Vatican 2035
de Pietro de Paoli

critiqué par Olivier1180, le 29 octobre 2007
(Bruxelles - 52 ans)


La note:  étoiles
Courage, plus que 28 ans à attendre...
A vrai dire, en classant ce roman dans la catégorie Littérature, je me suis demandé si je ne devais pas plutôt le classer dans Fantastique et Science-Fiction. Certes l'action se passe en 2035, donc par définition dans le futur. Mais il faut reconnaître que ce qu'il nous narre est de la science-fiction. Franchement, si l'Eglise se présente de cette manière en 2035, alors je signe immédiatement! Mais bon, j'ai beau être d'un grand optimisme, j'ai des doutes...

L'histoire nous emmène en 2035, date de l’élection d'un nouveau Pape, Thomas Ier. Fait extraordinaire, cet homme est veuf, a des enfants et est rentré dans les ordres sur le tard.
Cet homme hors du commun décide de révolutionner l'Eglise, la faisant trembler sur ses bases, quittant le Vatican pour s'installer au Vicariat de Rome, premier titre de n'importe quel Pape, rappelons-le. Un exemple parmi d'autres: l’ordination des hommes mariés!
Mais Thomas Ier est avant tout un homme de convictions, de paix et n'hésitera pas à jouer à l'échelle mondiale de toute son influence pour révolutionner l'Eglise et apponter sa pierre à l'édifice de la paix dans le monde.
Bien entendu, ça ne fait pas que des heureux et certains intégristes ne voient pas ces changements soudains d'un bon oeil et décident de s'en prendre à la vie même du Pape.

Franchement, c'est un très bon livre d'anticipation! Une chouette histoire qui nous fait apparaître un homme comme vous et moi, a priori pas préparé à occuper une telle fonction, un homme avec ses convictions, sa force, mais aussi ses faiblesses et ses blessures.

L'énigme de l'anonymat volontaire de l'auteur me laisse cependant perplexe, de même que le grand silence lors de la sortie de ce livre. On parle d'un Cardinal haut placé dans la hiérarchie de l'Eglise, il est étonnant de ne trouver aucune fuite quant à son nom, l'éditeur a pourtant bien du payer des droits à quelqu'un non? Mais on sait bien aussi comment l'Eglise garde ses secrets ou l'impose à certains...
J'ai fait un rêve 4 étoiles

L’auteur (on sait maintenant qu'il s'agit de Christine Pedotti) décrit un monde où le Vatican est devenu depuis plusieurs années irrespirable, car régenté par des ultra-réactionnaires.
Parallèlement à l'histoire futuriste de l'Eglise, le lecteur peut suivre la vie de Giuseppe Lombardi, qui semble avoir la vocation, puis qui se marie et devient père de deux filles. Plus tard, notre héros est ordonné prêtre. C’est alors que son mentor, Jean-Sébastien devient pape (partie d’ailleurs peu crédible) et que commence la grande réforme (qui consiste notamment en une réforme du mariage, la réintégration dans l’Eglise des bannis et une réforme des ministères ordonnés). Giuseppe est, quant à lui, en charge de négocier la paix entre les peuples et les religions. Il succèdera au pape en tant que Thomas Ier et il poursuivra la réforme...
On l’aura compris : ce livre est un plaidoyer pour la réforme de l’Eglise, un credo, la défense d’une Eglise plus ouverte (qui accepte de sortir de sa tour et de ses forteresses où elle défend et idolâtre ses dogmes au détriment de l'annonce et de l'agir en faveur du dialogue interreligieux et de la paix).
Toutefois, je déplore le ton de la première moitié où l’Eglise n’est décrite qu’en termes guerriers d’oppositions de clans, de divisions fratricides. Les croyants sont soit blancs soit noirs et cette dichotomie stérile ne laisse aucune place à la demi-mesure, au compromis, au dialogue.
Je n’ai pas aimé les incessantes notes de bas de page, qui veulent donner l’impression de réel dans cette fiction futuriste, mais qui alourdissent considérablement le texte. Je n’ai pas aimé le trop grand nombre de personnages, même si dans une telle histoire, cela était sans doute inévitable. J’ai trouvé l’histoire très indigeste et j’ai dû me forcer à lire jusqu’au bout.

Pascale Ew. - - 56 ans - 26 janvier 2013