Intrigue à l'anglaise
de Adrien Goetz

critiqué par Ddh, le 28 août 2007
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Le lien manquant à notre première BD
Le terme intrigue donne une connotation policière à l’œuvre et attire le lecteur. A l’anglaise fait vagabonder l’esprit comme dans l’expression filer à l’anglaise. Il y a d’ailleurs une fuite de Paris à Granville, en passant par les îles anglo-normandes, aussi par Bosham et Hastings, mais le centre de l’action est Bayeux et la fameuse tapisserie de la reine Mathilde, La Telle du Conquest.
Il est bien connu que cette célèbre toile est amputée de quelques mètres. Mais alors, qu’y avait-il de brodé sur ce bout manquant ? Et si l’on avait retrouvé des indices ? Et comme la fin de la tapisserie peut supposer, après la victoire de Guillaume, un couronnement et même un droit de succession, tout est possible ; ce qui permet à l’auteur de construire une intrigue à allure policière mais sans inspecteurs, basée sur des faits rigoureusement historiques. De plus, les autres éléments de cette BD avant la lettre sont revisités et constituent une invitation au lecteur d’aller voir cette tapisserie au musée de Bayeux ainsi que Falaise, berceau de la famille de Guillaume le Conquérant, et Hastings lors des fêtes de reconstitution historique qui s’y déroulent régulièrement.
De plus, Adrien Goetz pimente son sujet avec un meurtre et une tentative de meurtre, mais il y mêle aussi l’accident tragique de Lady Di avec son Egyptien Dodi !
Voilà un livre plaisant à lire car truffé de rebondissements et de petites notes humoristiques.
Bayeux méritait mieux 3 étoiles

J'aime bien l'art et j'aime bien les enquêtes policières et quand on mélange les deux, cela peut donner des choses intéressantes, ce qui n'est malheureusement pas le cas ici. L'idée de départ est pourtant bien trouvée avec un secret concernant la tapisserie de Bayeux qui pourrait faire trembler la monarchie anglaise, un petit peu gros peut-être mais si bien ficelé ça pouvait être sympathique. J'ai toutefois très vite déchanté. Déjà les deux personnages principaux m'ont été antipathiques dès le début, Pénélope est hautaine, méprisante et ne se préoccupe que de sa petite personne tandis que Wandrille est un bellâtre qui aurait pu être attachant si ce n'est son orgueil démesuré et sa condescendance, des parisiens tout ce qu'il y a de plus cliché donc. Quand ils se parlent on dirait qu'ils ne s'écoutent pas, passant systématiquement du coq à l'âne avec en plus toujours l'insulte et la moquerie facile, c'est très vite lassant. Le ton est également exaspérant, il est beaucoup trop décalé, l'auteur privilégie les "bons mots" et l'étalage de culture à la construction de l'histoire si bien qu'au final on fait que suivre des personnes qui cabotinent tout le temps et les éléments importants sont survolés ou traités par dessus la jambe. J'ai tenu jusqu'à la fin car le mystère entourant la tapisserie de Bayeux m'avait quand même intéressé mais la conclusion est expédiée en deux temps trois mouvements et, en plus, elle est assez frustrante.

Une histoire qui n'arrive donc pas du tout à exploiter son potentiel à cause de personnages tête à claques, d'un humour vite lassant et d'une écriture que j'ai trouvé indigeste. J'ai vu que ce n'était que la première aventure de Pénélope et Wandrille mais pour ma part je m'en arrêterai là, quitte à revoir une Pénélope autant relire l'Odyssée.

Koolasuchus - Laon - 34 ans - 8 mai 2020


Des origines de la tapisserie de Bayeux 7 étoiles

Pénélope, jeune conservatrice fraichement sortie de formation, est nommée au musée de Bayeux, ce qui ne l'enchante guère, en tant qu'Egyptologue. Elle souhaitait rester à Paris, à roucouler avec son bellâtre de Wandrille, certes peu intellectuel, mais aimant et jovial, en sus des qualités plastiques de ce jeune journaliste intrépide.
Puis, son ennui s'estompe pour se transformer en angoisse, quand elle comprend les raisons de sa nomination, un lien entre la tapisserie et l'Egypte, Vivant Denon ayant fait constituer un faux, lors de son expédition aux côtés de Napoléon. L'original serait détenu par un vieil Anglais, féru de Normandie, que l'historienne d'art est amenée à rencontrer d'une façon rocambolesque, pour ne pas dire périlleuse.
Les incidents liés à cette tapisseries sont multipliés, les risques également, jusqu'à ce que tout se finisse au mieux.

L'intrigue s'avère fictive, son traitement échevelé, au point d'en donner le tournis. Ce roman est sympathique, se veut distrayant, tout en apprenant certaines choses. Cette grandiloquence et l'audace du quasi-invraisemblable qu'arrivent à "tisser" de solides connaissances techniques s'avèrent déconcertantes, mais fait sourire, ce qui correspond manifestement à un objectif. Cette intrigue a pour parallèle un élément d'actualité, la mort de Lady Diana.
Ce premier roman ouvre la série des enquêtes de Pénélope.
Il se laisse lire.

Veneziano - Paris - 46 ans - 8 avril 2018


Recueil de notes 3 étoiles

Un sujet original... voilà le seul mérite de ce ??? recueil de notes.
Cela aurait pu faire un bon roman s'il avait été rédigé. On n'a là sous les yeux que le recueil de notes établi pour la rédaction future du roman. Certaines phrases sont même incompréhensibles.
Encore un roman où la syntaxe, la ponctuation sont malmenées au-delà de l'admissible.
Apparemment une solide base historique mais cet "auteur" aurait certainement plus de réussite à mes yeux dans les conférences.

Dans ma carrière (longue) de lecteur je n'ai guère souvent rencontré d'ouvrage aussi pénible.

Exemples :
"Elle a mal, à la fois d'entendre, la voix de l'institutrice, les rires des autres, elle retrouve son envie de se cacher, d'être seule et d'avoir peur."
Les notions de virgule, point-virgule, point, semblent totalement ignorées.

"Lors de son premier voyage en Egypte, au centre de la grande pyramide, dans la chambre funéraire de Chéops, devant le sarcophage vide".
A la rigueur placée comme commentaire d'une photo mais comme phrase... ???

" En touchant la pierre : cette matière rugueuse dans l'obscurité, cette émotion."
Même pas utilisable comme commentaire de photo ou de quoi que ce soit !

"Seule dans une caverne, avec ses bottes ridicules, au moins là, personne ne les verrait, personne ne ferait plus attention à elle."
Certainement une utilisation mûrement réfléchie de la ponctuation.

"Les plans du tunnel sous la Manche, un diamant de la couronne gros comme le Ritz, la casquette de Pétain gagnée au baccara à Monte-Carlo, dans un bordel de Marrakech où la princesse l'avait récupérée."
Si j'ai bien compris le début de la phrase, la fin me reste totalement hermétique.

En conclusion
Un thème original.
Une absence totale d'écriture.
Un avis qui n'est que le mien car ce livre a été primé (Prix Arsène Lupin - 2008)
Pour moi, à fuir... mais cela ne doit pas empêcher d'aller voir la tapisserie de Bayeux
5/20 (Pour l'originalité du thème et les recherches)

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 1 janvier 2014


Gentillet 3 étoiles

Une intrigue qui mêle enquête policière et culture historique avec pour fond de toile la tapisserie de Bayeux. On suit les pérégrinations de Pénélope, jeune conservatrice de musée affectée sans grand enthousiasme à Bayeux, et de son petit ami Wandrille.
C'est gentillet mais même si le livre n'est pas très long on s'ennuie assez vite, l'action est lente et les états d'âme de Pénélope lassent rapidement.
A réserver aux amateurs de culture car on apprend pas mal de choses sur l'histoire de la tapisserie de Bayeux, les autres peuvent se dispenser de ce livre aisément.

Florian1981 - - 42 ans - 3 novembre 2010


Ventre saint-gris ! 6 étoiles

Rien de plus statique qu'une tapisserie, même d'époque, exposée dans un musée. Cet objet d'art aussi beau soit-il est synonyme de tradition, de bel ouvrage mais on l'imagine difficilement sis au coeur d'une énigme aux mille facettes .
C'est pourtant ce que réussit Adrien Goetz. Il bouscule cette vision figée de l'art et nous offre avec ce roman une intrigue historique et rocambolesque à large spectre où l'on voyage dans le temps, du 11ème siècle jusqu'en 1997 année de la mort de Lady Diana à Paris.

Pénélope, conservatrice fraîchement nommée au musée de Bayeux fait face à une succession de crimes ayant un point commun : un morceau de tapisserie retrouvé puis dérobé qui nourrit bien des convoitises et suscite de nombreuses interrogations.
Ce fragment est-il authentique ou n'est-ce qu'un faux grossier tissé au début du 19 ème siècle par des coptes?
Pénélope va devoir faire preuve de pugnacité pour résoudre une énigme qui trouve ses origines dans le moyen âge. Pour cela, elle a le soutien de son petit ami Wandrille et de Jean, journaliste local. Mais ces deux là sont-ils vraiment à la hauteur? N'ont-ils pas d'autres intérêts opposés aux siens ?

L'auteur connaît son affaire et son expérience d'historien d'art y est certainement pour quelque chose. Il entraîne le lecteur sur un rythme enlevé et virevoltant mêlant les deux histoires : celle de son roman et la véritable chronologie historique. On passe de la bataille d'Hastings à la campagne d'Egypte avec aisance. Les escrocs d'aujourd'hui côtoient les malandrins d'antan. La cupidité n'a pas d'âge, et, s'il faut tuer pour parvenir à ses fins, autant le faire comme le faisait nos ancêtres.

Bien que truffée de références historiques cette «Intrigue à l'anglaise» réjouit par son élégance. Vouloir la classer dans un genre serait forcément réducteur car c'est avant tout une histoire captivante qu'Adrien Goetz maîtrise parfaitement en mêlant art et roman policier.

Mmerliere - - 62 ans - 17 décembre 2007