Le Vertige des auteurs de Georges Flipo

Le Vertige des auteurs de Georges Flipo

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Cuné, le 30 août 2007 (Inscrite le 16 février 2004, 56 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (22 905ème position).
Visites : 3 651  (depuis Novembre 2007)

Un bijou coruscant

C’est l’histoire d’un gars, Sylvain Vasseur. Depuis tout petit, c’est un sycophante obséquieux (il n’y a pas que Paolo qui mémorise le dico, noméo !). En clair, il cafardait en tremblant de bonheur ses petits camarades dans le bureau du dirlo. Et côtoyer ce monde des « puissants » lui filait des sensations dans le bas-ventre. Bref, c’est un minable, à la base, et ce ne sont pas ses mines et son apparente candeur qui vont nous le rendre sympathique, avis aux mouchards.

Alors qu’il s’éclate comme un petit fou en rédacteur épistolaire dans une grande compagnie aérienne (une plainte = une réponse, toujours la même, en fait, changez deux ou trois mots et hop), le voilà mis de force en retraite anticipée. Le PDG, pourtant initiateur du truc dans un mouvement d’humeur versatile dont il est coutumier, lui indique sa nouvelle voie : il va écrire.

Entre ici, Littérature, avec ton terrible cortège.

Et notre Sylvain s’y met à fond.
Sauf que.
Il n’a pas l’ombre du commencement d’un début de disposition, et il s’y prend comme un manche…

Et alors là, c’est un festival : aspirants-écrivains, groupies et requins du monde de l’édition, organisateurs et concurrents des concours de nouvelles, journalistes, chefs d’entreprise, photographes, concepteurs publicitaires, vedettes TV, accrochez-vous tous bien serré, la distribution est vacharde et généreuse.

Mais quel plaisir fou.

Je suis dans l’impossibilité de mettre en avant tel ou tel point, la magie est dans l’ensemble.
On fait connaissance, on se moque un peu, on s’intéresse, on se passionne, on ricane et on rit franchement, on s’insurge, on réprouve, mais finalement, aux ¾ du roman c’est la tristesse qui s’insinue, et on termine bel et bien par un vrai pincement au cœur. N’est-ce pas là un fort complet voyage littéraire ?

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Indispensable à tout aspirant écrivain

8 étoiles

Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 51 ans) - 8 juillet 2008

Sylvain Vasseur, le plus ancien employé du département marketing de chez Air Hexagone, est mis en préretraite forcée. Avant son départ, il peaufine ses dernières lettres « relations clientèle » qu'il porte à la signature du grand patron, Noël Delorgey. Celui-ci voit déjà en lui un futur grand écrivain, et lui offre en cadeau de départ le PC portable qui ne pourra qu'encourager son talent...

Osez passer la couverture quelque peu austère de ce (premier) roman et succombez vite au vertige des auteurs, le gouffre est aussi profond que drôle et ... douloureux. Sylvain est un personnage détestable et pourtant je ne compte plus le nombre de fois où j'ai éclaté de rire toute seule : plus il est pitoyable, plus c'est hilarant ! Il faut le voir tenter de résumer son grand roman de science-fiction métaphysique dont il n'a pas encore l'ombre d'une brindille d'idée ! C'est moqueur, manipulateur, et assez réjouissant ! Même Arlette, sa chère et tendre, va vite comprendre que femme d'écrivain, c'est un calvaire qui n'était pas dans le contrat de mariage, et qu'elle fait bien mieux de se consacrer à la broderie (qui n'a de broderie que le nom..)
Si le premier tiers du roman est empli de rires sarcastiques, la suite est plus triste et presque déprimante. Sylvain Vasseur va tout écluser : les concours de nouvelles, les photocopies « au thon », « au mérou » ou « à la baleine », les lettres de refus des éditeurs, l'édition à compte d'on ne sait trop quelle arnaque, mais toujours, toujours, il caressera ce doux vertige d'être enfin reconnu pour son œuvre, fut-ce par la seule bibliothécaire de Plesson-Châtillis qui semble mieux s'y connaître en tantrisme qu'en littérature. Il mérite la médaille de la ténacité, ce Sylvain-écrivain.
Un humour caustique qui finit en véritable pitié pour ce pauvre personnage : c'est vrai, quoi, pourquoi vouloir à tout prix écrire quand on n'a déjà pas assez d'une vie pour lire ?
George Flipo nous démontre avec humour et semble-t-il une bonne connaissance du milieu qu'écrire rend fou : voilà qui devrait calmer bon nombre d'écrivaillons en herbe le temps d'une lecture, celle de son roman !

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