Monsieur Prokhartchine
de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski

critiqué par Dirlandaise, le 15 septembre 2007
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Apparences trompeuses
Une bien sordide histoire que celle de Monsieur Prokhartchine typique de l’œuvre de Dostoïevski.

Pour faire un petit résumé, un vieil employé de bureau demeuré au bas de l’échelle habite dans une maison de chambres appartenant à une logeuse ayant un côté bourgeois assez prononcé. Personne n’aime monsieur Prokhartchine, on le tolère et on l’accepte à contrecœur lorsqu’il se joint au groupe des autres locataires pour une partie de carte. On aime bien lui faire des farces et lui conter des fables. Un jour, cependant, une de ces fables aura sur lui un effet foudroyant qui l’achèvera en quelques jours. On découvrira alors que ce mystérieux personnage n’était pas la personne qu’il voulait bien laisser croire qu’il était.

Des thèmes typiques de l’auteur : la pauvreté, la maladie, la détresse matérielle et morale, la solitude, la méchanceté humaine y sont réunis dans cette courte nouvelle qui laisse un arrière-goût amer et qui m’a rappelé en bien des points Balzac.

« Dans l’appartement d’Oustinia Fédorovna, dans son réduit le plus obscur et le plus humble, Sémione Ivanovitch Prokhartchine, homme d’un âge déjà certain, bien pensant et non buveur, s’était fait une place. Comme monsieur Prokhartchine, étant donné la minceur de son grade, touchait un traitement en concordance parfaite avec ses aptitudes de service, Oustinia Fédorovna ne pouvait en aucune façon tirer de lui plus de cinq roubles par mois pour son loyer. D’aucuns disaient qu’il y avait là de sa part un calcul spécial ; quoi, qu’il en fût, néanmoins, monsieur Prokhartchine, comme pour faire la nique aux mauvaises langues qui parlaient contre lui, se trouva même parmi ses favoris, entendant cet honneur au sens le plus honnête et le plus noble.

Le récit a été traduit du russe par André Markowicz et une lecture de Grigori Fridlender aussi traduite du russe par Markowicz complète l’ouvrage.