Une thèse pour rien - La comédie du savoir
de Luc Weibel

critiqué par Sahkti, le 29 août 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Etudes sans fin
Dans cet ouvrage, autobiographique, Luc Weibel décortique les mécanismes qui poussent certains chercheurs à prolonger leur expérience universitaire par la rédaction d'une thèse, en particulier juste après la période "mai 68", où il pouvait sembler paradoxal de poursuivre ce cursus universitaire tout en scandant des slogans anti-université. Une expérience que l'auteur vit lui-même, frais diplômé de l'Université de Genève ayant décidé d'écrire une thèse sur le thème du miroir en littérature. Un sujet qu'il changera suite à plusieurs rencontres avec des sommités scientifiques et une profonde remise en question de ses motivations réelles.

Je me suis beaucoup retrouvée dans cet ouvrage et j'ai particulièrement apprécié le réalisme et l'ironie, l'auto-dérision aussi, avec lesquels Luc Weibel examine son parcours et ce qui l'a poussé à faire tout cela. Riche de superbes rencontres, il pose un regard différent sur le monde et sur son passé personnel. C'est une démarche que je salue, car difficile et nécessitant un recul pas évident à atteindre.
C'est également l'occasion de faire une belle plongée dans ces années intellectuellement tourmentées, c'est toute une époque qui revit sous nos yeux.