Black Album
de Hanif Kureishi

critiqué par Septularisen, le 26 novembre 2007
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
BLACK HISTOIRE…
Présenté a tort, comme le pendant au livre «Le bouddha de banlieue», ce roman de Hanif KUREISHI parle de l’ intégrisme et est de tonalité beaucoup plus noire que le précédent.

Le livre démarre très vite, et ne nous laisse pas respirer une seconde, dès les premières pages, il nous présente pratiquement tous les personnages, ou en tous cas les principaux protagonistes, leur caractère, leur vie, et l’auteur met le tout en place, laissant par la suite l’histoire se dérouler devant nous...

Comme souvent chez KUREISHI, ce roman a pour décor la ville de Londres, et comme héros un «Paki» (fils d’immigrés Pakistanais, né au Royaume-Uni), d’une vingtaine d’années nommé Shahid.
Celui-ci est un étudiant plutôt médiocre, qui se contente de vivoter, fan de musique rock (et en particulier de Prince), et de littérature. Sa vie bascule le jour où il rencontre son voisin de chambre, nommé Riaz, un Pakistanais comme lui, musulman intégriste, qui mêne la lutte sur tous les fronts, persuadé que les «hérétiques» entraînent le monde à sa perte.

Shahid est entraîné par Riaz et ses compagnons, de manière sournoise et insidieuse vers l’intégrisme. Entre temps, il tombe amoureux et entretient une relation amoureuse secrète avec un de ses professeurs Deedee Osgood, baba cool humaniste de gauche, attirée comme lui par la culture Black et la musique pop.

Un matin éclate l’affaire RUSHDIE, ses «compagnons d’armes» n’hésitent pas un instant à brûler le livre, «Les versets sataniques» en public sur le campus universitaire et ce sans même en avoir lu une ligne. Shahid qui est un grand amateur de littérature et d’un autre grand livre de cet auteur, à savoir «Les enfants de minuit» vit un véritable cauchemar intérieur, et s’insurge contre cet acte.
La manifestation est interompue par l’arrivée de la police prévenue par Deedee, dès lors celle-ci devient l’ennemi numéro un et la cible des étudiants intégristes.

Shahid va alors être contraint de choisir son camp…

Ce livre est très bien écrit et rend très bien l’ambiance de la ville de Londres à la fin des années 80 (on comprend d’après les evenements décrits dans le livre que celui-ci se déroule en 1989) et est aussi en quelque sorte «visionnaire». Notamment sur les évènements qui se produiront dans les années 2000 dans cette même ville (le livre ayant été écrit en 1995), et est de fait une formidable plongée au cœur de la nébuleuse musulmane intégriste en Grande-Bretagne.

J’ai trouvé ce livre légèrement moins bon que le fameux «bouddha de banlieue», c’est peut-être du à son rythme très rapide qui déconcerte un peu au début, et à l’histoire raccontée qui part un peu dans tous les sens. Il est possible aussi que la traduction de Géraldine KOFF-D’AMICO soit aussi moins bonne que la traduction que Michel COURTOIS-FOURCY a faite du «bouddha de banlieue», car je n’ai pas vraiment retrouvé dans ce livre toute la «verve» tout le style qui fait la beauté de l’écriture de KUREISHI.
Reste que le livre vaut vraiment la peine d’être lu, et que la fin va en surprendre plus d’un…
Black album... 6 étoiles

un peu copieux sur les islamistes radicaux. l'on saute parfois quelques pages lors "d'exposés", de débat sur la religion. autant le livre a un rythme assez lent, autant la fin est bâclée.

Angelique44 - - 41 ans - 28 septembre 2008