L'abomination
de Paul Golding

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 12 décembre 2007
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Abominable
On dit que le diable est dans les détails. Alors ce pavé est tout droit sorti de l’enfer. Cet écrivain londonien utilise 20 mots, là où un seul aurait suffit. C’est l’autobiographie fictive d’un érudit, un jeune homosexuel prétentieux et égocentrique comme ses parents de la haute qui l’ont négligé. Le récit débute au présent alors que le narrateur se commande un prostitué représentant son idéal physique. L’initiative donne lieu à une dissertation sur sa condition et un regard cru sur la sexualité entre hommes.

Lorsqu’il fait un interminable retour arrière pour raconter son enfance dans un pensionnat anglais, la prose devient soudainement prude et le propos ennuyeux. Il nous raconte la difficile extraction de sa belle île espagnole, sa crise identitaire et les frictions avec ses camarades de collège. Les moments moins mémorables sont disséqués avec la même attention. L’auteur suppute. L’auteur cogite sans cesse. Une histoire d’amour entre le garçonnet et un professeur barbu brise la monotonie mais voilà le hic, on n’y croit pas. Cette affaire n’est aucunement plausible dans son traitement.

Même les grandes plumes engendrent des romans trop longs aux égarements fréquents, si elles n’ont pas de direction. Comment l’éditeur a-t-il pu accepter cette absence de concision?