Une paysanne russe de Anisiâ Skvorcova, Léon Tolstoï

Une paysanne russe de Anisiâ Skvorcova, Léon Tolstoï
( Babʹâ dolâ)

Catégorie(s) : Littérature => Russe

Critiqué par Jules, le 21 janvier 2008 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 6 961 

Incroyable mais vrai ! Non pas la malchance !...

Ce livre commence par une note très instructive rédigée par un certain Charles Salomon qui était, à l’époque chez Tolstoï à Iasnaia Poliana. Puis par une lettre de Tatiana Soukhotina au même Charles Salomon lui expliquant comment ce texte a vu le jour.

Il s’agit d’une histoire tout à fait véridique, racontée par celle qui l’a vécue, à la sœur de Tolstoï. Anissia, femme centrale de cette histoire, vécue par elle, est une femme totalement illettrée, mais, comme beaucoup de membres du peuple russe, elle sait merveilleusement raconter.

La sœur de Tolstoï a pris des notes et a remis ce texte à Léon Tolstoï qui en a été ému. Voilà comment est né « Une paysanne russe ». Selon elle, il s’agirait là de la meilleure histoire populaire russe.

Salomon, en introduction, nous dit en passant : « Jamais le peuple russe ne fut plus esclave, jamais ses tares ne furent plus apparentes, les offenses plus cuisantes, la corruption plus profonde. »

L’histoire commence un an avant la suppression du servage en Russie soit en 1860.

Anissia est une jeune femme, jolie et gaie, terriblement amoureuse d’un homme travaillant directement pour le propriétaire, c'est-à-dire un privilégié. Il est également amoureux d’elle mais les parents d’Alicia veulent la voir épouser un homme de sa catégorie sociale et non pas un privilégié, ce qui ne donnerait rien de bon. Elle va donc céder, n’ayant pas d’autre choix.

Son malheur va commencer en épousant un certain Danilo, alors qu’elle est effondrée. Il est gentil, mais fragile de constitution. Par contre, sa belle-mère va la traiter comme une esclave. Et cela à un point où elle ne pourra plus envisager la vie chez elle. Entre-temps elle met une petite fille au monde, mais celle-ci meurt assez vite. Elle accepte sans trop broncher cette décision de Dieu. Mais quelque temps plus tard elle obtiendra de son mari qu’ils quittent de chez ses parents pour aller vivre chez un vieux couple sans enfants.

Ils y sont très bien, jusqu’au jour où sa belle-mère, par jalousie, va faire en sorte qu’ils en soient chassés. Ils empruntent et s’achètent lune bien pauvre petite maison, mais les voilà chez eux. En attendant les voilà avec trois nouveaux enfants.

Les récoltes sont catastrophiques et ils n’arrivent plus à vivre. Poussé par le besoin de nourriture, son mari va participer à un vol de vaches dans le but de les revendre dans un autre village. Il sera arrêté et envoyé au bagne en Sibérie.

Anissia est vraiment devenue amoureuse de Danilo et décidera de suivre celui-ci en Sibérie.

Alors là commence la véritable horreur !...

Dans la description des prisonniers et des conditions de vie au goulag nous retrouverons pas mal de points communs avec la description que Dostoïevski nous en a faite dans « Souvenirs de la maison des morts » Lui aussi avait vécu cette horreur y compris la façon dont ces bagnards sont conduits jusque là.

Un récit poignant dans lequel nous constatons surtout deux choses :

- A quel point ce peuple peut être croyant, persuadé qu’il est que tout ce qui lui arrive vient directement de Dieu lui-même.

- C’est sans doute cela qui explique aussi la façon fataliste qu’il a d’accepter les pires choses comme si elles étaient normales !...

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