Orphelins
de Charles D'Ambrosio

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 11 septembre 2007
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Les États-Unis d’Ambrosio
Je ne sais pas pourquoi on traduit D’Ambrosio, un nouvelliste dont l’œuvre est essentiellement consacrée à l’observation des travers de sa culture (américaine). L’Éditeur a peut-être cru bon de surfer sur la vague anti-américaine ? Car les écrits de cet auteur sont marqués par une forte propension pour l’auto-flagellation. Hors, ils prouvent que les américains ne sont pas tous des obèses imbéciles…

« Orphelins » est une collection d’essais fortement influencée par un talent pour la fiction. On y parle beaucoup de l’ambiance des lieux et des caractéristiques des personnages rencontrés. L’approche est humaine contrairement à l’essai conventionnel axé sur une mécanique visant à convaincre et tirer des conclusions. Par exemple comme dans le texte qui donne son titre au livre – une visite d’un orphelinat russe - et dans les lettres intimes de son grand frère et son jeune frère, le premier un gaillard désillusionné et l’autre s’étant suicidé quelques années auparavant.

L’analyse de l’affaire « Mary Kay Létourneau », cette institutrice condamnée à la prison pour avoir coucher avec un élève adolescent, est particulièrement divertissante. La médiocrité du journalisme moderne américain et l’absurdité du puritanisme n’étonneront personne. C’est dans la manière dont d’Ambrosio décortique l’histoire avec un sarcasme subtil que l’on y trouve notre plaisir.

De même, dans l’essai « Maison-modèle », on se délecte également du regard que porte l’auteur sur la compartimentalité et la fragilité carton-pâte du rêve américain. Il est rare de lire des trucs sérieux empreints de compassion et mélancolie. C’est le cas ici. Bien sûr, en fonction de nos intérêts, les sujets abordés ne sont pas tous fascinants. Mais dans l’ensemble, on y trouve son compte.