles

Ce livre est un peu long à démarrer à mon goût, âmes sensibles s'abstenir par moments le livre est très glauque. Nous plongeons dans l'univers macabre de la drogue la recherche du plaisir dans son extrême

Ice-my-eyes - - 39 ans - 9 octobre 2010