Peste
de Chuck Palahniuk

critiqué par Bouzouki, le 31 janvier 2008
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Venimeux
Voici l'histoire de Rant Casey.
Voici l'histoire d'un mythe. Le livre est une succession d'extraits de témoignages de personnes qui ont rencontré, côtoyé, ou vécu avec Rant Casey, aujourd'hui décédé et présenté par le gouvernement comme le vecteur de l'épidémie de rage qui met le pays à feu et à sang.
De son enfance trouble à son décès, violent et prématuré, vous saurez tout sur "Rant" Buster Casey.
Par exemple comment il a gagné son surnom de Rant: en provoquant le dégoût de tous ses petits camarades au point de leur provoquer des vomissements, les enfants dégueulant tripes et boyaux en laissant échapper le son "Raaaant".
Par exemple comment il a provoqué un véritable marasme économique dans sa petite ville de Midleton en mettant en circulation des centaines de dollars-or.
Chuck Palahniuk, au-delà de l'histoire de Casey, brandit le spectre d'un futur proche dans lequel la population des villes, trop nombreuse, est séparée entre diurnes et nocturnes, ces derniers étant, bien entendu ceux qu'il ne faut pas voir, qu'on ne montre pas. Les nocturnes sont adeptes du "crashing", des courses poursuites souvent mortelles en voitures.

Bien entendu, c'est glauque, c'est dégueulasse, c'est sale, à la limite du supportable, c'est du Palahniuk. Mais il y a le talent. Mais il y a une nouvelle idée toute les cinq lignes. A lire d'urgence
Une vengeance trash... 2 étoiles

Qu'est-ce que ce livre, pratiquement illisible ? Une évangile de l'absurde, ou tout comportement anormal est en fait la norme, ou bien un sombre conte moderne à ne surtout pas négliger ? Je ne sais pas, mais parvenir à le lire est très difficile et on est vite gêné par le style particulier de l'auteur (même si on oublie les serviettes hygiéniques qui deviennent carte d'identité, tous les amis très spéciaux de Rant, ainsi que ces crashings, parceque tout cela est au fond très digne d'un mauvais comic.) Bien sûr celui-ci remet les points sur les "i" et nous fait noter une fois pour toute à quel point le monde est aujourd'hui perdu pour toujours dans de funestes ténèbres, entre loi de l'argent et destruction gratuite de la nature; mais tout le monde n'a pas l'âme d'un sauveur de la planète, non ?

Pour faire vite j'ai trouvé que Palahniuk en faisait un peu trop dans le glauque et si c'est sa façon de vivre ça le regarde mais l'ensemble a énormément l'air de truc à choquer le bourgeois. Donc destiné à un public dark/goth: vous savez, ces gens qui s'habillent tous ensemble un peu pareil pour montrer leur différence, avec des résilles noires, ou des pantalons de cuir, des fouets et des clous sur le coté, et des casques S/M....

Mais je n'ai rien contre et même si peut-être qu'un jour je reviendrais sur cette bible du grotesque - sans doute un soir d'hiver, ou la pluie bat les carreaux tant qu'elle peut - disons-le tout net: pour l'instant il m'a l'air intrasèquement juste un peu trop parasitée sinon ultra actuel.

Antihuman - Paris - 41 ans - 28 juin 2013


Raaaant 8 étoiles

Personnage hors du commun pour ce roman de Palahniuk, qui devrait plaire à tous les fans. L'idée d'écrire sous forme de témoignages est plutôt plaisante et donne différentes idées sur la personnalité du fameux Rant. La première partie, qui suit la jeunesse du "héros" est certainement la plus intéressante. Et peut-être la plus dérangeante aussi. J'ai moins accroché à la seconde où l'on parle du crashing. Mais la fin est tout de même très bonne, avec un énorme rebondissement final. Un des meilleurs Palahniuk selon moi, très agréable à lire.

Suburbs - Arras - 34 ans - 25 juin 2012


La rage au ventre 8 étoiles

Ce livre est une biographie de Rant par un ensemble de personnes qui l'ont plus ou moins croisé.
L'ensemble de ces anecdotes permet de retracer la vie de Rant. De sa jeunesse où il est adepte des piqûres en tout genre (araignées, serpents,...), où des membres de sa famille meurent mystérieusement au cours de repas communs, où il renifle les serviettes hygiéniques de ses voisines quand le vent a disséminé les poubelles dans les champs et encore de multitudes souvenirs d'enfance plus ou moins glauques.
De son arrivée dans la grande Ville, où il découvre l'amour, le crashing, la vie nocturne et l'espace liminal. A partir de là, le récit prend de la vitesse jusqu'au dernier saut dans le vide...
Il s'agit bien là d'une oeuvre. Je me suis régalé à suivre ces aventures avec une grande préférence pour l'enfance du personnage. Mais le livre, dans son ensemble, est d'une écriture impitoyable et redoutable.

POOKIES - MONTPELLIER - 46 ans - 30 décembre 2010