Existe en Ciel
de Christine Spadaccini

critiqué par Amanda m, le 17 janvier 2008
( - 57 ans)


La note:  étoiles
Mots coquins et mots couteaux
Au tout début, c’est joli, mignon, pas mal.

Et puis vlan. Voilà t-y pas qu’elle te fiche une claque, la Kiki ? Qu’elle t’envoie bouler dans une purée de sale histoire qui te retourne le cœur, qui te chamboule les tripes et t’arrache presque des larmes !

Les phrases qui se marrent, les jeux de jolis mots, les sourires coquins cacheraient ils un truc bien plus profond ? Pas besoin de gratter pour trouver la noirceur des personnages, les douleurs, les blessures, les successions d’événements banals qui transforment des pans de vie en pannes de vie, pas besoin de gratter, non. L'auteure, au détour d’une phrase, elle te file un p.... de revers à chaque fois, la vache, que t’en reviens pas !

V’là-t-y pas qu’elle te dégoute de la crème catalane ad vitam aeternam tout en te ligotant d’un ton badin, tout en t’emberlificotant dans un melting pot d’humour, de tendresse, avec ses mots espiègles, ses mots-mélange, ses mots-couteaux !

V’là-t-y pas qu’elle te balance une « élection pestilentielle » où la « star is borgne », qu’elle te fait croire que les ânes du village ont bu la lune, ouais, t'as bien lu, à ta santé, va ! Même que tu feras plus l’amour devant un miroir sans penser à Ruth, même qu’avant de foutre le feu au paillasson t’y réfléchiras à deux fois !

On s'y perd un peu, on s'y retrouve, on fait un pause pour souffler parce que ça arrache, puis on y retourne, encore tout retourné.

Parce qu’en dessous des mots se cachent des trésors de réflexions, des extraits d’humanité salement inhumaine, et qu'en dessous de ces extraits d'humanité salement inhumaine il y a justement une grande humanité. Celle de l'auteure.