Jonathan, tome 12 : Celui qui mène les fleuves à la mer
de Cosey

critiqué par Leura, le 6 octobre 2001
(-- - 73 ans)


La note:  étoiles
Jonathan au Tibet
Tous les amateurs de BD connaissent Jonathan, ce baba-cool qui ressemble comme un frère à l'auteur et qui promène sa tignasse d'album en album entre l'Asie et l'Amérique.
Cet album-ci sort un peu du lot par rapport aux précédents. Aussi abouti sur le plan graphique, tant le talent de Cosey est immense, son propos est ici plus ambitieux. Il exprime avec finesse et sens des nuances les sentiments d'horreur de l'auteur devant le génocide des Tibétains commis par les Chinois, loin de l'agitation des médias. Il s'attache ici à la destruction systématique de la culture tibétaine par l'envahisseur. La destruction des monastères, des lieux sacrés, des sanctuaires et ermitages, des bibliothèques contenant des manuscrits d'une valeur artistique inestimable, tout cela, nous montre l'auteur, ne peut réussir à détruire l'âme de ce peuple pacifique mais indomptable.
Une BD à lire et relire.
La Voix 10 étoiles

Ce douzième épisode de Jonathan revenu après une très longue absence est plus polémique, plus politique que les précédents. Le Tibet d’aujourd’hui n’est plus celui de mythologie dont on a tous rêvé et qui a existé, Cosey voulait en témoigner après plusieurs séjours sur place. Les Tibétains n'ont jamais été un minorité ethnique de la Chine et ils sont occupés comme eux-mêmes ont déjà occupé des provinces chinoises. C'est la triste histoire de deux voisins qui sont en guerre depuis des siècles, avec des longues périodes de paix.
Si le traitement de l'image est assez classique, le fond de l'histoire est très bien documenté. Sans doute la BD la plus précise depuis le début de la série.

Clo7 - Charleroi - 24 ans - 24 novembre 2001