Les Sabliers du temps
de Virginie Langlois

critiqué par Ddh, le 16 août 2007
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
L'humain n'a pas de frontières
Le sablier marque le temps. Il s’agit ici d’un journal intime d’une infirmière ONG, avec une datation spéciale : depuis la chute de Saddam Hussein. Sablier, sable : l’action se passe à la limite du désert, en zone frontière avec Irak, Jordanie, Syrie.
Les troubles en Irak sont toujours, hélas, d’actualité. Virginie Langlois nous en fait une approche originale et combien riche d’humanité. Ce ne sont pas les combats, les attentats mais la réalité que peuvent subir les ONG : des blessés victimes des bombes antipersonnelles, des civils blessés, des soldats blessés, mais aussi le danger de devoir tout quitter et laisser là tout ce travail inachevé. Magda, l’infirmière, et son assistant, venu d’on ne sait où, Yel qui sauve les cas désespérés, voilà les deux héros qui se veulent humbles mais qui ne veulent se positionner en victimes mais en combattants de la survie.
Le mérite de Virginie Langlois est de ne pas se mettre ni du côté des Américains ni de celui des anti-Bush mais plutôt de l’humain qui ne cherche pas de camp. Il en ressort un souffle puissant qui prône les vraies valeurs : la nature, l’homme, la générosité. Cette générosité qui fait intéresser Magda au sort des plus fragiles, les enfants victimes de la folie guerrière.
Grâce à cette forme de journal intime, l’auteur permet d’intérioriser les actions du roman et amène le lecteur vers une réflexion plus profonde de ce premier grand drame du troisième millénaire.
Le journal intime renvoie l’héroïne vers un en-soi qui s’ouvre sur de belles pages empruntes de poésie, une poésie inspirée par les lieux, en l’occurrence le désert, et par les situations qu’elle endure ; c’est pour elle un baume qui lui permet de survivre.