Ap. J.-C.
de Vassilis Alexakis

critiqué par Sahkti, le 3 décembre 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Nos mensonges éhontés
Un étudiant féru des présocratiques se lance dans une enquête sur le Mont Athos, pour rendre service à Nausicaa, sa logeuse, qui lui demande de retrouver la trace de son frère, engagé dans les ordres des années plus tôt. Le but est de rédiger un testament en faveur de la communauté religieuse, ce qui n'est pas forcément pour plaire à l'étudiant.
Ce dernier nous raconte son périple et sa longue enquête, minutieuse, avec moult détails. Les athonites ne sont pas forcément ce qu'ils voudraient qu'on imagine. Derrière le religieux se cache avant tout un homme et bon... l'humanité, ça peut être parfois bassement mesquin. Et l'étudiant d'y aller de son couplet pour démontrer qu'aux voies impénétrables de Dieu, on peut préférer celles plus sineuses de la féminité.

C'est un roman érudit, parfois un peu trop. Malgré cette densité d'infos, on arrive à respirer et apprendre un tas de choses, d'autant plus que l'auteur semble bien connaître son sujet.
Sa manière de procéder (un narrateur distant qui observe et dénonce) apporte au récit une dimension particulière, même si pas vraiment originale. Le lecteur peut ainsi se placer dans la peau d'un spectateur qui voit défiler devant lui un documentaire vivant, ironique et assez drôle, il faut le dire. Qui donne en plus à réfléchir sur l'importance qu'on peut accorder à certains courants et à cette hypocrisie universelle qui veut qu'on n'a pas toujours envie de savoir ce qui se cache derrière le masque car cela mettrait à mal beaucoup de nos certitudes. Et ça, l'air de rien, ça turlupine tout de même un brin!
Recherches austères pour un dialogue inter-générationnel 7 étoiles

Cet étudiant en philosophie voyage par procuration pour sa logeuse qui pourrait largement être sa grand-mère. Pas tant des héritiers, les moines de cette île rocheuse sont un vecteur de communication entre deux être qui vivent ensemble depuis assez longtemps, sans pour autant se connaître. C'est bien là que réside toute la beauté de ce roman.

Cette sorte de road-movie s'avère, en effet, érudite, autant qu'austère, voire sévère. Il est vrai que le sujet tient, par nature, de l'ascèse. On apprend beaucoup sur l'orthodoxie grecque, l'importance de la religion dans ce pays, avec moultes références historiques à l'appui.

Je me suis laissé guider, bien qu'avec une légère pointe d'appréhension, en raison du thème que je connais pas totalement, ni n'apprécie complètement. L'ensemble reste un peu sombre.
Avec les Vies minuscules et ce livre, l'Académie française aime bien primer les romans austères.

Veneziano - Paris - 46 ans - 2 août 2010


Le Mont Athos 7 étoiles

L’histoire commence de nos jours, à Athènes, avec un étudiant en philosophie présocratique vivant chez Nausicaa, une vieille dame de 89 ans, qui lui demande de mener une enquête sur les moines du Mont Athos. Elle lui demande de retrouver son frère disparu depuis cinquante ans et engagé dans les ordres, elle voudrait rédiger son testament en faveur des moines.

Cet étudiant découvre un monde secret, dans ce centre religieux le plus grand de l’Eglise orthodoxe, interdit aux femmes et aux enfants.

J’ai bien aimé ce livre écrit dans une belle plume, toutefois n’étant pas une érudit il me faudrait le relire pour mieux intégrer toutes les informations aussi bien sur les lieux mythiques, que les Dieux, cela m’a un peu gênée dans ma lecture, mais l’auteur me laissant entrer par la grande porte je n’avais plus qu’à me laisser guider.

Dudule - Orléans - - ans - 6 mai 2008


Sujet appétissant mais récit fade 5 étoiles

Attirée par le bandeau : Prix du roman de l’Académie française, j’ai attaqué en toute confiance la lecture de ce roman . Déception !
Les révélations sur les moines du Mont Athos, pour intéressantes qu’elles soient, sont disséminées au milieu de la relation des différentes étapes de l’enquête du narrateur, en fonction de chacune de ses rencontres . Beaucoup d’érudition, certes, des retours sur l’histoire de Byzance, des allusions aux philosophes grecs, à la langue grecque mais jamais le roman n’est parvenu à satisfaire mon intérêt initial .
Le point de départ, les péripéties et le dénouement des investigations m’ont semblé bien conventionnels et de nature à affadir l’ouvrage . Il faut attendre le dernier tiers du récit pour enfin arriver au Mont Athos ! les menues aventures de l’enquêteur semblant plus importantes que le contenu de l’enquête ….

Alma - - - ans - 21 février 2008