Incendiaire de Chris Cleave

Incendiaire de Chris Cleave
( Incendiary)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Aaro-Benjamin G., le 16 août 2007 (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (39 792ème position).
Visites : 4 712  (depuis Novembre 2007)

Sujet brûlant

Bientôt sur grand écran, “Incendiaire” raconte la déchéance d’une mère qui perd son mari et son fils lors d’un attentat terroriste dévastateur pendant un match de foot à Londres. Ce roman a eu son moment de notoriété puisqu’il est arrivé sur les tablettes le jour même où trois stations du ‘Tube’ étaient la cible des bombes dans la réalité. La forme ressemble vaguement à une longue lettre écrite à Oussama et est bizarrement séparée en quatre saisons.

Si d’entrée de jeu, le témoignage de cette femme ordinaire est touchant et assez nuancé pour tenir la route et nous inciter à dévorer les pages, la sauce tourne rapidement. Peut-être parce qu’il s’agit d’une entreprise assurément trop ambitieuse pour un jeune auteur à son premier roman? Beaucoup de pages sont consacrées à un triangle amoureux insipide et la chute nous entraîne dans la paranoïa et le délire post-apocalyptique.

Les citoyens de Londres nous ont démontré qu’ils pouvaient passer à travers ce genre de tragédie. Le roman de Cleave consiste donc en un mélange incertain de plausible et ridicule. De plus, l’absence d’un propos original sur le terrorisme pour supporter la fiction donne l’impression que le sujet a été utilisé pour faire un coup de marketing. Un bouquin intéressant mais aucunement abouti.


(Prix Somerset Maugham)

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Au fond de la douleur

8 étoiles

Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 56 ans) - 21 janvier 2011

Une jeune femme, Londonienne prolétaire, écrit à Ben Laden après l’attentat du stade de football du 1er mai qui a incendié plus de 1000 personnes dont son mari policier-démineur et son fils de 4 ans. Elle a tout perdu et à partir de là, sa vie part complètement en vrille, en parallèle avec la ville qui perd la boule et vit sous le règne de la terreur. Ses seules connaissances sont Jasper Black, un voisin friqué avec qui elle s’envoyait en l’air pendant le match de foot et sa copine, Petra Sutherland, journaliste de mode aussi égocentrique que Jasper. Ces deux-là ont du mal à communiquer et se servent d’elle comme intermédiaire.
Le style est en concordance avec le personnage principal, dont le langage est assez ordinaire, à l’image de sa vie, qui se déroule entre des cuites, la musique gueulante des voisins, le stress de la pauvreté et une conscience aux limites très larges. Les virgules sont inexistantes et la ponctuation très réduite, ce qui veut peut-être donner une impression de débit très rapide, mais qui est parfois gênant et oblige le lecteur à relire deux fois certaines phrases pour comprendre. Par contre, la détresse de cette jeune femme est poignante, même si je ne me sens pas proche du personnage. En fait, Oussama n’est qu’un prétexte pour raconter son histoire, mais elle écrit principalement à elle-même pour exprimer son incompréhension face à la violence aussi généralisée, face à cette volonté de faire le mal à des gens qu’on ne connait même pas. Il se dégage de ce roman un grand sentiment de tristesse et de désarroi qui culmine dans des scènes surréalistes. A ne pas lire en période de déprime… Bref, un roman original, mais je trouve qu'il manque également d'une fin.

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