Le Hameau
de William Faulkner

critiqué par Sahkti, le 19 octobre 2007
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
Pessimisme et réalisme
Que ce soit dans "Le hameau", "La ville" ou "Le domaine", les portraits humains que dresse Faulkner semblent noirs et pessimistes (il en va d'ailleurs dans d'autres récits de sa plume, "De bruit et de fureur", par exemple).
J'associerais cela à du réalisme, un peu comme le fait, à sa façon, Sam Shepard dans ses pièces de théâtre.
La trilogie des Snopes est misérabiliste par moments, c'est souvent cette image du Sud que les écrivains américains nous livrent, en particulier quand, comme Faulkner, ils y ont vécu. Est-ce que le fait d'avoir grandi au sein d'une famille sudiste ultra traditionaliste a influencé Faulkner dans son travail d'écriture ? Je le pense et étant donné qu'il appartenait au monde de la haute bourgeoise, c'est l'envers du décor qu'il a voulu nous montrer, ce que lui regardait par les fenêtres teintées de la voiture familiale.
A la fois beaucoup de pessimisme et d'attachement aux personnages. On observe les Snopes, on découvre leur univers, avant de le partager (Faulkner a ce talent des ambiances et des détails en apparence anodins et qui pourtant créent l'atmosphère générale) et de constater qu'il est loin d'être gai, même si parfois certains moments d'humour émaillent le récit.
Une belle fresque, à lire ou non dans l'ordre, même si la chronologie a son importance. J'aime l'idée de tableaux qui s'imbriquent mais peuvent aussi se découper les uns des autres.