Entre corps et pensée
de Jacques Ancet

critiqué par Sahkti, le 17 janvier 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Décrire l'invisible
Il y a dans la poésie de Jacques Ancet un talent pour décrire le non-dit et le visible qui me laisse chaque fois admirative. Avant en plus cette sensation que derrière tout cela, ces descriptions d'éléments si abstraits, se cache autre chose, une attente, un espoir, voire un monde que le lecteur ne peut appréhender que si il parvient à voir ce qui n'est pas visible.
Cela ne signifie pas que la poésie de Jacques Ancet est hermétique ou peu aisée d'accès, loin de là. Simplement, il s'agit d'appréhender la meilleure manière, variable selon chacun, de pénétrer une oeuvre aussi riche, voire plus, "derrière" que "devant". J'aime beaucoup cela et les mots de Jacques Ancet possèdent un charme envoûtant qui ne peut laisser de marbre.
Cette anthologie est évidemment un cadeau, un recueil de choix qui permet de saisir davantage encore toute la subtilité de la poésie "Ancetienne", son évolution également dans une certaine quête de l'absolu. Le tout empreint d'une douceur et d'une sensibilité qui m'émeuvent. Merci aux éditions L'Idée bleue!


"C'est avec le vent qui vient,
un jour de plus arrêté
sur l'ombre de la montagne.
Dans les yeux vont des images
transparentes. On les voit
au crépuscule parfois,
à contre-jour qui remuent
ou brillent. C'est ça peut-être.
Un bougé ou cet éclat
brusque qui n'éblouit pas."
(page 73)