Dictionnaire de la passion amoureuse
de Nicole Avril

critiqué par Comtesse, le 2 décembre 2007
(Nantes - 38 ans)


La note: étoiles
Une bien grande ambition...
Une bien grande ambition pour un résultat assez décevant... Le projet de Mme Avril ne manquait pas d'envergure, et le sujet, bien que déjà plus ou moins traité par D. de Rougemont, laissait encore de belles perspectives d'études...
Mais il y a beaucoup trop d'erreurs d'analyse (et ne relevant pas d'une simple vision subjective, mais étant bel et bien de véritables erreurs d'interprétation des textes proposés), trop d'à-peu-près également.

En effet, il ne suffit pas de fouiller dans les archives millénaires de la littérature européenne, d'en sortir quelques noms au hasard, de les assembler sans ordre aucun, d'en donner des analyses, approximatives dans certains cas, carrément fausses dans d'autres (la grande majorité), pour ensuite regrouper l'ensemble sous le titre pompeux de "dictionnaire de la passion amoureuse". Où est le fil directeur de ce travail ? Quel en est le but ? Vers où nous conduit-il, et surtout, quelles perspectives nouvelles ouvre t-il ? Car nous entendons chaque jour des "écrivains" contemporains, des "critiques" contemporains, nous servir les mêmes lieux communs rebattus à l'infini sur les intentions d'Albert Cohen, l'amour courtois, sans parler des divagations récentes d'une certaine concierge à propos de Tolstoï ou de Stendhal...

Un travail de ce type, même s’il ne prétend pas au sérieux universitaire, ne peut cependant se concevoir, ni s’élaborer, et encore moins se mener à bien, sans un minimum de cohérence interne et de logique. L’adoption d’une démarche méthodique aurait été plus que souhaitable…
Car, en définitive, en vertu de quoi se trouvent ici réunis, dans une joyeuse confusion, Tolstoï, Cohen, Mérimée, Goethe, Balzac, Tristan et Iseult, Don Juan, Stendhal, Emily Brontë… ?

En conclusion, un livre manquant cruellement de construction et de réflexion, qui n'échappe malheureusement pas aux poncifs dans lesquels s'embourbe chaque jour un peu plus la littérature française...