L'Art de l'oisiveté
de Hermann Hesse

critiqué par Sahkti, le 5 octobre 2007
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
Si léger Hermann Hesse
Qui n'a pas rêvé un jour du plaisir de ne rien faire? Rien faire du tout, farniente total. Avec, souvent, assez rapidement l'arrivée de la réflexion "je finirais pas m'ennuyer", reflet d'une époque qui a placé le travail et l'activité au centre des préoccupations de tout un chacun.
Après tout comme on dit, il faut bien payer le loyer.

Hermann Hesse s'est penché sur la question, à travers des fragments rédigés entre 1899 et 1959, relativement peu connus, ce qui est bien dommage, tant ils apportent une touche d'humanité supplémentaire au portrait de cet homme considéré comme austère et froid.
Hesse nous raconte un tas de petites histoires, d'aventures, d'anecdotes, de tranches de vie qui donnent tout son sens (et sa noblesse!) au mot oisiveté.
Certains textes peuvent paraître décalés, car ce qui était courant au début du XXe siècle ne l'est plus forcément aujourd'hui mais tout de même, il faut reconnaître que le trait féroce de Hesse n'a pas pris une ride lorsqu'il dénonce le tourisme de masse ou l'extase collective devant les phénomènes de mode.
J'ai aimé la légèreté de son trait, le ton juste et cet humour qui se faufile au gré des pages pour nous apprendre à profiter du temps qui passe et d'une certaine forme de solitude, celle qui nous entraîne loin des courants trop fréquentés par nos pairs.