Gustalin
de Marcel Aymé

critiqué par JEANLEBLEU, le 7 janvier 2008
(Orange - 56 ans)


La note:  étoiles
Marcel Aymé au sommet de son art
J’ai lu récemment sur le net que Gustalin est un des romans de prédilection de Claire Brétécher (un des 3 qu’elle emporterait sur une île déserte). Ayant entamé depuis quelques temps une (re)découverte de l’œuvre de Marcel Aymé, cet entrefilet vu sur la page d’un site littéraire m’a donné l’envie de lire ce roman. Et bien m’en a pris !! Ce livre est un régal. Sur le thème de l’opposition ville/campagne et des cléricaux/anticléricaux, l’histoire est, comme toujours chez Marcel Aymé, relativement simple : Il s’agit de l’histoire de 3 couples dans une village franc-comtois de l’entre deux guerre. Il y a Gustalin (le paresseux rêveur) et sa femme Flavie (aussi dure au travail et terre à terre que son mari est paresseux et rêveur). Il y a son ami Hyacinthe (qui après avoir réalisé de brillantes études de mathématiques a tout laissé tomber pour retrouver sa terre et le métier d’agriculteur que sa famille a toujours fait) et sa femme Marthe (qui rêve d’une vie à l’horizon plus varié, en ville). Enfin, il y a l’oncle de Hyacinthe (un ancien du pays qui a « réussi » en ville, il est un « obscur » écrivaillon qui a écrit une « monumentale » étude de la vie de je ne sais plus quel saint et qui écrit des critiques littéraires) et sa femme (une citadine de toujours) qui reviennent au pays pour passer leur retraite.
De la rencontre et des échanges entre ces 3 couples vont se passer de nombreux rebondissements… Mais je n’en dit pas plus.
Ici encore, Marcel Aymé observe avec acuité, humour et indulgence les travers de ses frères humains.
L’histoire est passionnante et, comme d’habitude chez Marcel Aymé, le lecteur est amené à voir les choses avec un regard différent qui donne à méditer.
En outre, ce livre amène de beaux moments d’anthologie comme les parties consacrées à « Museau », le chien de Hyacinthe et Marthe, où ce bon Marcel nous fait voir et sentir la situation comme si nous étions ce chien !! (et on y croit…). Il y a également la scène chez l’épicier avec la grand-mère qui vole des sucres d’orges ou encore des scènes d’amour inoubliables (notamment la dernière décrite qui est à la fois émouvante et à mourir de rire…).