Mes dix règles d'écriture de Elmore Leonard, Joseph Ciardiello (Illustration)

Mes dix règles d'écriture de Elmore Leonard, Joseph Ciardiello (Illustration)
(Elmore Leonard's 10 Rules Of Writing)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Critiques et histoire littéraire

Critiqué par Grass, le 23 novembre 2007 (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 46 ans)
La note : 10 étoiles
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Leçons du maître

À quel moment est-il pertinent de dire qu’on a tout ce qu’il faut pour faire un livre? Pour une histoire, on peut se dire qu’une fois qu’elle terminée et satisfaisante, on l’envoie sous presse. Mais sinon, y a-t-il un minimum de pages ou de texte nécessaire pour légitimer la parution dudit texte en livre? Je n’étais pas encore sorti du magasin que l’on m’avait déjà par deux fois passé le commentaire que « c’te livre-là sera pas long à lire… » Refusant à tout prix cette mauvaise habitude qu’ont certains de penser qu’un livre est rentable lorsqu’il est peu dispendieux et qu’il comporte beaucoup de pages, et considérant que les dix règles en question, je les avais trouvées depuis longtemps sur l’internet, transcrites sur une feuille de papier puis épinglées sur le babillard pour les avoir devant moi, dans ma face, tous les jours, lorsque j’ai vu que ces règles existaient sous forme de livre, je ne me suis posé aucune question, puis je l’ai acheté.

Alors, qu’est-qu’il a à dire de si important, Elmore Leonard. Et puis qui c’est, de toute façon?

Elmore Leonard est un écrivain américain qui a fait dans le western avant de devenir un des maîtres du roman policier, l’un des auteurs policiers les plus adaptés à Hollywood, donnons la faute à ses personnages éclatés et attachants, ses dialogues déroutants et ses histoires à la fois rocambolesques et profondément humaines.

Et y’a aussi le style. Bien qu’il prône l’invsibilité de l’auteur dans son histoire (« If it sounds like writing, rewrite it »), Leonard a manifestement un style bien à lui. Excepté que le style en question, il le reporte sur ses personnages, plutôt que sur un narrateur-auteur qui serait plus important que tout le reste. Ainsi l’auteur s’efface-t-il pour laisser parler les personnages. Et par le fait même, l’auteur en profitera pour faire sauter tout ce qui se mettra dans le chemin de l’histoire. La poésie embarassante, le trop plein d’émotion de l’auteur, les paragraphes trop touffus (« I’ll bet you don’t skip dialogue ») et les adverbes et les points d’exclamation qui sont, il est vrai, plus souvent qu’autrement des fouteurs de malaise.

Je ne me mettrai pas à vous exposer toute la théorie de Leonard, je viens déjà d’écrire plus de texte que le livre en question ne comporte. Vous irez vous-même voir sur l’internet, ou bien vous acheterez le livre, ou bien vous viendrez prendre une bière chez nous devant mon babillard. Mais ces règles valent la peine d’être lues. Elles ont l’air bien simple, trop, même, mais elles sont le reflet de l’expérience d’un écrivain de talent, et surtout, d’un écrivain lucide. Un écrivain qui n’a jamais mis l’histoire de côté pour s’adonner à des prouesses d’auteur. Pensez-y un peu, et vous verrez qu’ils sont peu nombreux.

Le livre en soi est un très bel objet, et pas si dispendieux. Un livre classe, reliure en toile et cuirette, constitué de pages en papier épais et ornementé de très jolies illustrations par Joe Ciardiello. Un livre que devrait recevoir en cadeau toute personne qui prétend écrire des histoires pour divertir les autres.

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