Armadillo
de William Boyd

critiqué par Tanneguy, le 23 septembre 2007
(Paris - 84 ans)


La note:  étoiles
Original, mais parfois obscur
Le héros, Lorimer Black, exerce les fonctions d'expert en sinistres pour le compte d'une grosse compagnie d'assurances et il est très apprécié, car il sait détecter les fraudes ou tentatives de fraude grâce à un flair rarement pris en défaut.
Il a aussi pour caractéristique de ne pas pouvoir dormir et se fait soigner à l'Institut du Sommeil avec pour obligation de noter scrupuleusement les rêves qui hantent souvent son sommeil léger et bref.
Enfin Lorimer Black n'est pas son nom original car il appartient à une famille immigrée venant de Transnistrie et il a modifié son nom pour mieux se fondre dans la "bonne" société londonienne. Sa famille d'origine est particulièrement pittoresque... et encombrante !
William Boyd nous fait suivre son héros dans sa vie ordinaire et nous raconte les évènements qui vont faire basculer sa vie depuis un certain bonheur jusqu'au rejet par tous. On a parfois du mal à croire à tout ce qui lui arrive, mais on se laisse prendre, même quand le rythme faiblit.
Personnellement j'apprécie l'auteur et le soin qu'il apporte à fignoler l'intrigue, avec des incidentes dans des directions imprévisibles, le tout dans une langue agréable et soignée. Mais il ne signe pas ici son meilleur roman et j'ai eu un peu de mal à le terminer.
Mauvais hiver... 6 étoiles

La journée commence mal pour Lorimer : il vient de découvrir Mr Dupree, avec qui il avait rendez-vous, pendu dans son bureau…
Lorimer Black est un personnage attachant : jeune homme intelligent, il semble néanmoins que tout dans sa vie se dégrade, voire se désagrège irrémédiablement (à l’image de sa voiture). Son impuissance à renverser la tendance (ses troubles du sommeil, sa famille qui semble ne l’appeler que pour lui soutirer de l’argent, son incapacité à dire non, son attirance pour la belle mais insaisissable Flavia,…) nous le rend sympathique, même si, au fil des pages, on attend de plus en plus impatiemment le moment où, forcément, il va finir par se révolter contre les injustices qu’il subit et qui s’accumulent, pesant lourdement sur ses épaules.
Armadillo est un roman agréable à lire, mais qui laisse finalement un sentiment d’incomplétude, comme un goût amer. Ce qu’on espère ne se produit que partiellement, et c’est un peu frustrant. Dommage que l’auteur ait choisi ainsi de priver son lecteur (et son personnage) de l’exutoire jubilatoire dont il rêvait

Missef - - 58 ans - 12 janvier 2009