L'Evangile selon Pilate de Éric-Emmanuel Schmitt

L'Evangile selon Pilate de Éric-Emmanuel Schmitt

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Anne, le 1 décembre 2000 (Rhode-Saint-Genèse, Inscrite le 2 décembre 2000, 47 ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 46 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (410ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 16 823  (depuis Novembre 2007)

Quel titre étonnant et particulier !

En effet, l'auteur réécrit l’histoire du christ sous deux angles différents : celui de Jésus lui même et celui de Pilate.
Pour l'auteur, Pilate représente un bon témoin de l’histoire de Jésus, car, Romain, Pilate ne croyait pas en Dieu. Pilate mène son enquête concernant le mystère du Christ et veut résoudre rationnellement cette énigme. Claudia Procula, femme de Pilate, croit en ce mystère. S'installe donc une certaine dualité dans le couple, apparemment voulue par l'auteur.
Pour moi, c’est un roman tout à fait inintéressant. L’aspect blasphématoire me dérange. Le français de l'écrivain ne dénote rien, mais est cependant facile à lire, quoique la forme soit un peu répétitive.
Je ne vois pas pourquoi on prend le regard de Pilate pour réécrire l'histoire du Christ, vu sa position totalement neutre. Pourquoi vouloir expliquer ce mystère de manière rationnelle alors que pour les chrétiens, celui-ci représente un des fondements de la foi ? Avoir la foi, c’est simplement accepter ce mystère, c’est croire en la résurrection sans l'expliquer rationnellement.
J'étais malgré tout tentée de découvrir cet autre regard sur l’évangile, mais fus très déçue et ne vous le conseille pas !

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Plaisant.

8 étoiles

Critique de Jérémy (, Inscrit le 18 juin 2013, 75 ans) - 4 mars 2014

Certainement le meilleur des évangiles. La première partie avec Jésus est cependant assez ennuyeuse et j'aurais aimé que l'auteur laisse suggérer que Jésus était peut-être un "grand malade".

Pilate est beaucoup plus sympathique et j'ai bien aimé son enquête. Dommage qu'il n'y ait pas de dénouement, on reste un peu sur sa faim.
Parmi les explications possibles l'auteur aurait pu faire intervenir des extraterrestres, ce n'est pas plus ridicule que cette histoire de résurrection.

Cet évangile selon Pilate prouve que finalement tout le monde peut écrire son "petit évangile" dans son coin. Chacun imaginant Jésus, Judas, Pilate à sa sauce.
L'important n'étant pas que l'histoire reflète la vérité à la lettre mais qu'on prenne du plaisir pendant la lecture.

Oeuvre de référence pour EES

10 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 6 août 2013

Pas spécialement un très grand fan d'EES qui est assez inégal dans sa production littéraire, je considère que cet ouvrage, que j'ai lu il y a quelque temps, est d'un excellent niveau.

Le thème est très original, et parvient à faire douter le plus convaincu des chrétiens.

A conseiller, en particulier à ceux qui s'intéressent à la religion.

Très osé !

7 étoiles

Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 21 juillet 2012

Moi l'athée profond voila que je me suis surpris à emprunter ce livre sur mon lieu de vacances. Connaissant un peu les écrits saints , je suis allé au caté (c'est pour cela que je suis athée), je me suis penché sur ce livre et j'ai vraiment apprécié.
N'est-il pas simplement un autre regard sur ce dogme littéraire qu'est la bible ? De plus c'est écrit avec un profond respect de la foi des chrétiens... Où est le problème ?
Hé oui Pilate serait un des premiers chrétiens et Judas n'aurait pas trahi.... Je ne pense pas que ce soit un blasphème que d’écrire cela.
Allez j'ose à mon tour...Je pense que Marie a couché avec Joseph... pour le reste je ne suis sûr de rien ;-)

nouvelle sur CritiquesLibres

9 étoiles

Critique de Enviedeplus (, Inscrite le 9 juillet 2012, 70 ans) - 9 juillet 2012

je suis nouvelle sur CritiquesLibres.
n'étant pas dotée d'une grande culture, je n'ai pourtant pas cessé de lire depuis l'âge de 10 ans. j'en ai 60.
EES m'a à nouveau conquise par sa belle écriture. Ce livre m'a passionnée.
à chacun son approche personnelle sur l'histoire de nos religions.
Cette version m'a transportée dans cette époque si particulière. Malgré tout j'ai regretté un peu cette image un peu méprisante sur la nature du peuple juif de l'époque.
cela m'a rappelé la comparaison dans nos livres d'histoire où les gaulois étaient traités d'arriérés face à ce monde romain "supérieur".
hormis le thème de la naissance du christianisme, j'ai particulièrement retenu l'analyse de la personnalité humaine de part et d'autre.
j'ai adoré !

...très ennuyeux...

1 étoiles

Critique de Crapaud42 (Saint-etienne, Inscrite le 22 juillet 2008, 45 ans) - 31 août 2011

au point que je n'ai pas pu aller jusqu'à la fin. Ca ne m'arrive jamais...je ne le conseille pas.

L'évangile selon Pilate

9 étoiles

Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 44 ans) - 20 mai 2011

J'ai bien aimé ce roman d'Éric-Emmanuel Schmitt. Il est divisé en deux parties. La première est la vie de Jésus racontée par lui-même. On a donc droit à un visage plus humain de Jésus. On le voit comme un homme avec ses qualités et ses défauts, ses peurs et ses doutes. On y voit aussi un homme qui doute de sa destinée et qui ne se croit pas comme étant le Messie, jusqu'à ce qu'il découvre vraiment sa voie.

La deuxième partie, c'est Ponce Pilate qui part à la recherche du corps de Jésus. C'est un homme qui ne veut pas croire à la résurrection du Christ. C'est complètement hors de sa logique. Lui qui avait plusieurs doute en ressortira avec encore plus de questionnement.

L'auteur amène donc dans ce livre une belle image de Jésus qui est plus près de ce que je crois. C'est un livre qui mérite d'être lu, peu importe ses croyances.

La Passion de Yéchoua, ou Rome face à un charpentier.

8 étoiles

Critique de Tommyvercetti (Clermont-Ferrand, Inscrit le 18 décembre 2006, 35 ans) - 8 janvier 2011

J'ai été surpris par ce livre qui s'est révélé beaucoup plus philosophique que ce que je m'y attendais. Pas étonnant venant d'un auteur-philosophe, hein.
La première et plus courte partie de l'œuvre relate la jeunesse de Jésus (Yéchoua), et une approche psychologique et très humaine qui montre comment il pourrait en être arrivé à développer ces idées quand à sa vision du monde, des gens, et la vérité qu'il a "découvert" dans la façon à agir avec et à aimer les autres. On voit aussi, assez comiquement et qui n'est pas sans rappeler le film des Monty Python "La vie de Brian", comment ses disciples, et tous ses proches en général, ont vu en lui quelqu'un d'exceptionnel et de précieux, un messie, l'élu qu'ils attendaient. Tout le processus est décrit et vécu subjectivement par le narrateur interne à Yéchoua, et on comprend comment un peuple en attente de messie et de délivrance a trouvé en ce jeune apprenti charpentier celui qui correspondait à leurs attentes : c'était évidemment celui qui a bouleversé le monde tranquille et raisonnable des juifs et de leurs écritures, leurs lois, leurs traditions. Il a su les écouter, parler avec eux, et s'ouvrir, et les ouvrir par la même occasion à eux-même. Un comportement somme tout très humaniste de bon psychologue clinicien.
L'intérêt est donc, loin des textes religieux et de la foi institutionnalisée, d'avoir un autre regard sur cet homme et de le considérer, non plus comme le fils de Dieu ou je ne sais quel être surnaturel, mais comme un homme qui a été pris malgré lui dans cette mouvance, et de le comprendre, de le rendre plus humain.

La deuxième partie du livre, plus étendue, nous met à la place de Ponce Pilate qui, après la mort de Yéchoua, va se trouver face à une intrigue assez déroutante et effrayante ; la disparition du corps, et, trois jours plus tard, sa résurrection présumée. Va s'ensuivre alors une vraie enquête policière, des théories, des soupçons, des élaborations de complots et de coupables dans les hommes proches et puissants de Jérusalem. On va être plongé dans le monde réel du nouveau testament, sans conneries bibliques et sans magie, le monde rationnel et droit d'un homme de Rome qui ne voit en ce Yéchoua qu'un garçon qui n'a pas eu de chance avec les juifs, et qui ne veut qu'une chose : que l'affaire soit réglée au plus vite, et qu'il n'y ait pas de "mystère Yéchoua". On va voir peu à peu cet homme se heurter aux limites de ses théories et de sa rationalisation. D'abord certain, sûr de lui, et serein, puis peu à peu glissant vers la colère, la peur, l'incertitude.

Ce livre en général est très bon pour une autre vision de l'"affaire Jésus". Je pense que si j'avais lu le nouveau testament j'aurais plus apprécié, puisque j'ai du louper certaines références et détails. Mais connaissant l'histoire en général, j'ai quand même bien accroché.

Petit à petit, le doute s'immisce...

9 étoiles

Critique de Anacoluthe (, Inscrite le 28 août 2010, 32 ans) - 28 août 2010

J'ai beaucoup aimé L'Évangile selon Pilate, le style d'Eric Emmanuel Schmitt est toujours aussi agréable !
Dans la première partie on voit un Yéchoua/Jésus en proie au doute, (dès son enfance, il demandait toujours des explications dans les cours de religion, refusant de croire aveuglement comme ses petits camarades : déjà loin de tout dogmatisme) à propos de tout ce qui lui arrive, on suit son cheminement : comment lui, fils d'un charpentier, devient... En fait, Yéchoua est presque Messie malgré lui et la sincérité de ses doutes le rend profondément humain. Le passage ou, face à Pilate, il s'interroge sincèrement sur la vérité, en est révélateur.
Dans la seconde partie, j'ai préféré le personnage de Claudia Procula, je trouve que le cheminement qu'elle fait faire à son enquêteur de mari est intéressant au vu de sa conclusion : Pilate, très cartésien, échafaude plusieurs théories "correctes" dont il va vérifier la validité face aux faits, aucune de ces théories ne pouvant expliquer le mystère, petit à petit à petit Pilate comprend qu'il faut faire coller la théorie aux faits, et non l'inverse, ce qui ouvre la porte à la Foi...A mon sens, aujourd'hui, dans bien des domaines, les gens devraient se souvenir de cette démarche de doute et d'humilité face à la réalité des faits...
La relation entre Pilate et sa femme est pleine d'humanité, et de plus, le personnage de Cratérios, philosophe cynique révélateur d'une réalité historique, a un sens de la répartie jubilatoire !

belle audace, beau livre

9 étoiles

Critique de Thorpedo (, Inscrit le 22 octobre 2009, 44 ans) - 22 octobre 2009

Audacieux mais sans prétention, Schmitt propose une autre lecture très intéressante. Le style est en adéquation avec l'oeuvre, simple, efficace et agréable à lire. A chacun de se faire une opinion. Je retiens la qualité intrinsèque du livre, le courage et l'audace artistique et le plaisir de la lecture.

Barbant...

1 étoiles

Critique de Mu1109mu (, Inscrite le 23 septembre 2009, 52 ans) - 23 septembre 2009

On m'avait conseillé ce livre mais je l'ai trouvé barbant! je ne l'ai même pas terminé....

Gentil

4 étoiles

Critique de Near (, Inscrit le 29 septembre 2008, 41 ans) - 6 octobre 2008

J'avais lu "La secte des égoïstes", sorte de mise en scène d'une absurdité philosophique, et son grand talent résidait dans le fait de cacher la trivialité inévitable dans laquelle finit par tomber un pareil raisonnement.

Avec L'Evangile, la prestidigitation réside surtout dans le caractère faussement dérangeant du propos ainsi que dans la gentillesse du traitement des problématiques "philosophiques" abordées. Mais honnêtement, il ne m'en reste pas grand chose.

Regarder "la dernière tentation du christ" de Scorcese est une bonne chose.

Cela dit l'ambiance du livre n'est pas désagréable

Bon livre

7 étoiles

Critique de Arval (Papeete, Inscrite le 8 mars 2008, 55 ans) - 17 juin 2008

Bon livre. J'ai beaucoup aimé cette légèreté, cette bouffée d'air pur, et pourquoi pas, il y a tellement de sérieux, de "Tabu" dans ce domaine. C'est bien écrit en plus.

Osé mais intéressant

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 28 mai 2008

Il fallait oser, je craignais un peu le pire : n'est-ce pas une provocation ? ou un plaidoyer ? Rien de tout n'est ici livé : il s'agit d'une forme de polar à double point de vue, qui oppose bien rationnel et sur-naturel, et expose assez bien les éléments de civilisations, leur incompréhension. C'est audacieux, mais intéressant.

excellentissime

9 étoiles

Critique de Zohé (, Inscrite le 14 février 2007, 50 ans) - 17 février 2007

C'est un livre excellentissime qui nous donne une version des faits et nous permet ainsi de relativiser tout ce qu'on a appris pendant l'enfance. La correspondance est très intéressante d'un point de vue historique. Le style est très agréable à lire.

Pour le plaisir de lire E.E Schmitt

6 étoiles

Critique de Soili (, Inscrit le 28 mars 2005, 51 ans) - 4 octobre 2006

Cette histoire en deux parties raconte l'Évangile d'un côté du point de vue de Yechoua ( Jésus ) et de l'autre du point de vue de Pilate.

Pour moi , la deuxième partie ( Pilate ) m'a plus intéressé mais je dois avouer que le sujet ne m'a pas passionné outre mesure malgré quelques passages amusants et sympathiques . Ceci étant, le talent de Schmitt est toujours présent, son écriture est fluide et tout ce roman se lit sans déplaisir grâce à sa patte.

En postface j'avais le récit d'un roman volé , qui n'est ni plus ni moins que la genèse de ce roman et là j'ai trouvé ça très très bon, j'y ai pris plus de plaisir qu'au roman lui même , j'y ai appris au passage que c'est un grand ami d'Amélie Nothomb.

j'adore!!!!

9 étoiles

Critique de Bibou379 (, Inscrite le 26 mai 2005, 39 ans) - 2 octobre 2006

Outre le fait que j'adore cet auteur, le livre est particulièrement bien mené et utiliser la première personne du singulier pour Jésus fallait l'oser; c'est un roman malgré tout alors avant de critiquer ce livre il faut le prendre comme tel: un roman et non une vérité! Génial!

ouaiche!

8 étoiles

Critique de Panty (Gaume, Inscrit le 17 avril 2005, 32 ans) - 6 juillet 2006

Ce livre, on l'aime ou on ne l'aime pas. Je pense qu'il faut tout de même être légèrement chrétien pour l'apprécier et ne pas venir en athée complet (je crois)
Pour ce qui est de l'aspect blasphématoire... Pffff.
Si EES n'est pas fidèle à cent pour cent aux évangiles, c'est parce que, je pense que les chrétiens croient d'abord en Jésus Fils de Dieu plutôt qu'aux évangiles: les évangiles ne sont pas tout à fait corrects, c'est normal, ils sont vieux, donc puisque personne ne détient la vraie vérité, EES s'est permis de faire revivre le mystère autrement! Et puis les évangiles sont plus rébarbatifs, je trouve, tandis que EES m'a redonné une petite étincelle de foi.
Ce livre, on l'aime ou on ne l'aime pas. Moi, j'ai adoré :p

Inspiré

8 étoiles

Critique de Guigomas (Valenciennes, Inscrit le 1 juillet 2005, 54 ans) - 16 août 2005

Magnifique idée que de faire parler Pilate, le si raisonnable Romain qui se trouve confronté à un mystère face auquel sa raison ne lui sera, en définitive, d’aucune aide sinon de retarder l’échéance de son abandon.
Magnifique, l’écriture d’Eric-Emmanuel Schmitt et sa connaissance de l’histoire de Jésus, la manière dont s’imbriquent les évènements relatés dans le Nouveau Testament et la fiction : on croit à cette enquête, le récit est plausible de bout en bout .
Mon seul petit regret concerne la première partie, l’évangile selon Jésus lui-même ou selon EES… est-ce une manière de notice biographique pour situer le personnage ?

X-évangile

8 étoiles

Critique de Julius (, Inscrit le 24 novembre 2004, 50 ans) - 21 avril 2005

Très bon livre, surtout la correspondance de Pilate, en fait l'influence du Christ sur les personnages de ce roman est bien plus forte que le Christ lui-même, c'est bien vu. Le Christ plein de doutes au départ gagne en certitudes, Pilate, c'est l'inverse.
Malgré tous les commentaires, il est bien peu blasphématoire ce livre, lisez plutôt Voici l'homme de Moorcock !
Bon un passage qui déchire sa race comme disent les djeuns d'aujourd'hui (arrêtez de me demander des extraits, une critique, ce n'est pas que ça !!!) :

- L'amour te rend tellement fort. Si tu as l'air droit, solide, inébranlable, Pilate, ce n'est pas parce que tu es un grand nageur et bon cavalier, c'est que tu aimes Claudia et que tu en es aimé. J'ai l'impression que c'est là ta vraie colonne vertébrale.
- On ne m'a jamais dit ça.
- On ne dit jamais rien parce qu'on parle tout le temps.
Je demeurai étonné par le ton que prenait la conversation, mais je ne tenais pas à l'interrompre.
- Et toi, Fabien, tu n'aimes personne ?
- Moi ? Je cours après tout ce qui bouge, mais je ne retiens personne. Je ne suis qu'un homme dissolu, Pilate, c'est-à-dire un homme qui n'a aucune confiance en lui. De temps en temps, parce que je n'ai aucune considération pour moi, j'essaie d'en lire dans le regard des autres. J'ai un physique qui fait tomber les femmes dans un lit; alors je tombe avec. Je trompe ma soif d'amour avec le sexe. Mais je suis incapable de m'engager. Après deux ou trois étreintes, je sens qu'il faudrait aller plus loin, se découvrir, découvrir l'autre, montrer mon âme à nue. Je préfère me promener les fesses à l'air que l'âme à découvert. J'ai participé à toutes les orgies de Rome sans me révéler un instant. Toi, en revanche, j'ai l'impression que tu es constammment toi-même. Et la raison en est Claudia.
Je souris ce qui lui fait baisser les yeux.
- Pourtant, en ce moment, Fabien, tu parles bien à nu.
- Du tout. C'est très couvrant de dire du mal de soi, surtout si l'on sait trouver les bonnes formules : elles vous habillent.
Fabien m'a quitté. A l'instant où je t'écris, je le vois s'éloigner dans l'allée de cyprès, au soleil couchant ; droit sur son cheval, suivi par une dizaine d'esclaves qui portent ses malles et quatre géants de Numidie qui le protègent. Il recherche un Empereur qui n'existe sans doute pas, il fera le tour de notre mer en vain. Il attend de la vie quelquechose qu'elle ne lui donnera pas, et cette attente idiote, c'est son but, sa passion. Cette attente idiote qui l'empêche de vivre, c'est sa vie. Pourquoi les hommes rendent-ils creux ce qui est plein ?

Que puis-je encore ajouter?

9 étoiles

Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 23 février 2005

Oui, que puis-je encore ajouter à toutes les critiques précédentes, sinon simplement joindre ma voix au choeur des louanges...

Comme bien d'autres avant moi, je me suis plongée avec bonheur dans cet "Evangile selon Pilate". Je me suis laissée séduire par l'écriture d'Eric-Emmanuel Schmitt, le ton très vivant et chaleureux qu'il adopte pour nous conter tout d'abord la vie de Yéchoua puis la quête de Pilate... Et je me suis laissée entraîner, dans la foulée du très beau dialogue entre Pilate et son épouse Claudia, à réfléchir aux rapports parfois conflictuels entre la Raison et la Foi, la Foi qui ne saurait s'appuyer sur la Raison, mais qui ne dispense pas non plus de réfléchir, de s'interroger et même de douter...

Un livre sensible et profondément intelligent.

Attention doublon !

8 étoiles

Critique de THYSBE (, Inscrite le 10 avril 2004, 66 ans) - 4 février 2005

Ouh là là !!! Je sens que Jules va encore s'énerver...
Et il aura raison. Il faut toujours rechercher si le livre que l'on veut critiquer n'a déjà pas reçu des commentaires. Surtout quand il s'agit d'une édition de poche vieille de 3 ans et de plus d'un écrivain de grande notoriété comme Eric-Emmanuel Schmitt.
La critique sert à décrire le livre tout en donnant son impression. La critique éclair permet de rebondir sur ce qui a été dit et ne laisse de place qu'à nos impressions car le sujet n'a pas besoin d'être répété 36 fois.
D'ailleurs je n'ai pas lu cette critique qui décrit le roman en grande partie, et grande n'est pas peu dire.
J'ai lu cette oeuvre d'Eric Emmanuel schmitt et donc la note que j'attribue lui appartient. Je confirme son grand talent et sa grande sagesse philosophique.

qu'est-ce qui est important ?

9 étoiles

Critique de Mae West (Grenoble, Inscrite le 26 décembre 2004, 73 ans) - 4 février 2005

« Je suis toujours troublé par ce discours. Et jamais convaincu »
Celui qui dit ces mots, c’est Pilate ; le fameux Ponce Pilate qui se lavait les mains sur notre imagier d’Epinal
Ce discours, c’est la parole du Christ
L’histoire, tout le monde la connaît : Pilate et Yechoua ne se sont rencontrés qu’une seule fois, mais cette fois-là fut lourde de conséquences .
Et cette foi-là aussi

Le texte comporte deux parties, la première est racontée par Yechoua/Jésus, la seconde par Pilate

Dans la première partie, demeuré seul au jardin des Oliviers, Jésus se remémore son parcours : son enfance, banale, d’enfant rêveur s’amusant à croire qu’il vole dans les airs, son adolescence, quand il découvre «l’urgence d’aimer». Sa rencontre avec Jean Baptiste qui le déclare Messie. Ses doutes, sa traversée du désert et son étrange illumination de dieu qu’il trouve au fond de lui en descendant, ou plutôt en se laissant tomber, au fond de son être, comme au fond d’un puits. Sa vie d’itinérant, simple et libre, avec ses disciples .Ses miracles qui tantôt l’encombrent, car ils lui amènent l’avidité des foules, plus que leur foi, tantôt l’effraient, car ils ne sont pas bénéfiques, comme la terrible résurrection de Lazare.
L’amour fidèle de sa mère, l’amitié intellectuelle avec Judas, dont la trahison est présentée ici comme un curieux sacrifice.
Yéchoua avait compris très tôt qu’il n’était pas né pour une vie ordinaire. Dans le doute, il a parié sur dieu, comme Pascal, pour accomplir sa destinée. Mais là, seul dans le Jardin des Oliviers, il doute : « pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Dans la deuxième partie, Pilate mène l’enquête, autour du tombeau vide.Il se confie dans de longues lettres qu’il écrit à son frère Titus Des complices ont-ils accéléré la descente de croix pour permettre à Jésus de ne pas mourir tout à fait ? Yoseph d’Arimathie et les disciples ont-ils purement et simplement fait disparaître le cadavre ? Plus l’enquête avance, plus Pilate est « troublé » ; d’autant plus que la recherche de Jésus disparu et réapparaissant ça et là, suivi bientôt par des foules innombrables, finit par coïncider avec la recherche de Claudia , sa chère épouse. Claudia, une vraie aristocrate Romaine, que Yechoua guérie; et convertie, avant sa mise en croix .
Le personnage de Pilate est remarquable lui aussi de profondeur. Ce n’est pas une brute Romaine, ni un arriviste banal : Pilate cherche la vérité, en termes rationnels . Sans être un « sentimental », il possède un coeur aimant et une profonde honnêteté intellectuelle : aussi, en quête de vérité, il rencontre le doute. Et avec le doute, l’idée de foi.

« Qu’est-ce que la vérité ? »
[…]
« -Qu’est ce qui vaut ? »
Voilà comment le Juif avait transformé ma question sur la vérité. Qu’est-ce qui mérite qu’on se batte? Qu’on meure ? Qu’on vive ? Qu’est ce qui vaut vraiment? »

Autrement dit : « Qu’est-ce qui est important ? »
Une réponse en forme de questionnement qui renvoie dos à dos aussi bien les croyances aveugles que les athéïsmes purs et durs .

Ce livre est plus qu’un roman ; c’est un manifeste : un manifeste le texte d’Eric Emmanuel Schmidt est limpide. Sa portée sur notre façon de penser est aussi imprévisible que le grain semé par la parole du Christ . Si ce grain ne meurt, nous ne serons pas plus convaincus qu’avant de l’existence de Dieu mais nous aurons compris cette chose fondamentale :
« L’urgence d’ aimer ».

Une approche étonnante et neutre

9 étoiles

Critique de Soif de lire (, Inscrit le 5 décembre 2004, 56 ans) - 5 décembre 2004

Etonnant ! Il fallait penser à aborder ce sujet sensible et délicat sous cet angle... Et pour moi, c'est une réussite totale. De plus cette approche ne remet pas en cause la foi chrétienne, bien au contraire.
La première partie nous parle d'un garçon qui se sent "appelé", qui désire partager une spiritualité très forte et qui finalement fait confiance à "l'homme".
La deuxième partie est un peu conduite sous forme "d'enquête", par un pilate sceptique mais curieux, étonné qui réfutera le divin jusqu'au bout... jusqu'à s'y laisser emporter. Je trouve que cela resitue l'histoire dans l'esprit probable de la civilisation romaine, cartésienne et critique envers le "non-romain".
Bravo ! J'ai adoré.

bravo

10 étoiles

Critique de Jemangeleslivres (, Inscrite le 25 mai 2004, 50 ans) - 31 mai 2004

je viens de refermer" L'évangile selon pilate "et je n'ai qu'un mot à dire: bravo. Bravo monsieur Schmitt pour votre audace , pour la force de votre propos, pour votre intelligence et votre écriture que j'aime de plus en plus. S'il faut rentrer dans les détails, je dirai que la première partie de ce roman est belle à couper le souffle! l'histoire du Christ racontée par lui même, il fallait oser, et c'est une vraie réussite: c'est adroit, fin et réellement poignant. La seconde partie est plus "cocasse" mais non moins intéressante: Pilate confronté à l'inexplicable nous offre une vraie leçon de sagesse et de d'humilité. Un livre à mettre entre toutes les mains, à lire absolument!!!

Une leçon de tolérance

9 étoiles

Critique de Jepeto (Bruxelles, Inscrit le 1 mai 2004, 47 ans) - 1 mai 2004

Une approche particulièrement originale de la vie du Christ, mais aussi et surtout une leçon de tolérance, et, qui sait, le guide pour une foi plus ouverte d'esprit.

Un monument

10 étoiles

Critique de Teddynew2 (PAU, Inscrit le 30 avril 2004, 52 ans) - 30 avril 2004

D'une originalité et d'une intelligence rares, ce livre est un chef d'oeuvre de finesse et de réflexion. Indispensable (JJ Coloma, L'oeil de Caïn)

Lumineux

9 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 58 ans) - 7 mars 2004

On peut dire que Schmitt dépoussière les évangiles ! Avec un talent romanesque évident il raconte une histoire qui était devenue peut-être un peu obscure et difficile à lire dans les évangiles (en tout cas c’était le cas pour RP). Le récit qu’en fait Schmitt est intelligent et son livre est poignant et passionnant. Mais ce n’est pas tout.

J’ai particulièrement aimé la manière dont l’auteur nous raconte la vocation de Jésus. Beaucoup de croyants vont se retrouver dans ce récit lumineux, soit qu’ils ont vécus une expérience similaire soit qu’ils la pressentent. La découverte au fond de soi-même de quelque chose qui nous dépasse et qui nous transcende. « A l’intérieur de moi je ne trouvais pas moi, mais plus que moi, bien plus que moi, une mer de lave en fusion, un infini mobile et changeant où je ne percevais aucun mot, aucune voix, aucun discours, mais où j’éprouvais une sensation nouvelle, terrible, géante, unique, inépuisable : le sentiment que tout est justifié ». Il n’empêche que le Jésus de Schmitt doute toujours : et si ce qu’il entendait parler au fond de lui était le démon ? (Maintenant on ne dit plus démon, on dit névrose, mais c’est la même chose). C’est bien vu je trouve.

L’acte de foi implique un saut dans l’irrationnel d’une part mais surtout c’est un choix librement fait. Schmitt le rappelle dans son livre ou on voit que Jésus fait constamment l’expérience de la liberté divine. Dieu ne s’impose pas. C’est pourquoi l’auteur insiste sur le fait que les miracles sont accessoires et même qu’ils sont néfastes car ils masquent le vrai message. Jésus les fait contre son gré, et le doute est toujours possible : il n’y a jamais de preuves de la réalité matérielle de ces miracles. Et il insiste : « C’est ta foi qui t’a sauvé » dit-il à tous les boiteux ou aveugles qu’il guéri. Bien sur les réalités non matérielles n’en sont pas moins vraies, même si cela est difficile à comprendre par les esprits matérialistes. J’aime beaucoup aussi le récit du baptême de Jésus, avec la colombe qui se pose sur son front, symbole de l’esprit saint dans l’évangile.

La deuxième partie du roman donne le point de vue de la raison. Pilate s’efforce de toutes les manières d’étouffer cette histoire (Petite parenthèse : on peut dire qu’il a échoué puisqu’on cite son nom tous les jours depuis deux milles ans « Crucifié sous Ponce Pilate, il fut mis au tombeau et ressuscita le troisième jours.. »). A nouveau l’auteur décrit avec intelligence et respect le grand mystère de la foi chrétienne, celui de la résurrection ainsi que les apparitions.

Pour résumer je dirai que ce livre est profondément intelligent et respectueux de la foi chrétienne. Etre chrétien ce n’est pas une question de pratiquer de manière convenue un rite, de respecter une loi à la lettre (« la lettre tue, seul l’esprit vivifie »), c’est une question d’expérimenter ou de chercher l’amour qu’on a au fond de soi et de faire librement le choix d’appeler cette présence « Dieu ».

Superbe

10 étoiles

Critique de Jo (Quelque part au coeur des Ardennes, Inscrite le 30 décembre 2003, 47 ans) - 3 janvier 2004

Beaucoup de choses ayant déjà été dites au sujet de ce livre, je voudrais juste vous partager les émotions qu'il a éveillées en moi... Sans entrer dans aucune polémique...

Je viens de passer la période de Noël avec Yechoua et Pilate. Ce livre est passionnant, empreint de profondeur et captivant à la fois...

Dans la première partie, on entend Yechoua.. L'histoire du Christ par lui-même, c'est pour moi un tout nouvel angle de vue. On entend ses doutes, on est bercé par la douceur de ses propos, on est dérouté par l'hypothèse d'un Judas traître à la demande du Christ... Une belle idée qui pourrait, s'il le fallait vraiment, me réconcilier avec la Foi...

Ensuite on suit Pilate. Pilate qui jour après jour cherche la Vérité, cherche à comprendre et à rester rationnel. On étudie avec lui les différentes hypothèses avant de laisser s'immiscer le Doute (et notre croyance?) jusqu'à la Foi...

Deux choses encore m'ont émue dans ce livre.

La belle histoire d'Amour entre Pilate et Claudia Procula tout d'abord, basée entre autres sur le respect mutuel des idées.
De belles professions de Foi ensuite; l'une du Christ lui-même : "Pour respecter ce monde, il faut renoncer à saisir ce qui te dépasse " ; l'autre de Pilate " Dans l'affaire Yechoua, j'ai essayé ce dernier mois de sauver la raison, la sauver coûte que coûte contre le mystère, sauver la raison jusqu'à l'irraisonnable.. J'ai échoué et compris qu'il existait de l'incompréhensible".

Arrivée au terme de ce livre j'ai deux souhaits.. En rouvrir les pages d'ici quelques mois et surtout le faire lire aux personnes qui comptent pour moi...

un Evangile bien troussé !

6 étoiles

Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 28 novembre 2003

J'ai lu attentivement toutes les critiques de « l'Evangile selon Pilate » et je ne résiste pas à l’envie d’y mettre mon petit grain de sel.
N’en déplaise à Anne, je n'ai rien trouvé de blasphématoire dans ce récit. Peut-être tout juste un semblant d’hérésie ; une question à divisé la chrétienté dés les origines : comment est né Jésus ? Aujourd’hui le dogme nous dit : de la Vierge Marie, conçu du Saint-Esprit. Mais pour beaucoup de Chrétiens, Jésus est né comme tout le monde et est « devenu » Dieu. C'est cette version que semble accréditer l'auteur. Mais ce n'est pas très grave et le récit reste très plausible. Du reste E-E Schmitt qui connaît très bien la théologie chrétienne se garde bien de ne rien préciser.
Ce livre m’a paru excellent. Cette cohabitation des deux mondes, Romain et Juif il y a deux mille ans est racontée avec beaucoup de vraisemblance, de verve et d’esprit. La résurrection n’est pas niée, évidemment. Mais on se rend bien compte que pour Pilate, un Romain rationaliste, cette histoire de guérisseur Juif qui se ressuscite, c’est un peu comme pour nous, ces histoires de sorciers noirs du temps des colonies…
Et tout ça est tellement bien raconté ! Finalement, je reprocherai deux choses : la première est que le personnage de Judas est complètement raté. Dans les Evangiles c’est un personnage pathétique. Et la deuxième, c’est que l’auteur invente de toutes pièces des épisodes à la vie de Jésus. Je trouve que ce n'est pas permis. Certains personnages appartiennent à l’Histoire, pas au romancier ! Mais, bien sûr, c'est fait dans un souci de narration et ça nous vaut un récit plausible et amusant à lire.
A tous ceux qui ont été intéressés par ce récit, qu’ils soient croyants ou non, je dirai : lisez les Evangiles, c’est encore tellement, tellement mieux !

Etonnant, passionnant .

9 étoiles

Critique de Bedefil (Gembloux, Inscrit le 25 novembre 2003, 57 ans) - 25 novembre 2003

Je ne veux pas entrer dans la polémique des précédentes critiques éclairs; l'histoire me plait par elle-même sans contexte religieux.
J'ai aimé le côté humain de Yéchoua et de Pilate. Le ton employé m'a fait par moments rire mais surtout fait beaucoup réfléchir sur l'humanité en général et le manque d'amour autour de nous.
Merci à E-E Schmitt de nous avoir offert ces instants de plaisir. A méditer au jour le jour.

Alléluia !

9 étoiles

Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 61 ans) - 31 janvier 2002

Euh ? Quelqu'un qui dit qu'il s'est trompé et révise son jugement? Voilà qui est nouveau sur le site! Bravo à toi Rosenblum Petit et merci à Saint Eric-Emmanuel de nous accorder ce miracle! :-) Je ne serais pas allé jusqu'à me retaper les Evangiles moi, je l'avoue. Blague à part, quand je vois les débats que suscitent ce livre, j'attend de voir celui qui osera se lancer dans la critique de "L'Evangile du Serpent" de Pierre Bordage!

J'ai relu les Evangiles...

9 étoiles

Critique de Rosenblum Petit (Marcinelle, Inscrite le 22 novembre 2001, 50 ans) - 31 janvier 2002

N'ayant pas de Bible chez moi (mon Dieu, quelle honte. Mea culpa), n'ayant pas envie d'en acheter une (c'est très cher!!) mais ayant promis de relire les Evangiles, je me suis promenée sur Internet pour voir si je pouvais en télécharger une version électronique. A ma grande surprise, je n'ai eu que l'embarras du choix!
Revenons-en aux Evangiles! Soyons honnêtes et clairs, je n'ai relu QUE les 4 Evangiles et pas l'entièreté du Nouveau Testament. Je me les suis tapées pour reprendre l'expression de Jules. Et ce fut assez laborieux. J'ai failli abandonner mais une promesse est une promesse. Je n'avais pas souvenir que c'était aussi difficile à lire, peut-être est-ce plus facile lorsqu'on est enfant, je ne sais pas.
Toujours est-il que ... Je dois des excuses à Eric-Emmanuel Schmitt. Eh oui. Tout le monde peut se tromper, même moi (mon Dieu quelle horreur!). En relisant les Evangiles, j'ai retrouvé la même atmosphère que celle de Schmitt! Je devrais plutôt dire l'inverse: En lisant Schmitt, j'ai retrouvé l'atmosphère des Evangiles! Rendons aux évangélistes ce qui est aux évangélistes...

Dialectique de l'avocat du diable...

8 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 15 janvier 2002

Dans la mesure du possible, j'essaie, sur ce site du moins, de rester loin des débats autour de la religion car comme ils y sont souvent opposés, je me trouve dans la délicate position de me faire … l'avocat du diable…
et l'on pourra toujours me rétorquer que je ne suis pas objective puisque croyante.
Mais là, Pendragon, je ne peux plus contenir mes pulsions dialectiques… D'autant plus que je suis à l'aise : je ne suis pas parmi ceux qui ont vu du blasphème dans ce livre…
Tout d'abord, je te sais gré de ne pas faire l'amalgame entre l’Eglise et les chrétiens.
Merci de distinguer les deux comme tu en as le souci, beaucoup ne le font pas.
Beaucoup ?
Et oui, contrairement à ce que tu crois, il est encore de bon ton de critiquer l'attitude chrétienne et cela se confond souvent avec une attaque de la personne croyante.
Je le remarque dans mes relations sociales, je le remarque avec mes élèves : dans un débat d’idées, c'est 99 fois sur 100 le chrétien qui est mis sur la sellette, en position de défense et doit convaincre son interlocuteur qu'il n’est pas complètement dénué de sens de croire en Dieu.
L'inverse est extrêmement rare : à l’athée, le croyant demande rarement de se justifier.
Tout se passe comme si une seule des deux positions requérait une argumentation.
Or il me semble évident que la raison ne pourra jamais prouver ni infirmer l’existence de Dieu…
Ensuite, une toute petite remarque historique : les premiers chrétiens risquaient leur vie à affirmer leur foi, cela demandait du courage que de dire haut et clair sa conviction que cet homme insignifiant et crucifié comme un vulgaire criminel était le Fils de Dieu.
Les hommes d'alors avaient-ils selon toi moins peur de la mort que nous ?
Te satisferais-tu, toi, de la promesse du paradis pour risquer ta vie ici-bas ?

Après ces détours, j'en viens à l’essentiel de mon propos.
Il est indéniable que dans l'Eglise chrétienne, comme dans les autres (tu le précises également), le désir de pouvoir s’est fait sentir plus d'une fois.
Pouvoir politique, parfois même.
Plus fréquemment, pouvoir sur l’esprit et la conscience des gens avec un discours qui prétend détenir la vérité.
Toutefois, je ne pense pas que ce soit l'apanage des religions, mais je dirais plutôt, et c’est bien malheureux, qu’il s'agit d’une caractéristique humaine.
Tu relèves ce trait dans l'Eglise, mais tu pourrais le faire en politique (dictatures), en philosophie,
en littérature même.
Alors oui, il est « normal de se rebiffer contre les carcans », mais, s'il te plaît, pas de façon discriminatoire.

Diable !!!

9 étoiles

Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 53 ans) - 15 janvier 2002

Dans les lignes qui vont suivre, libre au lecteur de remplacer l’aspect chrétien par l’aspect musulman ou autre.
Dire que c’est une mode de taper sur les catholiques est un avis, que je ne partage pas forcément, mais bon, admettons que ce soit le cas, il est alors pour moi plus important de se demander pourquoi on casse ainsi du sucre sur leur dos ! Et aussi, de se demander pourquoi cela a été si longtemps le cas. et tant qu'on y est pourquoi ce ne fut pas le cas, disons, pendant les quatre siècles d’Inquisition…
Le catholicisme, ou le christianisme en général, est une religion de contraintes et il est normal de s'en plaindre, il est normal pour un être humain de se rebiffer contre des carcans, il est donc normal d’attaquer ce genre de dogme. Comme il est tout aussi normal pour le dogme en question de se nourrir de la force de l’adversaire. Il est écrit au sein même des Ecritures que le Paradis doit se mériter ! Le christianisme a bâti son Eglise sur ses opposants, « Voyez tous ces gens qui s'opposent à la vraie foi, notre mérite n'en sera que plus grand ! ». Et, au cours des siècles et des siècles, plus l'opposition était forte, plus l’Eglise a grossi. Quand sa taille devint suffisante, Elle se lança dans quatre siècles terribles pour définitivement balayer toute opposition, Elle n'en avait plus besoin, Elle était devenue la plus grande et la plus puissante des religions…
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, alors, telle une fourmi, la Chrétienté rebâtit son édifice, lentement, Elle attend de nouvelles oppositions, Elle attend les coups de bâton avec avidité pour prouver au monde qu'une telle résistance à l’opposition ne peut venir que de la Vérité.
Schmitt écrit un livre qui donne l'avis « neutre » de Ponce Pilate, vite, crions au blasphème ! Pourquoi ? Pourquoi DIABLE, crier au blasphème ? De quel droit ? Un avis ne vaut-il pas un autre ? Non ! Il faut montrer que l'Eglise est encore et encore et encore une fois de plus attaquée.
Les premiers chrétiens étaient des esclaves, des pauvres ! Forcément, on leur promettait le Paradis après la mort, c’était quand même mieux que rien ! L’humanité actuelle compte toujours autant de démunis…
J’espère, comme Rosenblum Petit, que cette « mode » va passer…

Bravo à Eric Emmanuel Schmitt !

7 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 15 janvier 2002

Pour avoir entraîné quelqu'un qui n'aime pas lire, ou seulement les policiers et la SF, à se plonger avec une telle passion dans son livre qui n'est ni l'un ni l'autre. Voilà comment peuvent naître de nouvelles passions ! Et en plus, on envisage de se tapper les "Ecritures" ?... Bravo !
Je suis athée, mais j'apprécie tout à fait la remarque faite à propos d'une mode qui consiste à décrier les catholiques. C'est un peu facile et, selon moi, ce n'est qu'un résidu d'une période dépassée de la lutte des laïques contre une religion enfermée dans l'obscurantisme. Je suis loin d'apprécier certaines positions del'église actuelle, mais il faut quand même avouer qu'elle a beaucoup évolué... Un petit danger réside dans le fait que certains mouvements, minoritaires, voudraient la retrouver "pure et dure" Ce serait très regrettable s'ils devaient réussir !

Les juifs et les chrétiens, tout un programme

9 étoiles

Critique de Rosenblum Petit (Marcinelle, Inscrite le 22 novembre 2001, 50 ans) - 15 janvier 2002

Après avoir lu (et relu) vos différentes critiques sur ce livre, je me suis décidée à le lire. Il ne m'a pas fallu longtemps pour le terminer d'ailleurs. Moi qui n'aime que la SF et le suspense, j'ai trouvé une "littérature" (peut-on l'appeler comme cela? Apparemment pas pour tout le monde mais je ne m'étendrai pas là-dessus, c'est un sujet dont j'ignore tout. Je laisse cela à qui veut...) qui m'intéressait.
J'ai été passionnée par ce récit qui m'a remis en mémoire mainte choses oubliées du catéchisme, je me suis surprise à vouloir terminer ce livre alors que mes yeux se fermaient et que mon corps réclamait le sommeil. Si d'autres personnes sont attirées par ce livre, comme je l'ai été, grâce à critiques libres, qu'ils n'hésitent pas et se fassent un opinion, c'est tellement bien de pouvoir écrire ce que l'on ressent après la lecture d'un bon (ou mauvais) bouquin!
Maintenant, pour ce qui est de l'aspect blasphématoire de l'histoire, je suis à la fois d'accord et pas d'accord. Je n'ai pas trouvé ce livre blasphématoire du tout mais... Je comprends tout à fait qu'on le prenne comme tel. Après tout, pourquoi toujours taper du sucre sur le dos des cathos, chacun a sa propre perception de la religion et du christianisme en particulier. Qu'y a-t-il de mal à se marier à l'église, à faire baptiser ses enfants, ... que l'on soit ou non pratiquant? Il est vrai aussi que dans notre société, il est bien vu de critiquer les cathos et de se moquer des pratiquants et autres "grenouilles de bénitier". C'est à la mode, ça passera je l'espère!
Il y a quand même une chose qui m'a dérangée dans ce livre, c'est la manière dont sont décrits les juifs en général. Les propos tenus par Schmitt m'ont parfois semblé antisémites! J'y vais un peu fort peut-être mais je me suis demandée s'ils étaient décrits de la même manière dans les Evangiles. Je m'en vais les relire pour me donner une meilleure vision...

Beau et humain

9 étoiles

Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 61 ans) - 5 novembre 2001

Je n'ai pas trouvé ce livre blasphématoire. Je trouve les deux personnages principaux (Yechoua et Pilate) avant tout profondément humain. J'ai aimé l'approche nous montrant un Christ "Messie malgré lui", il a un côté "homme de trop" cher à la littérature russe. Pilate, lui, est un Romain, formé à l'école grecque. Cartésien et raisonneur, il cherche simplement une explication logique à ce qui se passe. Le style particulier de Schmitt nous rappelle qu'il est avant tout un auteur de théâtre.

D'accord avec Persée...

8 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 20 juillet 2001

D'accord à plusieurs niveaux.
J'ai beaucoup aimé ce livre et pourtant, je suis catholique : aucune contradiction dans les termes puisque, j'ai beau chercher, je n'ai vu aucun blasphème dans ce livre...
Ensuite, on a toujours intérêt à s'ouvrir aux nouveaux points de vue.
Pourquoi pas celui de Schmitt?
Il ne fait que proposer son interprétation, je le rappelle, il n'impose rien.
Nous sommes loin de la dictature du "moi je sais mieux que les autres".
D'autre part, deux théories s'affrontent encore à l'heure actuelle.
Certains exégètes défendent l'idée que le Christ a toujours su, dès qu'il a pu penser, qui il était réellement, qu'il était conscient dès les premiers instants de sa nature divine.
D'autres par contre penchent pour une prise de conscience progressive qui se serait cristallisée autour de ses 12 ans (épisode dans le Temple).

Et enfin, effectivement, n'oublions pas de replacer cet écrit circonstancié qu'est l'Evangile, dans son contexte historique.
Sans quoi nous risquons de nous faire de fausses idées...

Un homme...

8 étoiles

Critique de Persée (La Louvière, Inscrit le 29 juin 2001, 73 ans) - 19 juillet 2001

Si on m'avait appris l'Evangile comme cela, j'aurais peut-être pu continuer à y croire. Ecrire un roman, c'est faire en sorte que l'inimaginable devienne plausible. Et c'est ce qu'a fait Schmitt. D'un point de vue littéraire, c'est magnifique. Et quant au fond : voilà un homme - "Je suis le fils de l'homme" c'est dans la Bible et pas dans Schmitt tout de même - qui se sent investi, par le regard queles autres portent sur lui, d'une mission divine (ou d'un idéal d'amour. Et qui en meurt. Où est le blasphème ? Dans la folie des hommes ? Schmitt nous apprend à porter un nouveau regard sur les Evangiles.Un regard neuf. Lavé de ce que l'on nous en a appris. Plusieurs lectures de la Bible sont possibles. On devrait aussi pouvoir la lire en se souvenant des conditions historiques dans lesquelles elle a été écrite (Une lecture pour toi, Anne : Les Mondes du Sacré, J. Rifflet)

L'évangile selon Schmitt

6 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 44 ans) - 10 juin 2001

Je n'ai pas lu ce livre mais un autre plus ou moins semblable "Mémoires de Ponce Pilate" et je tenais quand même à donner mon avis sur cette histoire où tout le monde semble connaître la bonne version. Je ne crois pas que Pilate avait une position "totalement neutre" dans cette histoire, contrairement à ce que dit Anne. Même si ce n'était peut-être pas sa volonté, il a néanmoins laissé les Juifs condamner Jésus à mort et l'a regretté parce qu'il a dû subir la perte de confiance de sa femme qui, elle, avait cru en Jésus dès le début. Difficile aussi de qualifier de blasphématoire un récit dont personne n'a vraiment la clef. On a beau être sceptique ou croyant, difficle de prouver la version de l'un ou de l'autre. "Rares" sont les personnes ayant eu dans les mains un évangile vierge de toute modification, pour autant que celui d'origine ait relaté les faits avec précision. Pilate a fini sa vie en chrétien, c'est pour ça qu'il a été mis à mort, d'ailleurs... Mais en dehors de quelques faits reconnus dans chaque version, il est bien difficile de savoir si l'une d'entre elles s'approche plus de la vérité qu'une autre. Schmitt n'a pas été le seul à donner la parole à Ponce Pilate, mais comme les autres, il a également pu lui faire dire ce qu'il voulait...

Pilate, le premier chrétien ?

5 étoiles

Critique de Apostrophe (Bruxelles, Inscrit le 11 février 2001, 63 ans) - 9 juin 2001

Pas du tout d'accord avec la critique d'Anne. L'immense intérêt du livre est que l'auteur s'est débarassé totalement des apriori que nous avons tous de l'histoire du Christ pour avoir un regard extérieur nouveau sur cette aventure ; Ponce Pilate décrit très bien le caractère des juifs, leurs croyances, l'invraisemblance de leurs récits et le désordre perpétuel de la province ; par exemple, l'idée qu'on aurait pu voler son corps ne m'est jamais venue à l'esprit, mais bien que blasphématoire, cette idée est tout à fait plausible. J'ajoute que la Foi de la femme de Ponce Pilate n'est pas objet de moquerie. L'auteur ne ridiculise jamais la Foi chrétienne. Au contraire, je rappelle à Anne qu'à la fin du livre, Ponce Pilate se demande s'il ne serait pas le premier chrétien.
Non, pour moi, c'est un des livres les plus originaux et les meilleurs depuis longtemps.

Croire en l'Amour.

0 étoiles

Critique de Popol (Uccle, Inscrit le 14 février 2001, 67 ans) - 8 mars 2001

Au début, j'ai eu très dur à rentrer dans le livre.Petit à petit, on "sent" le personage de Jésus.On est étonné par ses doutes.La deuxième partie du livre tranche par l'écriture totalement différente de la première. Le haut fonctinnaire romain pragmatique est bien rendu et immédiatement opposé au mystique Jésus. le livre se termine par un très beau message d'amour Je souhaite (je l'ai demandé)que toute ma famille le lise.

0 étoiles

Critique de Anonyme (, Inscrit(e) le ??? (date inconnue), - ans) - 13 février 2001

Extrêmement intéressante cette réinterprétation des évangiles. Je n'y vois rien de blasphématoire.

Du théâtre au roman

0 étoiles

Critique de Leura (--, Inscrit le 29 janvier 2001, 73 ans) - 30 janvier 2001

On attendait au tournant ce grand auteur de pièces de théâtre, auteur e.a. du Visiteur et des Variations Enigmatiques.
Son roman serait-il aussi fin, spirituel et intelligent que ses pièces? Qui aurait pu en douter?
La vie de Jésus est racontée par Lui même, puis par Pilate. Certains passages sont savoureux, tels le personnage du philosophe-précepteur de Pilate, qui pratique la masturbation "pour éviter que les humeurs péniennes ne remontent à son cerveau et ne lui obscurcissent le jugement".
Mais, c'est aussi et surtout une réflexion sur le personnage de Jésus face à un destin librement choisi et assumé.
Comme toujours chez Schmitt, la pirouette finale est un régal pour l'esprit.
Qu'on soit croyant ou non, personne ne peut être choqué et chacun peut y trouver son bonheur.

Une façon de voir l'évangile de manière différente, mais pourquoi pas ?

0 étoiles

Critique de Tartuffe (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 50 ans) - 12 décembre 2000

La première partie du livre est écrite par Jésus lui même, on y voit la façon dont il se perçoit, ses croyances en l'humanité et surtout en lui même.L'intérêt de cette première partie réside dans le fait que pas une seule fois 'Jésus' ne se prend pour tel. Il semble le premier étonné des choses qui lui arrivent. C'est un homme comme un autre.
La seconde partie se présente comme un courrier presque quotidien que Pilate adressera à son cousin Titus. Dans ces lettres, Pilate nous manifeste son scepticisme face aux événements que nous connaissons si bien. Il nous retrace pas à pas tous les faits survenus à l'époque, mais avec un point de vue différent, peut-être plus réaliste et plausible que celui que nous connaissons. Mais pourquoi pas après tout?

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  Evangile selon Schmitt 20 Saule 5 février 2005 @ 21:21

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