La guerre des femmes
de Alexandre Dumas

critiqué par Killeur.extreme, le 16 novembre 2007
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
La Fronde du côté des femmes
Roman moins connu que son jumeau, « Vingt ans après » (la suite des « Trois mousquetaires »), cette « Guerre des femmes » n’est pourtant pas inférieur en qualité

Le baron de Canolles est partagé entre deux amours, Nanon de Lartigues au service de la Reine Anne d’Autriche et la Vicomtesse de Cambes, au service de la princesse de Condé. Cauvignac, frère biologique de Nanon et mercenaire, constitue une armée pour se vendre au Partis le plus offrant. Pour effectuer sa tâches, il vendra une lettre compromettante entre Nanon et Canolles à l’amant de celles-ci, le duc d’Epernon, très en confiance à la cour, en échange d’un papier vierge signé par le duc. Nanon est obligée de faire passer Canolles pour son frère.

Si le roman entier est rempli de quiproquos , il est aussi rempli de passage comique, humoristique d’anthologie (un peu comme tout les bons Dumas où l‘humour n‘est jamais très loin de la tragédie), Si Canolles est le héros du roman, le personnages masculin le plus intéressant reste Cauvignac qui a toutes les caractéristiques du personnages de cape et d’épée, intelligent, se jouant avec facilité des autres et ayant toujours une longueur d’avance sur son interlocuteur, fait un peu penser à Jack Sparrow, incarné par Johnny Depp dans la saga « Pirates des Caraïbes » et bien entendu de nombreux point commun avec d’Artagnan (pas le film, le personnage de Dumas) et ce qui rends ce personnage sympathique c’est son évolution du début à la fin du roman, les évènement le contraindront à laisser passer une touche d’humanité que l’on ne retrouve pas toujours chez ce genre de personnage.
« La Guerre des femmes » montre aussi une face cachée de la guerre civile, pendant que les hommes sont en prisons, c’est les femmes qui dirigent les partis en lutte, du côté des princes, c’est la princesse de Condé et du côté royaliste c’est Anne d’Autriche et le moins que l'on puisse dire c'est que Dumas présente des femmes aussi résolues à faire couler le sang que les hommes.
Dumas nous emporte une nouvelle fois dans l’Histoire et la raconte à sa manière et il n’est jamais meilleur quand il fait de l’Histoire SON histoire. Le site Internet officiel qui a une fiches sur la majorité des œuvres de Dumas n’est pas très tendre avec « la Guerre des femmes », mais moi je l’ai trouvé très bon, meilleur que des roman comme « une fille du régent » ou « le chevalier de Maison-Rouge » qui sont quand même très bons.
le romanesque historique 6 étoiles

Avec ces personnages truculents, ces sentiments profondément romanesques, cet esprit chevaleresque sur fond historique de fronde entre Anne d'Autriche et les rebelles ralliés sous la prestigieuse famille de Condé, ce roman nous emporte effectivement... Le merveilleux style de Dumas (mais qui peut, et je le comprends, agacer), les délicieux imbrolios ponctuant l'histoire, ajoutent à l'intérêt du roman.

Et pourtant... J'ai lu ce livre avec plaisir à défaut de l'avoir dévoré. Sans plonger dans la gueguerre Dumas/Balzac, le romanesque est ici, pour moi en tout cas, trop poussé ; j'ai eu le sentiment confus que l'auteur peinait à prendre position, semblant privilégier l'intrigue au jugement de l'Histoire.

Araknyl - Fontenay sous Bois - 54 ans - 25 septembre 2008