Le bonheur du manchot
de Jean-Pierre Chabrol

critiqué par Heyrike, le 16 septembre 2007
(Eure - 56 ans)


La note:  étoiles
Mémoire du père
Prenant prétexte d'une autobiographie pour narrer son enfance dans le pays Cévenol, l'auteur évoque la mémoire de son père. Un père qu'il a tant aimé, tant admiré. Nous assistons à la rencontre de sa mère et de son père, tous les deux jeunes instituteurs, sous l'œil, pas toujours bienveillant, de la mère de ce dernier. Jamais il ne connut l'origine du handicap de son père à qui il manquait une main. Etait-ce une malformation à la naissance ou un accident ? Malgré cela, c'était un homme très habile, toujours à bricoler sur le coin de la table de la salle à manger. Cet homme qui échappa à la boucherie de 14-18, se voyait comme un intrus parmi les anciens combattants mutilés.

Ils menèrent tous les trois une vie heureuse. Les balades quotidiennes en automobile, que le père entretenait cérémonieusement, et les lectures partagées renforcèrent la complicité du père et du fils.

Et puis il prit son envol pour découvrir l'amour et l'engagement politique. Devenu dessinateur dans différentes revues et journaux, il rencontre Brassens, Brel, Aragon. Ses amours tumultueuses l'engagèrent dans un tourbillon de sentiments. L'éloignèrent petit à petit de ses parents, jusqu'à ce qu'une brouille inconséquente ne l'entraîne à un silence de dix ans.

Un récit qui magnifie l'amour filial, porté par une écriture riche et pleine de tendresse.
Amour filial... 8 étoiles

Comment transformer une autobiographie en biographie paternelle ? Pour répondre à la question, il faut lire « Le bonheur du manchot » de Jean-Pierre Chabrol.

Trop longtemps attristé par la disparition de ses parents de sa femme et de quelques illustres amis – Mac Orlan, Brel, Brassens, Aragon… – l’auteur du « Canon Fraternité » s’était tu. Il nous revient avec cette ode au pays Cévenol qui lui est si cher : sa terre et ses habitants ; et parmi les habitants, son père qu’un malentendu doublé d’un engagement stupide ont écarté de son chemin… Trop longtemps…

Et c’est l’occasion d’entendre à nouveau – car quand on le lit, on l’entend – cette merveilleuse voix à l’accent si caractéristique de son pays que j’écoutais il y a quelque temps déjà sur France Inter.
Une voix au service du « clan Chabrol » ; et surtout au service des remords d’un homme submergé de tendresse tardive envers les siens en général, et envers son père en particulier : "Quand je repense à mon père, je pense d'abord au mal que je lui ai fait….". Un père manchot de naissance, ou par accident, on ne sait ; mais qui ne manquait pas de distribuer le bonheur autour de lui… à pleine(s) main(s).

« Le bonheur du manchot », une ode à l’amour filial.

Lecassin - Saint Médard en Jalles - 68 ans - 4 juin 2013


Livre découvert grâce à un ami 7 étoiles

Il me l'a prêté car il l'appréciait. Moi, je dois dire ce n'est pas le meilleur livre que j'ai lu car je n'ai pas adoré l'écriture de l'auteur, il y a des moments où j'ai trouvé le récit un peu long. Par contre, ce que j'ai aimé c'est l'histoire. Elle est touchante et découvrir la vie de cet homme avec ses joies et ses peines est très intéressant. Bref, ce n'est pas mon livre préféré mais je le conseille quand même pour la leçon de courage qu'on en retire. Merci à mon meilleur ami qui me l'a prêté!!

Lalie2548 - - 39 ans - 18 juin 2010