Les Catilinaires de Amélie Nothomb

Les Catilinaires de Amélie Nothomb

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pétoman, le 10 septembre 2001 (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 48 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 47 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (3 294ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 21 294  (depuis Novembre 2007)

Drôle de voisin

Le narrateur est un vieux prof de Latin-Grec, qui, en retraite, va s'établir à la campagne avec sa femme, afin d'avoir une belle fin de vie.
Mais voilà que chaque jour, de 16 à 18heures, leur voisin, Palamède Bernardin ( gros, 70ans et amorphe ) vient les envahir...et il est d'un stoïcisme assez grave. C'est l'occasion pour le narrateur de se remettre en cause, en effet, la visite du voisin devient une véritable phobie pour le vieux couple. Plus tard, ils découvriront aussi l'estomac, pardon la femme de Palamède qui ne vit que et pour la nourriture. Bref, les voisins pourriront la vie de ce vieux couple jusqu'à l'extrême finalité. La question qui se pose après et pendant la lecture de ce livre: mais que représente ce voisin, que veut il nous faire passer comme message, le vide est il un tout. Drôle de bouquin en définitive, assez ambigu... comme quoi, le vide nous fait réfléchir, c'est l'histoire de l'invasion du néant sur nos bonheurs illusoires.

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Génial

10 étoiles

Critique de Mgrnt (, Inscrite le 15 novembre 2022, 58 ans) - 15 novembre 2022

Très surprise de certaines critiques. Je trouve ce livre d'une singularité incroyable. L'histoire pourrait sembler banale mais quelle issue ! je me suis vraiment amusée et c'est ainsi que j'ai découvert A. Nothomb. Je n'ai encore pas tout dévoré ses ouvrages mais il fera partie de mes préférés avec Mercure.

Première légère déception par Amélie Nothomb

4 étoiles

Critique de Claralyse (Bruxelles, Inscrite le 5 octobre 2015, 38 ans) - 5 octobre 2015

Emile et Juliette vont habiter dans « La Maison », enfin ils ont trouvé l’endroit de leurs rêves. La Maison, c’est une maison au calme, à la campagne, où leur retraite sera glorieuse. Jusqu’à la rencontre de leur voisin, monsieur Bernardin. Il viendra tous les jours à 4 heures piles et partira à 6 heures piles. Pour Emile, il s’agit de l’emmerdeur par excellence.
Ce roman un peu simpliste, où au final il ne se passe pas grand-chose, m’a un peu ennuyée, même s’il a été lu assez vite. J’ai eu l’impression que l’auteur n’avait plus beaucoup à nous raconter. Peut-être qu’après avoir lu pas mal de ses romans, je m’attendais à du neuf… Je n’ai pas vraiment été surprise car c’est toujours un peu le même style d’histoire, mais cette fois un peu moins recherchée à mon goût…

Cocasse !

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 19 octobre 2014

Emile et Juliette Hazel sont retraités . Ils habitent depuis peu à la campagne. Chaque après-midi, de 16 h précises à 18h , leur voisin, Palamède Bernardin , médecin à la retraite, vient s’installer chez eux et, prostré dans un fauteuil, il ne dit rien, ne fait rien, se bornant à répondre aux questions par de laconiques : oui / non. Un jour, nous faisons la connaissance de la femme de cet importun, Bernadette, une sorte de pieuvre surnommée par leurs hôtes de « kyste «. Comment s’en débarrasser ? Et une fois que l’on s’en est débarrassé, qu’advient-il alors ?

Dans ce récit, encore une fois très cocasse , Amélie Nothomb semble vouloir nous faire passer un « message « , pareil à la moitié de la maxime de Georges Simenon, son illustre compatriote, : « Ne pas juger « .
Du très bon Amélie !


Extraits :

- (…) je me retournais dans mon lit, en pestant contre Bernanos qui affirmait que l’insomnie était le comble de l’aboulie (*). Evidemment, quand on a la foi qui déplace des montagnes, dormir doit être un jeu d’enfant.
(*) aboulie, synonyme de manque de volonté

- Il m’était enfin donné de comprendre le mythe de Pénélope : n’anéantissons-nous pas tous, la nuit, le personnage que nous nous composons le jour, et réciproquement.

- Etre malheureux en juin est aussi inconvenant que d’être heureux en écoutant du Schubert. C’est ce qui rend ce mois intolérable : pendant trente jours, le moindre état d’âme convainc de sa propre impolitesse. Le bonheur forcé est un cauchemar.


En bonus :

- La légende de la forêt de lilas :
https://www.youtube.com/watch?gl=BE&v=H4rxL2-S5Nw

- Le sacre du printemps :
https://www.youtube.com/watch?v=BryIQ9QpXwI

Mépris de son voisin

2 étoiles

Critique de Ben75011 (Paris 11e, Inscrit le 19 février 2014, 35 ans) - 28 mai 2014

Ce livre vous plonge dans un couple de profs à la retraite, sans enfants, qui viennent d’emménager dans une maison à la campagne. Le paysage semble idyllique, la nature, le calme, un seul voisin aux alentours. Seulement voilà, ça sera le voisin de trop.

Je n'ai pas aimé cet ouvrage, car le mépris du couple envers le voisin est très choquant. Comment peut-on qualifier un être humain de "kyste" ou de "boule de graisse" ? C'est très dégradant, et désagréable à lire.

L'écriture est fluide mais l'histoire courue d'avance, et assez répétitive. Je n'ai pris la peine de finir l'ouvrage que pour savoir s'il y allait avoir un retour de bâton ou non.

Les personnages principaux (les profs à la retraite) sont bobos, et niais (je vous passe mon avis sur le passage érotique lorsqu'ils avaient 6 ans).

Un mot pour résumer l'ouvrage : pénible.

Un goût d'inachevé

6 étoiles

Critique de Margaux-50 (, Inscrite le 12 août 2011, 28 ans) - 2 juillet 2012

J'ai adoré le début du livre, qui était à la fois déroutant et extrêmement drôle. Seulement arrivée au 3/4 du livre l'intrigue s'est ralentie, au point d'en devenir barbante et prévisible. D'habitude, les livres d'Amélie Nothomb se caractérisent par leur fin toujours plus déroutante mais cette fois ça n'a pas fonctionné.
Dommage, c'était pourtant bien parti !

Un roman où le silence se fait bruit

9 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 2 juin 2012

Ancien professeur de latin et de grec, Emile s'est acheté une maison de campagne afin de trouver un peu de calme et de solitude auprès de son épouse Juliette. Cela pourrait être une jolie histoire d'amour puisque le couple est uni depuis 43 ans. Cette tranquillité sera troublée par leur voisin Palamède Bernardin, personnage massif et peu loquace. Chaque jour, à 16 heures, il pointe son museau pour le goûter chez le couple de retraités et s'impose par son mutisme. De personnage discret, il est en passe de devenir un véritable tortionnaire pour le pauvre couple qui ne sait plus comment gérer cet intrus envahissant par son silence.

Ce roman est le roman de Nothomb que je préfère, c'est aussi celui qui m'a fait découvrir cette écrivaine prolifique. Dans "Les Catilinaires", le lecteur rencontrera peu de personnages : le couple de retraités, les voisins envahissants Palamède et Bernadette et une ancienne élève d'Emile. Les multiples affrontements entre les personnages sont fort amusants, parfois agaçants. La scène où les retraités rencontrent Bernadette Bernadin est d'anthologie. Chaque mot a sa place et Amélie Nothomb enchaîne les traits d'humour.

J'apprécie aussi fortement sa capacité à créer des situations burlesques, avec des personnages au comportement peu banal, tout ceci en jouant avec les mots. Dans ce roman, on rit, on est dérangé, voire choqué par certains passages.

Un court roman intelligemment fait.

Pas mal

6 étoiles

Critique de Ahsieg (, Inscrit le 15 octobre 2008, 40 ans) - 13 juillet 2011

En fait je me rends compte qu'Amélie Nothomb n'écrit pas des romans, des 'livres'. Elle écrit des scenarii dans lesquels elle ne raconte pas, elle décrit, énorme différence. Peut-être a-t-elle déjà le casting en tête. Par exemple elle écrit 'il est obèse' ou 'il fait beau' là où elle aurait pu décrire l'obésité ou la beauté. Ce qui fait que ses livres sont courts et sans profondeurs. Peut-être devrait elle écrire des nouvelles?
Ce 'roman' est néanmoins extrêmement bien pensé. Absurde, certes, expliquer à quelqu'un qu'on n'aime pas être dérangé tous les après-midis semble si simple. Mais passons ce détail. La suite est savoureuse. Le silence est ainsi pervers qu'il nous révèle à nous-même. Emile est soit mièvre, soit violent, il ne connait pas de demi-mesure, lui qui se croit si mesuré en tout. Et cela va le conduire à devenir son propre étranger, son propre intrus. Jusqu'à l'amener à franchir les limites, non seulement de sa morale, mais des règles élémentaires.
'Je' est un autre comme disait Rimbaud.

Un peu lourd!

5 étoiles

Critique de Lalie2548 (, Inscrite le 7 avril 2010, 38 ans) - 2 juin 2011

Je n'ai pas vraiment apprécié ce bouquin. Il se laisse lire mais je n'en ressors pas avec beaucoup de satisfaction car je l'ai trouvé un peu long. Les personnages sont vraiment difficiles à cerner, trop en tous cas et ils sont si étranges que je n'ai pas réussi à m'attacher à eux. J'ai trouvé la fin bizarre également, je ne m'attendais pas à ça. Enfin, je ne m'attendais pas à grand-chose niveau épilogue car je ne voyais pas du tout où le livre m'emmenait. Ce livre ne m'a donc pas plu. Je lirai d'autres Amélie Nothomb mais j'espère qu'ils reviendront avec le plaisir que j'ai eu à lire "Stupeur et tremblements" et pas la désillusion que j'ai eue avec "Métaphysique des tubes" et maintenant "Les Catilinaires". Je mets tout de même 2,5 étoiles car l'auteur reste fidèle à son écriture que je trouve originale et j'ai quand même ri à certains passages..

Livre jubilatoire

6 étoiles

Critique de Jdclve (, Inscrit le 3 janvier 2010, 59 ans) - 21 février 2010

Comme d'habitude avec Amélie Nothomb, l'exagération paraît réaliste et on se prend à imaginer des voisins aussi caricaturaux ! Malheureusement, la fin m'a déçu

Mon voisin le tueur

5 étoiles

Critique de Matthias1992 (, Inscrit le 27 août 2007, 32 ans) - 26 octobre 2009

Un Nothomb de plus. Doté de la même veine satirique et acerbe, ce livre gentiment intelligent arrive tant bien que mal à gérer une tension sympathique, et à mener une histoire somme toute relativement captivante. À mi-chemin entre l'intellectualisme cérébral et le code commercial, le style d'Amélie Nothomb a tout de même le mérite de susciter notre intérêt.

Un univers de dualité

10 étoiles

Critique de Meg (, Inscrite le 11 septembre 2008, 50 ans) - 22 mai 2009

J'ai tout lu de Nothomb, tout, même les petites nouvelles. Si elle suscite la polémique: c'est qu'elle touche, choque; elle ne laisse personne indifférent, personne. Qu'on aime ou non, elle sait créer des histoires complètement déjantés avec des personnages trop vrai pour être réels. Les Catilinaires, un des meilleurs à mon avis, est un roman de l'intériorité, on est au coeur d'une histoire, celle d'Émile Hazel. Je passe pour l'intrigue principale, déjà amplement connue... Construit à la manière d'un journal intime, ce roman pousse loin l'introspection, pour en revenir au point de départ de la connaissance de soi: le vide. Mais c'est ça Nothomb, une exploration du vide, du formalisme, de l'égoïsme, de la culpabilité, de la beauté, de la laideur, du sublime et du monstrueux, etc. Tous ces thèmes sont réunis dans ce livre dont le dialogue de sourd confine le lecteur dans la seule pensée du protagoniste. Tout y est vu par son seul regard. On y est: c'est l'univers dualiste nothombien, Émile, double d'Amélie, Juliette double de sa soeur, Bernadette double inversé de la conforme et pure Juliette, le nocturne double d'Émile et le sujet central de tous ces romans, l'ennemi intérieur, la culpabilité qui ronge et qui ronge. C'est le huis clos, Je voudrais être un autre... Il règne une atmosphère de cauchemar, de cul-de-sac, où se déploie la cruauté de l’homme envers l’homme, la haine de l’Autre, l’intense tension entre deux ennemis, et, davantage, la haine et l’incompréhension de soi. Là, prend toute sa valeur la célèbre sentence de Sartre : « L’enfer, c’est les autres ». Bravo Amélie!

Les catilinaires d’Amélie Nothomb…je me suis encore laissé avoir…

8 étoiles

Critique de Clement chatain (Bordeaux, Inscrit le 25 juin 2008, 37 ans) - 18 octobre 2008

A chaque fois, c’est la même histoire avec Amélie, je commence la lecture et je me dis qu’est-ce que c’est encore qu’elle va nous raconter, dans quel monde va-t-elle nous amener ? Dans quel piège vais-je tomber ?

Bien entendu, l’histoire est parfois hallucinante mais on sait qu’on va lire la dernière page parce qu’on veut savoir la fin. Elle nous tient dès le début.

Un peu comme ce couple qui va décider d’emménager dans cette maison, le lecteur devient également prisonnier. Mais je préfère être le lecteur malgré tout quand on voit la situation absurde dans laquelle vont se retrouver Emile et Juliette. Un curieux voisin va commencer à leur gâcher sérieusement cette retraite idyllique.

Mort, passion amoureuse, humour noir, tout est réuni pour que l’on se laisse guider par la plume parfaite et ironique d’Amélie…

Amusant

8 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 28 août 2008

Je suis en phase relecture des Nothomb. L’écriture de celui-ci est géniale, l’intrigue est bien menée, on se pose beaucoup de questions, on se demande ce qui va se passer, mais en retour, on reste un peu sur notre faim. J'ai trouvé Les Catilinaires amusant, un peu fou, mais je trouve qu'il ressemble trop à Antéchrista que j'avais relu la journée d'avant : un étranger arrive sorti de nulle part, il s'impose dans la vie du narrateur, les personnages sont extrêmes sans demi-mesure, le narrateur est très solitaire (de façon quasi-maniaque), on est le témoin du débat intérieur du narrateur vis-à-vis l’étranger, etc. Enfin, c’est rempli d’humour et on ne voit pas le temps passer.

Mais pourquoi?

4 étoiles

Critique de Malinska (Liège, Inscrite le 6 décembre 2005, 34 ans) - 13 août 2008

Un couple de petits vieux décide de s'installer à la campagne, pour y trouver la tranquillité... Hélas, leur voisin est totalement invivable (se rue chez eux tous les jours à la même heure, ne parle pas et les laisse parler seuls).

Enfin, une histoire assez banale... ET très endormante aussi!
Un des livres les plus chiants que j'ai lu d'Amélie Nothomb. Je ne sais pas pourquoi, est-ce l'histoire ou sa monotonie???

J'ai toujours beaucoup apprécié Amélie Nothomb, toujours lu ses livres très rapidement et sans aucun problème... Mais celui la ! Alala... Vraiment un livre fatigant.

Effrayant et agréable à la fois...

9 étoiles

Critique de Oriono (Paris, Inscrit le 7 novembre 2007, 39 ans) - 25 novembre 2007

Ce roman se laisse lire d'une traite.

Un couple vient s'installer dans un endroit reculé, à la campagne. Ils n'ont ainsi qu'un seul voisin, qui vient leur rendre visite quotidiennement... et devient pour le moins envahissant.

Effroyable campagne

6 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 27 août 2007

Ce médecin de campagne, qui vient envahir ce jeune couple de retraités, qui se montre taciturne, pesant - dans tous les sens du terme - et peu amène - ce qui est paradoxal - est l'allégorie du silence, de la solitude de la vieillesse, voire de la vie de la campagne reculée. Son épouse est une sorte d'être grotesque. Comme dans Hygiène de l'assassin et Stupeur et tremblements, Amélie Nothomb décrit son phobie des obèses et les sentiments, entre horreur et amusement qu'ils peuvent procurer.

L'intrigue se laisse suivre, malgré une atmosphère des plus glauques et malsaines. Je l'ai lu quasiment d'une traite, ce qui prouve que l'intrigue est bien menée, tout en ne pouvant me défaire de ce sentiment de répugnance.
Je n'ai pas retrouvé dans ce roman de construction dichotomique, comme l'auteur en a l'habitude : le glauque envahit l'atmosphère dès le départ.
J'aurais préféré mieux pour un retour de vacances.

Commencé à Perros-Guirec (Côtes-d'Armor), lu pour l'essentiel et achevé dans le train Guigamp-Paris.

Un "ange" passe...

8 étoiles

Critique de Poupi (Montpellier, Inscrit le 11 août 2005, 33 ans) - 15 novembre 2006

Beaucoup l'ont déjà dit, ce livre est placé sous le signe du silence. Cependant, pas ce silence que recherche Emile Hazel dans sa maison de campagne... mais le silence pesant et oppressant de son voisin, Palamède Bernardin, qui vient rendre visite aux Hazel tous les soirs entre 16h et 18h. Ce silence qui au début, amuse le couple de retraités, mais qui finit par mettre leurs nerfs à vif ! Ce Palamède, dont le prénom même n'est pas humain, ne répond aux questions par "oui" ou "non" qu'après un long silence, prend un air outré quand on le questionne sur des sujets triviaux tels que sa femme, ses hobbies, ses études, etc. Cet homme va changer leur vie !
C'est un bon Nothomb, qui me rassure après ma lecture de "Péplum" qui m'avait profondément ennuyé. Ce n'est pourtant pas le genre de productions auxquelles Amélie nous a habitués ; habituellement, nous avons droit à 200 pages de dialogue, de joute orale... Mais comment n'écrire que des répliques, lorsqu'un des personnages ne parle jamais ? Alors viennent les passages narratifs, que l'auteur manie aussi bien que le dialogue, avec le même style évidemment ! Bref, un bon moment de lecture, un roman noir et un peu glauque, que vous aimerez de toute façon si vous aimez les premiers Nothomb !

Le poids du silence

7 étoiles

Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 1 novembre 2006

Emile et Juliette décident à leur retraite de venir s'installer dans un coin isolé, au fond des bois.
Un jour un homme, leur voisin, va venir les voir sous prétexte d'une simple présentation de courtoisie; bien vite pourtant ce voisin va s'infiltrer dans leur vie de la plus étrange des façons: une visite quotidienne entre 16h et 18h dans le mutisme le plus total.
Bientôt ce curieux visiteur va prendre la forme d'une silencieuse agression auprès d'Emile et Juliette, un huis-clos tendu s'installe alors et révèle le poids du silence et l'incommunicabilité de ces êtres. Un bien joli bouquin qui oppresse crescendo.

En tant que fan, le meilleur d'Amélie Nothomb...

10 étoiles

Critique de Marafabian (, Inscrit le 11 août 2006, 51 ans) - 13 août 2006

Je ne peux critiquer un seul des romans d'Amélie Nothomb, et, celui-ci reste pour moi le summum. Je le trouve différent de ce qu'a pu faire, et qu'a fait par la suite Amélie Nothomb. Au fil de la lecture, on se trouve embarqué dans cette ambiance pesante, lourde, malsaine que provoque la présence de "l'autre"... Insupportable!!!

Le thème de l'intrus, again !

6 étoiles

Critique de Angie P (, Inscrite le 2 juillet 2006, 34 ans) - 28 juillet 2006

Ce n'est pas le premier livre d'Amélie Nothomb que je lis mais je dois dire que contrairement à d'autres qui m'ont laissé bluffé, celui là m'a presque ennuyé. On observe une curieuse impression de boucle. On tourne en rond pendant de nombreuses pages en se demandant si oui ou non il y aura une fin véritable ( puisqu'avec Amélie et les fins on peut s'attendre à tout ).

Néanmoins, la fin est bien là mais on s'ennuie tout de même et on s'empresse un peu de lire la fin pour avoir plus vite fermé le livre en disant : bon ba voila je l'ai lu.

On retrouve le thème de l'intrus qui enseigne un peu une morale... Comme dans cosmétique de l'ennemi. Amélie a cette fâcheuse tendance de réutiliser certains sujets comme la beauté, et même certains prénoms comme celui d'Azel, de sorte que parfois on a l'impression de lire un peu un dérivé du précédent livre.

Cela reste cependant un livre assez amusant par moments. Et puis quoi que l'on puisse dire le style nothombien est bel et bien là !

Drôles de voisins...

10 étoiles

Critique de VLEROY (, Inscrit le 9 janvier 2006, 45 ans) - 8 avril 2006

"Les Catilinaires" est le premier roman d'Amélie Nothomb que je lis et je n'ai donc aucun point de comparaison avec ses autres ouvrages. Elle m'a fait passer deux heures agréables,sans aucun ennui.
Emile, le narrateur, explique son rêve dans les premières pages : "J'étais professeur de latin et de grec au lycée. J'aimais ce métier, j'avais de bons contacts avec mes rares élèves. Cependant,j'attendais la retraite comme le mystique attend la mort. Ma comparaison n'est pas gratuite. Juliette et moi avons toujours aspiré à être libérés de ce que les hommes ont fait de la vie. Etudes, travail, mondanités même réduites à leur plus simple expression, c'était encore trop pour nous. Notre propre mariage nous a laissé l'impression d'une formalité. Juliette et moi, nous voulions avoir soixante-cinq ans, nous voulions quitter cette perte de temps qu'est le monde. Citadins depuis notre naissance, nous désirions vivre à la campagne, moins par amour de la nature que par besoin de solitude. Un besoin forcené qui s'apparente à la faim, à la soif et au dégoût".
Après avoir déniché la maison de leurs rêves, le couple subit chaque après-midi entre 16h et 18h la visite du voisin antipathique et sans-gêne, qui ne prend aucun plaisir à la vie. Trop bien élevé, Emile accepte cette situation jusqu'au jour où sa colère éclate et il refuse de le laisser entrer. Les mois passent...
Emile ne revoit l'intrus que pour le sauver du suicide. Il comprend ensuite qu'un homme dépourvu du désir de vivre n'a qu'un droit, celui de mourir, et il va s'employer à l'aider.
Ce roman alterne humour et réflexions plus profondes. La fin n'est pas prévisible, ce que j'apprécie. Voici le dernier paragraphe du livre :
"Aujourd'hui, il neige, comme il y a un an, lors de notre arrivée ici. Je regarde tomber les flocons. "Quand fond la neige, où va le blanc?" demandait Shakespeare. Il me semble qu'il n'y a pas de plus grande question. Ma blancheur a fondu et personne ne s'en est aperçu. Quand je me suis installé à la maison, il y a douze mois, je savais qui j'étais : un obscur petit professeur de grec et de latin, dont la vie ne laisserait aucune trace. A présent, je regarde la neige. Elle fondra sans laisser de trace, elle aussi. Mais je comprends, maintenant, qu'elle est un mystère. Je ne sais plus rien de moi".

Idée intéressante

7 étoiles

Critique de Sibylline (Normandie, Inscrite le 31 mai 2004, 73 ans) - 11 janvier 2006

Bon, j’ai lu « Les Catilinaires ». Vite fait, bien fait, bien sûr. Vous restez des heures et des jours sur Murakami ou Banks et un petit Nothomb par là-dessus, ça rafraîchit un peu en vous rappelant que vous êtes aussi capable de vous descendre un bouquin en une après-midi ou moins. Ceci dit, « Les Catilinaires », je l’ai bien aimé. J’ai trouvé l’idée originale et, habitant en province avec le genre de gens et d’habitat évoqués dans ce livre, cela m’a paru très vraisemblable et même plutôt bien vu. Ca pourrait se passer comme ça… jusqu’à un certain point, bien sûr. Et puis, c’est un de ses livres qui raconte, pas un de ceux qu’elle a organisés en dialogues comme une pièce de théâtre, ceux là, pas de chance, je ne les aime jamais. Donc, ici, je dirais : bien. Une idée intéressante. Un petit bouquin pas mal fichu du tout. Facile et agréable à lire

Amusant

8 étoiles

Critique de Tyty2410 (paris, Inscrite le 1 août 2005, 37 ans) - 1 novembre 2005

Ou comment une seule personne peut devenir plus encombrante qu'une foule entière? J'ai bien aimé ce livre , comme à son habitude Amélie Nothomb sort des sentiers battus , l'écriture est assez agréable. On s'identifie assez bien au couple. Un livre divertissant , rien d'autre .

Oppressant

8 étoiles

Critique de Shayne (Sambreville, Inscrit le 2 octobre 2005, 41 ans) - 25 octobre 2005

Oppressant, ce voisin qui s'incruste chaque jour de 16 à 18h sans dire un mot. On retrouve ici les thèmes fétiches d'Amélie Nothomb : la présence suffocante d'un individu au prénom des plus risibles, l'enfer du dialogue, la jeunesse éternelle, les pulsions meurtrières,...
Amélie signe un roman à l'humour grinçant, burlesque (la description de Bernadette, femme du voisin) et absurde (les visites incessantes du voisin et son mutisme). Le vide sensitif, voilà le plus terrible des maux pouvant accabler un honnête médecin retraité.

vraiment très moyen

2 étoiles

Critique de Clo31 (, Inscrite le 9 septembre 2005, 65 ans) - 30 septembre 2005

Je dois avouer que c'est un des rares livres de Nothomb que je me sois vraiment forcée à finir. Quel ennui ! Une absurdité dans toute sa splendeur !
Autant j'ai beaucoup aimé Stupeur et tremblements, Mercure, Péplum, l'Hygiène de l'assassin (moins le Robert des noms propres) que là vraiment je ne peux rien trouver de positif.

Plaisant

8 étoiles

Critique de Neithan (, Inscrit le 19 juin 2005, 36 ans) - 20 juillet 2005

Catilinaires, nom donné aux quatre discours prononcés par le consul Cicéron contre Catilina, accusé d'avoir comploté contre la république romaine... Les catilinaires, ou comment ruiner la vie de son voisin en s'incrustant tous les jours avec un sans-gêne effroyable, selon Amélie Nothomb...

L'histoire est originale, avec quelques références historiques et philosophiques ("connais-toi toi même", "l'enfer c'est les autres", notamment...).

Le suspense reste à l'honneur (le mystère qui hante ses visites incessantes), l'humour noir est omniprésent (le kyste et sa débilité qui provoque un franc dégoût......), le tout pour un livre original et vraiment plaisant...

Le thème favori de Amélie Nothomb est une fois de plus présent (quoique plus en filigrane cette fois-ci), le corps difforme, objet de dégoût mais aussi de fascination...

Au fil du livre, Emile finit par se connaitre lui-même en fréquentant ce personnage qui ignore tout des règles à respecter en société... Bref un bon livre, pour moi un de ses meilleurs, bien que trop court, comme toujours...

Etrange

6 étoiles

Critique de Ice-like-eyes (nantes, Inscrite le 26 mars 2005, 39 ans) - 3 juin 2005

Les catilinaires, ce roman lui aussi est étrange, cela se passe au fin fond des bois, Palmède Bernadion a pris l'habitude de s'incruster chez ses voisins chaque après-midi. Présence dérangeante et absurde. Une très bonne comédie grinçante à lire et relire je pense

Trop vide... Mais poétique

7 étoiles

Critique de Panty (Gaume, Inscrit le 17 avril 2005, 32 ans) - 17 avril 2005

Ironie du sort, n'est-ce pas?
Un livre qui se dit hymne au vide, mais qui s'allonge et devient légèrement ennuyant. Voilà ce que c'est. J'en viendrais presque à dire que c'est voulu. Mais d'abord, l'histoire:

Emile et Juliette rêvent de plénitude. Tel Moïse qui rêve de Terre Promise, ils rêvent de La Maison. Le calme et la solitude à deux.
Mais notre vieux couple (+- 65 ans) ne va pas s'ennuyer. En effet, de 4 à 6 heures, leur voisin énorme, Palamède Bernardin, vient s’incruster chez eux. Pas pour parler. Non. Juste pour leur pourrir la vie de son emmerdant néant. Car il ne parle jamais, où presque, et le pire dans tout ça, c'est qu'il a épousé un kyste...

Voilà l'histoire. Relativement simple. Relativement facile à comprendre. Seulement, Amélie Nothomb prend un malin plaisir à, il me semble, combler des lignes car elle ne sait plus quoi écrire. C'est sûr, de cette histoire, il faut bien en dire des choses. Mais on dirait que, n'ayant pas réussi a arriver à son quota de pages, elle a gonflé son livre en l'étirant au maximum. Le gros gros défaut. Mais, le livre est très poétique, ses réflexions très philosophiques. Par contre, il faudrait que je me mette à connaitre le sens caché. Car je ne vois toujours pas pourquoi elle a appelé ça "les catilinaires"...

Ennuyeux

2 étoiles

Critique de Aurore chan (, Inscrite le 10 janvier 2005, 44 ans) - 12 janvier 2005

C'est le premier roman d'Amélie Nothomb qui me déçoit. Les deux derniers que j'ai lu, Métaphysique des tubes et Mercure, m'ont enchantée. Mais là... Au bout de 10 pages, je m'ennuyais autant que le narrateur. Rien n'est vraiment expliqué à la fin, ou du moins tout est très peu crédible. L'atmosphère est sinistre et poisseuse. Rien à redire sur le style cependant : c'est toujours très incisif. Cependant, j'ai sauté des passages pour finir plus vite (et c'est très rare que je fasse ça!) et à la fin je me suis sentie flouée et insatisfaite. Mais je n'abandonne pas et j'espère que les prochains seront plus intéressants.

De Platon à Nothomb

7 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 14 décembre 2004

Cicéron a dénoncé le complot de Catilina contre le sénat. Et il a eu le plaisir de le voir mourir à la bataille de Pistoia. Nothomb nous sert cette histoire dans sa version contemporaine. Malheureusement, elle a évacué l'aspect politique de ce drame. Au fond, combien de fois la vie n'est pas soumise aux conjurations de toutes sortes. Les déjouer devient intolérable surtout si les empoisonneurs vous ont dans la mire. On est aussi vulnérable qu'un canard qui sillonne le ciel en période de chasse. Amélie Nothomb a la vilaine manie de nous détourner du décor bucolique que l'on souhaite. On aime le clapotis de l'eau, mais elle est polluée. On aime la verte prairie, mais les sols sont contaminés. Qu'à cela ne tienne, on ferme les yeux sur les réalités choquantes. La vie a deux revers : la beauté et la laideur (L'Attentat), le vide et le plein... L'un ne peut exister sans l'autre comme le mal et le bien. C'est l'existence de l'un qui nous renseigne sur la présence de l'autre. Ainsi les platoniciens voyaient-ils le principe de la vie. Nothomb a le don de nous faire voir, souvent de façon répugnante, la dichotomie à laquelle nous sommes confrontés. Dichotomie qui engendre la mort de l'opposition. L'oeuvre de Nothomb en est une de mort, voire un appel de la mort qui viendrait laver les outrages de la vie qu'elle évoque, dirait-on, avec plaisir comme si le plus de l'un compenserait le moins de l'autre. Cet aspect de son oeuvre en contrarie plus d'un. On ne remplit pas du vide avec du vide. Ce que je n'apprécie pas de cette oeuvre, c'est sa complaisance devant le revers répugnant de la vie. Je trouve que Nothomb a le don, trop hollywoodien, de montrer l'envers du décor. Derrière tout ça, je sens une vision de l'inacceptable qui viendrait soutenir la thèse que l'acceptable ne peut avoir de sens sans son pendant contraire. À l'analyse, son oeuvre élabore finalement un principe de vie dont le focus est dirigé vers le pôle négatif.

Ambiance pesante très bien décrite

8 étoiles

Critique de Kreen78 (Limours, Inscrite le 11 septembre 2004, 45 ans) - 13 décembre 2004

Histoire très intéressante, elle a éveillé ma curiosité à un très haut point. Je commençais à désespérer avec les 2 précédents livres ("le Sabotage Amoureux" et "les Combustibles"). Mais je suis rassurée : Amélie Nothomb sait faire de bons romans !

C'est bien, mais c'est vide

7 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 1 novembre 2004

Pour une rare fois, Amélie a réussi à capter mon attention avec ce couple de voisins bizarres qui s'incrustent et viennent troubler le bonheur paisible de ces retraités pantois. Mais voilà, il est inutile de créer un suspense si on ne veut pas prendre la peine de l'expliquer. Et c'est le cas. On reste sur sa faim.

Présence absente

8 étoiles

Critique de Banco (Cergy, Inscrit le 6 août 2004, 41 ans) - 11 août 2004

Etrange roman sur la présence et le dialogue, le troisième roman de la Belge intrigue plus qu'il ne choque et égratigne plus qu'il ne griffe.

Un couple de vieillards paisibles et heureux vivant sa vieillesse dans une solitude enchantée comme Philémon et Baucis, voilà ce dont rêvaient Emile et Juliette. Une petite maison blottie à la lisière des bois où laisser blanchir leur chevelure et leurs jours l'un avec l'autre. Le bonheur aurait été parfait. S'il n'y avait pas eu M Bernardin, ce voisin incommode et impoli qui avait pris l'habitude de squatter leur salon tous les jours de quatre heures à six heures et de leur imposer sa présence muette et accusatrice. Une présence plus pesante de jour en jour…

"Palamède ou comment s'en débarrasser", tel pourrait être le sous-titre des catilinaires. A croire qu'il y a eu beaucoup d'importuns dans la vie d'Amélie Nothomb. Elle est revenue à plusieurs reprises sur le sujet dans ses livres mais, c'est vrai, jamais avec la même insistance qu'ici. Ici le message, presque sartrien, est clair : l'enfer, c'est les autres. Et pas besoin qu'ils parlent ou qu'ils bougent ou qu'ils se manifestent, leur seule pesanteur suffit, la simple possibilité de leur présence et de leur regard devient une gêne palpable. Et cette présence gênante est parfaitement rendue dans le roman à travers l'opposition entre les maigres Emile et Juliette envahie et Palamède, l'envahisseur obèse. De même, la réaction des deux vieillards piégés par leur politesse mais tentant désespérément de se débarrasser de l'importun est délicieuse d'absurdité et de fausse politesse. Mais malheureusement le livre s'essouffle vite et la fin traîne en longueur sans rien apporter à part quelques bribes d'érudition. Au final, ce livre très noir sur l'autre et sa présence, sur la politesse et la lâcheté s'étiole en un conte un peu drôle, un peu cruel. Dommage !

Pouah !

1 étoiles

Critique de Nelibelul (TOURS, Inscrite le 19 juillet 2004, 55 ans) - 3 août 2004

d'habitude, j'apprécie beaucoup Amélie, mais là, quel carnage, du glauque, du pas beau, du pas propre... qui m'a provoqué un réel dégout...

si là était le but recherché, c'est réussi.

S'il le faut...

4 étoiles

Critique de Miriandel (Paris, Inscrit le 4 juillet 2004, 62 ans) - 20 juillet 2004

Mon premier Nothomb, par recommandation.
J'en lirai au moins un autre, pour confirmation, en souhaitant trouver davantage de profondeur, et, surtout, de crédibilité dans le discours.
Car c'est bien le mariage hasardeux de l'improbable et du superficiel qui me gêne dans ce livre.
La lecture commence tambour battant. Le style est agréable, fin, spirituel, enjoué, et chaque page porte la promesse d'un plaisir renouvelé. Pour autant que l'on accepte l'invraisemblance de la narration. Car l'histoire n'est guère crédible. Comment imaginer qu'un homme doué de raison accepte dans son fauteuil de 4 à 6 pendant des mois un importun qui ne dit rien et ne fait rien ?
L'auteur se risque bien à expliquer - sans convaincre - que le fâcheux fait bien quelque chose, puisqu'il s'emploie, en ne faisant rien, à détruire son hôte, sans autre raison qu'une méchanceté irraisonnée.
Ce qui est intriguant au début devient vite lassant.
Le récit ne gagne pas en crédibilité au fil des pages, finissant sur un dénouement qui est au probable ce que la folie est à la raison.
J'ai à plusieurs reprises, pendant la lecture, eu l'impression que l'auteur a de la vie une connaissance scolaire, son érudition est d'ailleurs étalée dans le récit. Les personnages sont fins, si fins qu'on n'oserait les toucher sans risquer de les trouer du doigt.
Affaire de goût ?
Sans aucun doute, mais quand Montherlant parle des "Célibataires" on croirait qu'il a passé sa vie en compagnie de ses personnages, quand Mauriac parle des notables landais on sent "le vécu", comme chez ce brave Alphonse Boudard - d'ailleurs injustement boudé - qui croque comme d'autres avec un fusain des personnages authentiques.
Et c'est bien d'authentique qu'il manque à ce livre pour offrir un plaisir qui va au-delà du théorique, de l'élégance et de la jubilation du verbe.

Palamède, j'aurai ta peau...

8 étoiles

Critique de Zenith_ (Bruxelles, Inscrite le 28 janvier 2001, 43 ans) - 15 mars 2003

Ce qui m'a particulièrement touchée, ou marquée, c'est selon, dans ce livre, c'est cette culpabilité qui ronge notre vieux professeur, l'empêchant de réagir aux visites intolérables de son voisin. Car enfin, ces visites ne riment à rien, pour ce prof... Et pour le lecteur non plus, au départ. Petit à petit, on le voit qui prend de l'assurance, et finit par penser à la place de Palamède... allant même jusqu'à l'extrême limite. Et c'est ce dernier point, qui m'a soufflée. Penser à la place de l'autre, jusqu'à cet acte extrême que notre professeur commet. Terriblement dérangeant.

Hélas, Amélie me lasse !

1 étoiles

Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 48 ans) - 7 octobre 2002

J'ai d'abord lu Attentat ! J'ai aimé le style féroce et incisif.
Puis j'ai lu Hygiène de l'assassin. J'ai retrouvé ce même style et j'ai cherché en vain à trouver autre chose dans ce roman.
Et enfin, j'ai lu Les catilinaires ! Et j'en ai eu marre de ce style !
Les 3 romans précités m'ont semblé quasiment identiques. Leur force est dans ce ton original et piquant mais au bout d'un moment, cette peinture répétitive de la laideur et de la méchanceté humaine gratuite m'a lassé. Cela peut justifier l'écriture d'un livre, mais au bout de plusieurs, il faut tout de même apporter un contenu, une réflexion, un regard en plus...
J'ai même l'impression que cette évolution est inévitable avec A.Nothomb. Au 1er livre, on aime l'originalité. Au second, on cherche à trouver quelque chose en plus de son ton décalé. Et au 3ème, on commence à en avoir marre !

Amélie Houellebecq

7 étoiles

Critique de Virgile (Spy, Inscrit le 12 février 2001, 44 ans) - 17 avril 2002

Que tu n'y voies aucune similitude je veux bien mais ce n'est pas mon cas. Moi je trouve similaire le fait que Bernardin soit un être inapte à la vie, dont la seule finalité qu'il veut atteindre est la mort, l'extinction, celle qui est recherchée dans les particules élémentaires. Guérir le monde de la vie, guérir le monde de sa vie, quand on ne la considère que comme une maladie... CQFD

virgile allons

9 étoiles

Critique de Pétoman (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 48 ans) - 16 avril 2002

Hé Virgile, ça n'a rien a voir avec Houellebecq... franchement, je ne vois aucune similitude

La culture inutile

7 étoiles

Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 68 ans) - 16 décembre 2001

Je ne peux que confirmer l'opinion de Syllah-o à propos de "notre Amélie".
Il a raison aussi quand il dit que ma conclusion ne va pas assez loin. Il est vrai que j'aurais pu être plus précis. Syllah-o écrit : "La culture devenue soudain inutile du brave prof n'est pas la conséquence de son inactivité pour cause de retraite". Ce n'est pas cela que je voulais dire. Pour moi, la culture d'Emile cesse d'être utile dès lors qu'il est confronté à la présence "immanente" de l'Autre. Comment s'en débarrasser? comme dirait Ionesco. A cette question, la culture ne peut pas répondre. Devant cet être presque totalement "en soi", toutes les couches de "pour soi" accumulées par Emile cessent de dresser leur raffinée barrière protectrice, et il se retrouve nu devant l'autre, avec "en soi", la même rage qu'éprouverait l'animal dépossédé de son territoire. Ouawh!! "Immanent, en soi, pour soi..." Je vais bientôt me faire traiter d'intello!

Amélie au pays des Nutons

7 étoiles

Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 61 ans) - 16 décembre 2001

Bien sûr, Lucien a raison, parce que Lucien ne cherche pas dans les livres ce que l'auteur n'a pas écrit. On aime bien faire dire aux écrivains ce qu'ils n'ont pas même pensé. Ensuite on le leur reproche. Et l'écrivain tout anxieux de relire son œuvre intégrale pour retrouver où il a bien pu écrire l'ânerie que lui prête si généreusement le lecteur.
Je réprouve assez la méthode d'Amélie Nothomb consistant à publier un livre par an, aux feuilles mortes, à l'approche des prix littéraires. J'ai envie, parfois, qu'elle disparaisse 3 ou 4 années durant et qu'elle nous revienne avec un sacré bouquin du tonnerre qui la classerait définitivement parmi les géants de la littérature. Elle en a l'étoffe, en tout cas, et le talent. Manque ce je ne sais quoi... Mais elle est si jeune encore. J'aime à me moquer gentiment d'elle en disant qu'elle a en fait cessé d'écrire à 16 ans et que les livres qu'elle publie aujourd'hui, ce sont ses fonds de tiroir.
Cette femme possède un charme ensorceleur, et physiquement et littérairement. Des 5 ou 6 romans d'elle que j'ai lus, "Les catilinaires" arrivent en tête dans mon estime. Ce livre est sombrement tragique et loufoquement drôle. Il n'est pas donné à tout le monde de jouer sur les deux plans d'une manière aussi équilibrée, sans tomber ni dans le pathos, ni dans la grosse poilade. Il faut pour cela du talent, et Amélie Nothomb en a plein son encrier. J'ai même pensé, en lisant ce livre, à Kafka, pour moi une très grande référence.
Certains reprochent à Amélie Nothomb d'être si peu femme. Pourquoi ? Parce qu'elle ne fait pas dans le joli, dans le mignard, bref, dans l'insignifiant. Parce qu'on aime à cantonner les femmes dans le rôle de la potiche avec éventail et sourire aguicheur. Elle-même avoue une prédilection pour le monstrueux, l'immonde. Ne la croyez pas : Amélie aime la beauté. L'immonde qu'elle met en scène dans ses romans, dans celui-ci en particulier, ne sort pas de son imagination. Amélie ne délire pas. Elle regarde autour d'elle, tout simplement...
Bien sûr, Lucien a raison. Sa conclusion d'ailleurs est lumineuse. Il ne va pas assez loin toutefois. La culture devenue soudain inutile du brave prof n'est pas la conséquence de son inactivité pour cause de retraite : c'est que la culture dans son ensemble, aujourd'hui, la culture de qualité, j'entends, est passée à la trappe, et avec elle les derniers dinosaures qui la magnifiaient, ceux qu'on appelle les "ringards", les "chiants", les "pompeux", les "esthètes" et autres "réactionnaires".
Amen.

Le vide est-il un tout?

7 étoiles

Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 68 ans) - 16 décembre 2001

Petoman se demande en concluant sa critique : "La question qui se pose après et pendant la lecture de ce livre: mais que représente ce voisin, que veut il nous faire passer comme message, le vide est il un tout." Pourquoi ce voisin encombrant devrait-il "représenter" quelque chose? Pourquoi serait-il autre chose que Palamède Bernardin, le "mec chiant" par excellence, le raté balourd affublé de son kyste femelle, l'élément perturbateur rêvé pour empoisonner la retraite rêvée du brave prof de latin et de sa vieille petite fille d'épouse modèle? Nothomb a assez dit sa haine de la métaphore pour que l'on ne cherche pas à lui coller des symboles partout, comme des "magnets" sur la porte du frigo... Petoman conclut ainsi : "Drôle de bouquin en définitive, assez ambigu...comme quoi, le vide nous fait réfléchir, c'est l'histoire de l'invasion du néant sur nos bonheurs illusoires." Si je comprends bien sa phrase, il semble donc avoir répondu à sa question : Palamède serait le néant? Néant de sa conversation, certes. Mais... comment désigner par le mot "néant" un être qui impose au contraire, chaque jour, à ses malheureux voisins, une PRESENCE à couper le souffle? L'enfer, c'est l'AUTRE. L'ETRE de l'AUTRE. Pas le néant. Le vrai personnage du livre, ne serait-ce pas le brave prof qui, finalement, découvre en lui-même le "Mr Hyde" soigneusement caché sous les profondeurs d'une culture devenue soudain inutile?

c'est logique

6 étoiles

Critique de Virgile (Spy, Inscrit le 12 février 2001, 44 ans) - 21 septembre 2001

c'est jubilatoire, c'est sans doute vrai, c'est peut-être à rapprocher d'Houellebecq, ça m'a plu, sans plus.

Tiens, moi aussi...

7 étoiles

Critique de Zoom (Bruxelles, Inscrite le 18 juillet 2001, 69 ans) - 18 septembre 2001

On dirait que Jules m'a pris les mots de la bouche car moi aussi, j'ai " apprivoisé " A. Nothomb par les Catilinaires, et j'ai bien aimé...Je ne peux qu’en donner la même critique : une atmosphère oppressante, des personnages insupportables, et ( pour en dire un peu plus) une situation de plus en plus grotesque qui m’a, pour finir, laissé en mémoire la trace d’un livre drôle. Même si l’on se dit :
" quand même, il y a moyen d’être plus ferme, de ne pas se laisser envahir comme ça ! ", c’est presque tangible, ça nous rappelle vaguement l'un ou l'autre emmerdeur dont on a eu du mal à se débarrasser... C'est peut-être cette fibre-là qu'elle touche, car ce

Quosque tandem ?

4 étoiles

Critique de Persée (La Louvière, Inscrit le 29 juin 2001, 73 ans) - 18 septembre 2001

C'est insupportable en effet. A vous donner de l'urticaire. On a, toutes les trois pages, envie d'envoyer le bouquin au diable. Et pourtant, on le lit jusqu'au bout. Pour savoir si ce "vide" dont il est rempli va déboucher sur quelque chose. On devine qu'il se referme sur une détresse infinie. Les Japonais, chers à Nothomb, ont une conception du vide un peu plus positive : c'est le trou dans le moyeu de la roue sans lequel elle ne tournerait pas. Ici, c'est un vide qui attire, qui donne le vertige. Par les temps qui courent, on aimerait un exemple d'humanité un peu plus exaltant!

Mon premier Amélie Nothomb

7 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 18 septembre 2001

Il ne fallait pas mourir idiot et je m'étais dit qu'il était temps d'en lire un... J'ai assez bien aimé ce livre, car j'y ai trouvé la description, finement faite, d'une ambiance lourde et oppressante avec des personnages tout à fait hors du commun. Insupportables !... Comment foutre la vie des autres en l'air par sa seule existence !... Et on ne voit aucune autre solution que celle de s'enfuir.

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