La chaussure sur le toit
de Vincent Delecroix

critiqué par LeChauve, le 14 novembre 2007
(Toulouse - 74 ans)


La note:  étoiles
Une chaussure qui peut mener loin
Après Muriel Barbery voici la production d'un autre professeur de philosophie.
On ne va pas s'en plaindre, dans les deux cas le résultat est à la fois riche et prenant.
Les courtes histoires imbriquées ramenant toujours à une chaussure sur un toit sont bien tournées et font preuve d'une maîtrise qui est à même de satisfaire le lecteur un peu surpris au départ par le thème.
Avec toujours en arrière plan le questionnement philosophique.
Un livre que je recommande chaudement.
un bon exercice de style 10 étoiles

une chaussure sur un toit, et plusieurs possibilités de ce qui a pu se passer pour en arriver là...

J'ai lu les chapitres plutôt comme des nouvelles, comme une chaine d'histoires différentes. Le style est travaillé et l'auteur nous surprend par la facilité de variations.

C'est un petit recueil, lu rapidement mais qui nous suit mentalement, il y a l'après lecture, les questions restées non répondues, à mon avis, pour faciliter l'ouverture d'imagination du lecteur. Il n'y a pas de "vraie" histoire, la bonne, la vérité par rapport à cette chaussure, elle est enfouie au fond de toutes ces possibilités... ou c'en est encore une autre... qui sait ?

Yotoga - - - ans - 21 mai 2012


Ranger ses chaussures, c'est mieux 5 étoiles

Original ce petit bouquin, mais décevant après un titre si intrigant et un raffut du tonnerre autour d'une chaussure dans une gouttière.

Un peu terne, un peu sans intérêt, un peu gentillet, un peu tout et un peu rien, et surtout la question à deux mille euros : A QUI DIABLE APPARTIENT CETTE MAUDITE GODASSE ?!

Lecture distrayante cependant qui a eu le mérite de m'occuper dans le train, mais j'attendais mieux d'un prof de philo que ce roman aux idées décousues.

Les liens entre les personnages sont intéressants, le chien particulièrement attachant et pertinent, mais ça reste de la philosophie de cuisine.

Et en effet, comment se fait-il qu'ils n'aient pas retrouvé le corps ?

SkylarBlue - - 34 ans - 23 novembre 2010


Après-ski ou escarpin ? Il y en a pour tous les goûts ! 9 étoiles

Tout a déjà été dit (et fort bien) avant. Moi aussi, j’ai aimé la diversité de ces nouvelles, l'humour, la tendresse, la variété dans le style, et toujours cette brave chaussure, gros godillot ou pantoufle de vair, selon, qui relie ces tranches de vie.

Quelques critiques évoquent l’aspect philo du bouquin et, partant, M. Barbery, laquelle ne laisse décidément personne indifférent. Mais je n’ai pas le souvenir d’un battage médiatique pour Vincent Delecroix. Je n’ai pas eu l’impression qu’il voulait nous initier à son art, ni même rappeler son (brillant) parcours. J’ai trouvé qu’il livrait de la philosophie une vision à la fois distanciée et complice, sérieuse et amusée, parfaite pour un tel livre. Et cela donne cette écriture vive, fluide, aérée. Il fallait bien ça pour ne pas perdre de vue la chaussure sur le toit.

Lutzie - Paris - 59 ans - 15 mai 2009


Gaarden, Barbery, etc 4 étoiles

A ne conseiller qu'aux amateurs d'exercice de style ou aux lecteurs de Jostein Gaarden et autres Muriel Barbery (où comment phylosopher à la petite semaine). L'idée de départ est originale mais la broderie est parfois indigeste. Les différentes histoires qui se rapportant à cette godasse sur un toit sont très inégales. Celles de l'ex-amant cambrioleur ou du chien qui parle sont captivantes. D'autres sont particulièrement indigestes ou bien trop longues (ce qui est un comble pour un bouquin de 220 pages) telles que celle déjà évoquée par Crosp, un précis de philo est une quinzaine de pages. Une bien belle déception compte tenu du tapage qui a été fait autour de ce livre.

Bidoulet - - 56 ans - 24 décembre 2008


vol libre d'une chaussure grisée 6 étoiles

Fil conducteur d'histoires variées ayant toutes la même constance : la vie des cages. Car que sont-ils d'autres ces appartements de ville, sinon des cages aménagées empilées les unes sur les autres, organisées, peuplées. Lorsque la porte est fermée (à clef, bien sur) seule possibilité d'évasion : la fenêtre. Un bout de ciel, une lumière sur le dehors, un nuage au dessus des tuiles.

Ici, l'objet insolite une chaussure sur un toit. La chaussure de monsieur tout le monde, la chaussure à personne. Des lacets ? Talon, cuir ou tissu ? C'est selon l'angle de vue de ceux qui l'aperçoivent. Fut-elle portée par un cambrioleur pressé, un ange moderne, un amant, un désespéré ? Chacun voit son désir de vie s'échapper, ses rêves se concrétiser, ses espoirs s'envoler.
La chaussure reste, l'esprit emprunte les chemins d'évasion. Dans le quartier près de la rue de la gare, la chaussure immobile insolite, accorde un peu de poésie dans cette grisaille monotonie de la ville bien rangée.

Vincent Delecroix produit un roman agréable à lire. Une succession de scènes reliées par une vision de chaussure. Il aborde des sujets profonds sans pour autant faire étalage de sa science. Il utilise ses connaissances pour élaborer des personnages aussi différents que peuvent l'être les habitants d'un même immeuble. Je soupçonne Delecroix d'avoir fenêtre sur cours en film de références.

Pourtant, me reste un sentiment de longueur, d'une histoire en manque de réalité. Ne serait-ce pas ce prologue qui tua mon rêve de découvrir la vraie vérité, celle par lesquels, les faits sont crus, définitifs, inéluctables, intangibles.

J'aime bien cette forme de roman très moderne, genre zapping de vies courtes. Dans ce livre, l'exercice est parfois un peu lourd.

Bertrand-môgendre - ici et là - 68 ans - 14 avril 2008


Original 7 étoiles

Sur une trame originale, l’imbrication des différentes histoires des habitants de cet immeuble populaire, on croise dans ce roman différents destins, avec pour point commun une grande solitude qui fait souffrir. Une écriture vraie, simple. A l’instar de Crosp, j’ai été déroutée par la boulimie de philosophie sans grande conviction du présentateur télé déchu, les histoires sont en effet inégales mais le charme opère tout de même car l’idée de cette chaussure abandonnée sur un toit est intrigante pour qui est un minimum poète.

J'ai tout particulièrement aimé les chapitres "Caractère de chien" et "Secourisme" que j’ai trouvé vraiment émouvants.

Lindy - Toulouse - 45 ans - 7 mars 2008


rafraichissant et un peu diffus 8 étoiles

Titre accrocheur.
On veut en savoir plus.
Et l'exercice de style des nouvelles avec ce détail commun est une idée très intéressante.
L'écriture est assez subtile mais les nouvelles sont inégales et partent un peu dans tous les sens. Celle sur le philosophe désabusé ressemble à une tentative de balayage de la philosophie depuis l'Antiquité en 12 pages. Oulala.
On est perdus.
Enfin ... j'étais perdu.
A lire tout de même car ces nouvelles sont pleines d'imagination et laissent une sensation légère de rêverie les yeux ouverts.
Les philosophes sont souvent tristes, Vincent Delecroix n'échappe pas à la règle, mais laisse une porte ouverte, ..., ou plutôt une chaussure en plan dont l'on peut s'emparer pour partir en ballade.

Crosp - - 47 ans - 18 novembre 2007


A qui cette chaussure? 6 étoiles

Il y a une chaussure sur le toit d'un immeuble parisien, proche de la gare du nord. Est-ce vraiment bizarre? Pas vraiment mais tout de même... comment cette chaussure est-elle arrivée là?
En partant de cette question simple, Vincent Delecroix donne la parole à diverses personnes qui imaginent tour à tour comment le soulier a atterri à cet endroit.
Leurs récits, individuels mais imbriqués les uns dans les autres, donnent des versions différentes, marquées par une certaine solitude, une forme d'enfermement, tant mental que physique. En donnant vie à cette chaussure, c'est eux-mêmes qu'ils explorent, leurs émotions et leurs détresses. Et ce qui peut paraître très drôle se révèle pathétique dans certains cas, triste et mélancolique.
Parallèlement à cette multivision d'un même fait, Delecroix décrypte habilement certains aspects de la philosophie, un domaine qu'il connaît bien puisque c'est le sien. Par des comparaisons, des mises en abîmes, des allusions et des symboles, il ouvre plusieurs pistes de réflexions philosophiques qui apportent une touche érudite au milieu de la drôlerie du récit. Bon mélange que la philo, l'humour et la solitude sous la plume de Delecroix qui observe, invente et mélange les histoires avec un certain brio. Certes, c'est un roman léger, il y a quelques facilités dans les combats menés qui ressemblent à des grandes portes ouvertes qu'on défonce; il y a aussi de temps en temps un peu trop de sentiments mièvres à mes yeux.
Mais cela n'empêche pas ce récit, qui ressemble à un conte, d'être agréable à lire et de faire du bien.

Sahkti - Genève - 50 ans - 14 novembre 2007