Save me, Joe Louis
de Madison Smartt Bell

critiqué par LeChauve, le 25 octobre 2007
(Toulouse - 74 ans)


La note:  étoiles
La violence comme expression
Une histoire qui pourrait se ranger dans le style road movie et thriller si Madison Smartt Bell n'était un superbe conteur, son style est à la fois accrocheur et de qualité (merci au traducteur). Ce qu'il décrit c'est l'Amérique (mais ça pourrait être ailleurs ) des loosers sans aucun projet qui n'ont pour repère quotidien que la drogue et l'alcool. Ils deviennent violents comme ça parce qu'ils n'ont pas trop de choix.
Il montre également que tous ne se ressemblent pas, et que ces individus ont des motivations fondamentalement différentes d'agir.
Au milieu de cette violence une histoire d'amour qui a du mal à éclore sur ce terrain aride et n'en est que plus belle, même si elle n'occupe pas beaucoup de pages dans le récit.
C'est le premier roman que je lis de lui et je pense ne pas m'en arrêter là
A lire 7 étoiles

Curieusement le plaisir de la lecture a été pour moi crescendo. J'ai trouvé que la qualité de l'écriture était meilleure au fil du livre. Est-ce moi ? mon rapport au récit ? Est-ce le traducteur ? Est-ce l'écrivain ? Je ne sais pas! Mais c'est l'impression que j'en ai eue. J'ai beaucoup aimé la dernière partie du livre qui se passe dans le sud des US. La manière avec laquelle la vie des 2 personnages principaux évolue, leur mentalité, leurs motivations, leur rapport à la violence, la nécessité puis la gratuité de leurs actes. L'évolution également de leur rapport de force. Autant de descriptions, au delà du récit lui même de leurs tribulations, qui rendent la lecture de ce livre intéressante et agréable. Cela n'a pas le souffle des plus grands écrivains américains notamment, dans cette catégorie de romans, mais c'est un bon bouquin!

Manouche - - 57 ans - 18 avril 2015