Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi
de Mathias Malzieu

critiqué par Oxymore, le 30 janvier 2008
(Nantes - 52 ans)


La note:  étoiles
La féérie Burtonienne pour se confronter à la mort
Mathias vient de perdre sa mère des suites d'une longue maladie; commence alors le difficile travail de deuil pour lui, son père et sa soeur Lisa.
Incapable de supporter l'absence de sa mère, Mathias va se réfugier dans son monde intérieur, tapissé d'ombres gigantesques et de fantasmagories poétiques. Trop seul, trop petit et peut-être trop "vivant" pour comprendre cette terrible épreuve, Mathias va s'entourer d'un géant chargé de l'accompagner vers le pays des morts en lui fournissant une ombre démesurée pour franchir la limite des vivants et des morts.
Giant Jack, puisque c'est son nom, va devenir alors le confident de Mathias, l'adjuvant indispensable pour établir ce lien entre sa mère et lui.

Mon avis: Roman autobiographique, ce roman de Malzieu (par ailleurs excellent chanteur du groupe Dionysos) est emprunt d'une magie très Burtonienne. La mort prend ici des allures totalement féériques, peut-être pour mieux l'apprivoiser, et nous sommes immergés dans un monde étrange où se côtoient ombres, fantômes inhalateurs de brume, oiseaux sans pattes, géant et rivières d'argent.
Non la mort ne s'apprivoise jamais mais Mathias Malzieu a appris à la confronter, à la voir de près pour mieux la comprendre et ne plus en avoir peur.
L'écriture est très poétique, concise et les phrases courtes et chirurgicales. Un beau roman, un peu trop linéaire à mon goût mais agréable et touchant.
La féerie comme remède au deuil 7 étoiles

Autobiographique, ce récit évoque le deuil à travers l'expérience et la sensibilité de son auteur, Mathias Malzieu. La plume de celui-ci est évidente on y retrouve sa poésie et sa féerie. Sans bouleverser notre conception du deuil ce livre révèle à mon sens tout son intérêt en traitant le sujet à travers l'imaginaire de son auteur, un univers riche et fantaisiste qui ne cesse de nous prouver la valeur de l'imagination et de la sensibilité.
Pour ceux qui apprécient M.M. (et ceux qui ne le connaîtraient pas encore) ce livre est une valeur sûre, il est agréable à lire et touchant. Mention spéciale aux dialogues entre Mathias et Giant Jack qui sont tout bonnement magiques !

Titanototo - - 31 ans - 12 mai 2014


Un roman de jeunesse... 6 étoiles

Flammarion réédite ce roman de Mathias Malzieu paru initialement en 2005 avec en couverture une illustration de Benjamin Lacombe, dont l’univers mystérieux colle tout à fait au sujet.

Auto-fiction, rêverie, appel désespéré au monde imaginaire : cet ouvrage de jeunesse, autant pour l’auteur que pour ses lecteurs, ne cache pas son inspiration très burtonienne. Le narrateur n’est plus un enfant et pourtant, dans son cœur, c’est la détresse d’un petit qui a perdu sa mère, c’est un monde qui s’écroule. Et comme pour les enfants, l’imagination sauve, et ce, sous les traits de Giant Jack, le panseur d’âmes, celui qui connaît le monde des ombres et aide à se soigner du désespoir. Fantômes, créatures et pays des morts, Giant Jack aura bien des choses à lui apprendre, tout ça avec un savoir-faire propre aux êtres magiques, teinté de poésie et d’un brin d‘absurdité.

Si ce roman ne brille pas d’une originalité extrême (Mathias Malzieu allait faire bien mieux en 2007 avec "La Mécanique du cœur"), il ne manque pas de fantaisie et de ce ton légèrement immature qui entraîne le lecteur dans une atmosphère décalée et rêveuse en nous rappelant combien nous aimons nous-mêmes si souvent solliciter notre fabuleux monde intérieur.

Une belle lecture pour les ados qui oscillent entre ces deux univers si opposés et pourtant liés que ceux de l’enfance et de la vie d’adulte.

Bluewitch - Charleroi - 44 ans - 19 août 2012


Une écriture magnifique! 10 étoiles

J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur raconte comment il a vécu la mort de sa maman. C'est émouvant et en même temps plein de magie. Il a vraiment une très belle plume et on se laisse transporter dans ses récits. Ici, j'ai été touchée et j'ai trouvé plein de moments de douceur et tendresse. Je conseille ce magnifique livre. Un très bel hommage à sa maman!

Lalie2548 - - 39 ans - 1 juillet 2011


Un univers auquel j'accroche 7 étoiles

Ayant moi-même perdu un proche parent récemment (mon frère), je me reconnais un peu dans le personnage, sa souffrance, le deuil impossible, la perte du goût à la vie.
Je n'ai pas eu Giant Jack à mes côtés, mais je sors tout doucement de l'ombre et je vais essayer d'appliquer les conseils de Giant Jack qui m'ont convaincu.

Yasem - Strasbourg - 33 ans - 2 mai 2011


Une ambiance assez spéciale 10 étoiles

L'ambiance des livres de Mathias Malzieu est assez spéciale. Cette ambiance n'est pas sans rappeler l'univers de Tim Burton [dont je suis fan ^^] c'est donc avec plaisir que j'ai lu ce livre.

La mort y est abordée d'une manière très intéressante et unique à Mathias Malzieu.

Lilip - - 31 ans - 8 novembre 2009


La mort version poésie et féerie 6 étoiles

Premier roman du chanteur du groupe de rock Dyonisos, je ne m'attendais pas à ce genre d'histoire. Le résultat est plutôt surprenant, Mathias réussit à nous entraîner dans son univers féerique, peuplé de géants et de voyage dans le monde de la mort. A la fois triste, émouvante et attendrissante, cette histoire qui ressemble à une fable ne constitue finalement qu'une thérapie pour faire face au deuil de sa mère.

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 4 septembre 2008


prometteur 6 étoiles

Un premier vrai roman pour cet auteur qui laisse présager le meilleur pour l'avenir.

AntoineBXL - Bruxelles - 44 ans - 9 août 2008


Belle mort 6 étoiles

En guise d’amuse gueule, la citation de Leslie M. Silko parle de l’importance des histoires dans nos vies. Pourtant, celle de ce roman est plutôt mince. On suit un personnage enfantin dans le deuil de sa mère, perturbé par l’apparition d’un gentil géant - (américain? L’impérialisme des USA s’étend même chez les disparus!) - l’accompagnant dans son épreuve. Enfin, on visite le pays des morts - l’aspect le plus original – mais seulement pendant quelques pages.

Il s’agit donc d’une œuvre essentiellement d’images poétiques, répétons-le, ‘Burtonienne’. Du gothique burlesque, disons? « Dans les sillages des oiseaux fantômes, dans les bras du soleil noir, celui qui, fatigué de brûler, s’est reconverti ici en machine à ombres, je vole vers toi! Je tisse comme une araignée du ciel le fil qui relie les rêves et la réalité, et dans ma toile j’embarque l’espoir absolu. » Quelque chose de cinématographique, dont la maladresse à évoquer les émotions fait en sorte de laisser une impression de marketing de la mort.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 7 février 2008